Et si la cause de la boulimie était un « noyau autiste »?

Et si la cause de la boulimie était un « noyau autiste »?

Cette semaine TF1 fera un reportage pour son journal de 13h sur le noyau autiste chez les personnes boulimiques anorexiques.

Cette semaine TF1 fera un reportage pour son journal de 13h sur le noyau autiste chez les personnes boulimiques anorexiques. Des scientifiques britanniques ont fait une étude dont les résultats semblent aller dans le sens de l’existence d’un tel noyau. En France, la psychanalyse semble elle aussi s’avancer dans cette direction. Il ressort de ces nouveaux éléments une réflexion qui rejoint la thèse que défend boulimie.fr : ce ne serait pas la boulimie anorexie qui créerait l’enfermement mais ce serait parce qu’on est déjà « enfermé » qu’on deviendrait boulimique..

«J’ai trouvé sur un forum de psychanalyse» m’écrit Marie-Eve Caldéra, une «forumeuse» qui nous enrichit très souvent de ses lectures, «une discussion sur le thème : lien entre boulimie et autisme. Le sujet a été lancé par un étudiant qui, apparemment, travaille sur l’hypothèse de l’existence d’un noyau autiste chez les personnes boulimiques. Il cite en particulier Myriam Boubli.»

Myriam Boubli: modes de défense et de relations d’object de type autistique ches les adolescents anorexiques.

«L’adolescente anorexique utilise des modes de défense extrêmes, proches de ceux présents chez les enfants autistes: accrochage à une sensorialité aux qualités particulières, à une sensorialité parfois démantelée, à des rythmes non libidinalisés qui permettent la fuite dans la bi dimensionnalité, la négation de l’objet (on ne voit pas les autres). La pensée, très intellectualisée, est coupée de ses racines émotionnelles et peut perdre toute créativité si ce clivage se perpétue. Ces modes de défense favorisent l’évitement de l’angoisse massive issue de la crise pubertaire, la confrontation à la génitalité.

Lors des crises de boulimie-vomissement l’angoisse devient prégnante. La sensorialité de surface s’accompagne de la sensorialité visuelle vite persécutrice en ce qu’elle laisse l’objet et les fantasmes qui lui sont liés se profiler. Les crises de boulimie sont l’expression de la réémergence, ou de l’actuelle confrontation du fait de la crise pubertaire à une relation d’objet archaïque et destructrice. Les difficultés à l’intériorisation, manifestées corporellement par les vomissements qui succèdent à l’ingestion impérieuse, en sont les manifestations encore impensables.

Dans l’anorexie et la boulimie suivie de vomissements nous avons affaire à une modification importante des modes de défense et de la relation à l’objet grâce à une reprise de contact avec une pensée non coupée de ses racines émotionnelles et sexuelles.»

Autisme et A.B.A: une pédagogie du progrès:

Mais une autre explication sur l’autisme mérite d’être regardée avec intérêt. L’autisme ne serait pas une maladie psychique, un repli plus ou moins volontaire sur soi. On abandonne ici les derniers tenants de la psychanalyse pour considérer ce trouble comme un handicap génétique sur lequel on peut enfin avoir prise grâce à un accompagnement éducatif précoce, individualisé et intensif. C’est dans cet état d’esprit que le Professeur en psychiatrie Laurent Mottron titre son ouvrage sur l’autisme « L’autisme, une autre intelligence » ou encore que Ron Leaf et John McEachin ont construit un programme d’apprentissage pour les enfants autistes dont ils parlent dans leur livre : «Autisme et A.B.A» (éd. Pearson Education). Ils apportent des explications claires à propos du phénomène des troubles envahissants du développement, communément désignés par le terme « autisme ». Selon eux, les aptitudes des personnes autistes ne sont pas nulles, mais différentes et il est nécessaire de leur proposer des stratégies pédagogiques pour parvenir à communiquer et favoriser des comportement adéquats.

Et s’il en était de même pour les personnes à symptômes boulimiques anorexiques sévères. Si elles étaient elles aussi différentes? Si leur difficulté (qui n’affecte que la vie émotionnelle et non la vie intellectuelle) était d’origine génétique? Si elles avaient besoin elles aussi, malgré leur intelligence et leurs aptitudes sociales, d’un véritable apprentissage sur comment vivre avec les autres même lorsqu’elles se sentent menacées, sans les agresser ou les fuir? Comment les aimer sans les «vampiriser»?

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