On ne peut pas à la fois être et chercher à plaire
L’on se met « en frais » pour l’autre, c’est-à-dire lorsqu’on cherche trop à amuser ou à distraire, d’une certaine façon, on ne se respecte pas.
Lorsqu’on se met « en frais » pour l’autre, c’est-à-dire lorsqu’on cherche trop à amuser ou à distraire, d’une certaine façon, on ne se respecte pas. Et lorsque l’on ne se respecte pas, l’inconscient le fait payer très cher :une boulimie, besoin d’alcool ou de drogue, un sentiment de vide, des pensées automatiques qui tournent autour de la non estime de soi « je suis nulle » , « je suis moins que rien », « je suis un déchet ». Florence avait l’habitude de faire le clown lorsqu’elle est en compagnie des autres. Elle ne supportant pas les silences. Elle n’hésitait pas à s’agiter « pour remplir les vides ».{xtypo_quote_right}Pendant un mois j’ai beaucoup travaillé sur le fait de ne pas faire le clown, de ne pas rigoler tout le temps, de ne pas parler dans le vide, de ne pas combler les silences{/xtypo_quote_right}On ne lui en faisait jamais reproche parce qu’elle est intelligente et drôle, mais en occupant systématiquement l’espace pour mettre de l’ambiance, était-elle vraiment dans une relation authentique à elle-même et aux autres ?
Elle réalisa qu’en faisant le clown elle se maltraitait
Un jour, en thérapie, elle prit conscience que non. Elle comprit qu’en choisissant systématiquement de faire rire, elle choisissait en même temps de ne pas être. Elle réalisa combien, en faisant le clown, elle se maltraitait. Même si elle était appréciée dans les soirées, même si elle était toujours invitée partout, même si elle sentait que tout le monde s’amusait avec elle… elle savait bien, au fond, qu’elle se mettait en avant parce qu’elle avait peur de déplaire en étant simplement elle-même. Mais comment pouvait-elle se plaire si elle ne faisait que semblant d’exister ? Elle décida alors de prendre son courage à deux mains et de ne plus faire l’animation lorsqu’elle était en groupe.
En ne cherchant plus à plaire elle se sentit plus séduisante
« Pendant un mois j’ai beaucoup travaillé sur le fait de ne pas faire le clown, de ne pas rigoler tout le temps, de ne pas parler dans le vide, de ne pas combler les silences. Je suis restée à distance des autres tout en prenant soin de ne pas être totalement effacée. L’autre jour par exemple, j’étais à au mariage de ma meilleure amie, et quand je me suis mise à table, je me suis obligée à ne pas parler tout de suite à mon voisin, comme je l’aurais fait avant. C’est lui qui a pris la parole en premier. Étrangement, en ne cherchant plus à plaire, je me suis sentie beaucoup plus séduisante. »
Florence laissa passer un silence et ajouta:« Mais c’est très dur de ne pas faire le clown. Au travail les gens se sont acharnés contre moi. Ils me disaient : « Ben alors, Florence, ça ne va pas ? Tu n’as pas forme ? ». J’avais beau dire que ça allait, je voyais bien qu’on ne me croyait pas. Néanmoins j’ai tenu bon. Souvent, je me faisais la leçon : « Non, Florence, tu ne parles pas, tu ne bouges pas ! ». C’était très difficile. »
L’effort en valait largement la chandelle: en ne faisant plus l’animation, en restant à ma place, je me suis sentie hyper-libre et peut-être vraiment femme pour la première fois de ma vie ! »
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