Gérer l’attachement en amour quand on est boulimique pour ne pas faire fuir

Comment gérer son attachement lors d’une rencontre

Comment ne pas montrer sa dépendance lors d’une rencontre avec quelqu’un qui nous plaît énormément ? Comment rester «light» quand l’avidité se voit dans le regard, même et surtout quand on essaye de la cacher ?

Voici la difficulté qu’Elise partage avec nous sur un forum:

« Si vous avez le temps de me lire et si vous vous sentez inspirées… Voilà, j’ai enfin rencontré un garçon qui me plait et qui habite en Irlande, et même dans la même ville que moi: Nan mais The scoop! Rencontre au sein des cours de swing auxquels on va tous les deux. On avait pris un verre il y a quelques semaines, des emails sympa et mercredi soirée théâtre + passé la nuit chez lui. Génial, il me plait beaucoup. Depuis mercredi pas de nouvelles. Et c’est la tornade «borderline» dans ma tête, ça va pas du tout, ça! Si vous pensez a une petite phrase a la CH, que je puisse me répéter en boucle pour :

  • avoir envie de le revoir mais rester légère et indépendante,
  • éviter les gros disques « il m’ a pas rappelé donc je suis nulle », blablablablablablablabla… Enfin vous voyez quoi; malheureusement retour aux délires de base… »

La clé est dans la perception et l’attitude

Y’a-t-il une phrase à se rappeler après coup ou mieux, une phrase à se dire sur le moment ?

Quand on sent qu’on « craque » un peut trop, même si on lutte pour ne pas le montrer on est trahi par ses yeux. On regarde l’autre comme un soleil, ou pire on essaie de ne pas le montrer. Si le garçon qu’a rencontré Elise n’a pas « une copine sur le feu », il a peut-être ressenti son besoin d’attachement et il n’est peut-être pas preneur parce que l’amour fusionnel n’est pas appétissant. (cf. « amour fusionnel »)

Je ne suis pas Macha Béranger mais je suis psy et j’ai peut-être tout de même un outil à proposer à Elise. Les neurosciences nous ont montré que notre cerveau ne fait pas la différence entre le réel et l’imaginaire. Notre inconscient non plus. C’est ce qui fait la force de l’imagerie mentale dans certaines thérapies (ericksonnienne, PNL, EMDR…). Les sportifs, les politiques, les bons communicants l’utilisent beaucoup pour devenir performants. Certains médecins l’utilisent aussi pour aider leurs patients à retrouver un corps qui fonctionne, lutter contre la douleur, la dépression ou l’angoisse.

Pourquoi les personnes qui s’attachent tout de suite ne l’utiliseraient-elles pas ? Cet outil consiste à se « cliver » volontairement et se tenir un discours ou visualiser quelque chose qui permettrait de mettre l’autre à distance tout en le ou la traitant avec chaleur et intérêt. On peut se dire par exemple: « Il (ou elle) me plaît mais si ça se trouve, à court terme, il (ou elle) ne me conviendra pas du tout ». Une telle pensée donnera nécessairement un regard différent.

Les comédiens utilisent cet outil pour jouer «vrai». Je me souviens de Pierre Arditi disant que lorsqu’il veut jouer le mépris ou la haine il lui suffit d’imaginer l’autre comme un meuble. L’érotisme n’est-il pas le fruit d’un subtil jeu de rôle dans lequel l’un des deux aime se sentir star et l’autre conquis ? Bien sûr les rôles sont parfois interchangeables selon les moments, mais d’une manière générale, depuis la nuit des temps, c’est souvent la fille qui brille de mille feux tandis que le garçon a besoin d’en avoir plein les yeux, genre le loup et la chanteuse dans Tex Avery, ou Renato et Zaza (plus femme que femme) dans la « Cage aux Folles ».

Elise pourra tester et affiner cet outil dans ses prochaines rencontres. Dans l’immédiat par contre, foutu pour foutu, si les choses sont irrémédiables et si, comme je l’imagine, le désir du garçon a été tué dans l’oeuf puisqu’il ne rappelle plus, Elise n’a plus rien à perdre. Les garçons résistant difficilement à un moment sensuel avec une fille, autant qu’Elise s’éclate, le rappelle en mettant son ego dans sa poche et profite, le temps que ça dure du corps de ce garçon à défaut de son cœur.

(A lire aussi un article du sociologue Jean Claude Kaufmann dans doctissimo qui parle du premier matin après une rencontre.)

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