N’essayez pas de la raisonner

N’essayez pas de la raisonner

La raisonner ne sert qu’à l’humilier, la culpabiliser et se sentir encore plus « monstrueuse » (parce qu’elle est d’accord avec vos arguments).

La raisonner ne sert qu’à l’humilier, la culpabiliser et se sentir encore plus « monstrueuse » (parce qu’elle est d’accord avec vos arguments).

Son comportement vous paraît absurde, incompréhensible. D’autant que vous la savez très intelligente et douée. Il se peut même qu’elle ait tout réussi jusqu’à présent : études, amour, vie sociale… Elle-même ne comprend pas.

La psychanalyse nous a fait découvrir que ce qui peut sembler totalement illogique a parfois du sens pour l’inconscient. La boulimie est une addiction, une toxicomanie sans drogue (au sens chimique du terme). Même si elle donne l’impression de se détruire avec son comportement boulimique, en réalité celui-ci l’aide à vivre. A ce sujet nous vous renvoyons à notre article sur la psychanalyse, et à celui sur l’autodestruction.

Il ne sert donc à rien de raisonner. Vous savez bien qu’elle a du bon sens : si elle pouvait s’en servir pour dompter son comportement boulimique, ce serait fait depuis longtemps.

Évitez de lui dire :

« Il y a des enfants qui meurent de faim ! Avec ce que tu manges, on pourrait nourrir la moitié du tiers monde ! »

« Ouvre les yeux ! Tu n’as aucune raison d’aller mal. Regarde la situation en face. Tu n’es pas seule ! »

« Regarde ta sœur, elle vit des choses difficiles et pourtant, elle ne s’écoute pas ! »

« Moi à ton âge, je n’avais pas le dixième de ce que tu as et j’étais heureux. »

« Comment oses-tu te plaindre avec la vie que tu as ? »

Ne faites pas appel à la logique. Elle sait tout ce que vous dites et elle ne peut pas faire autrement. Quand vous la raisonnez, vous l’infantilisez, vous la culpabilisez et vous la mettez en face de son impuissance.

Une jeune femme, au début de l’extrait n°15 du documentaire «Boulimie et Thérapie» explique très bien qu’elle-même n’y comprenait rien : « Moi je n’étais pas en difficulté, j’avais des amis, une petite sœur qui était mignonne et des parents compréhensifs. Donc je ne voyais pas ce qui pouvait ne pas aller dans ma vie. »

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