Comment trouver son psy

Comment trouver son psy

Comme il est dit dans ce site (cf  » des thérapies qui marchent « ) pour qu’une psychothérapie réussisse, il faut l’aborder de manière responsable et ne pas tout attendre du psychothérapeute.

Comme il est dit dans ce site (cf  » des thérapies qui marchent « ) pour qu’une psychothérapie réussisse, il faut l’aborder de manière responsable et ne pas tout attendre du psychothérapeute.

Bien sûr vous pouvez attendre de lui qu’il n’aborde pas trop la question des boulimies, dans la mesure où elles ne sont que la partie apparente d’un problème plus important:

vos troubles de la personnalité.{xtypo_quote_right}Pour qu’une psychothérapie réussisse, il faut l’aborder de manière responsable et ne pas tout attendre du psychothérapeute.{/xtypo_quote_right}Mais en dehors de cela, il est nécessaire que vous abordiez votre thérapie comme un travail actif où vous vous apprêtez à remettre en question toutes vos certitudes.

Avant cela, il vous faudra trouver « le psy  » avec qui vous aurez ENVIE de faire ce travail, en fonction de la qualité du contact que vous ressentez lors du premier entretien.

Pour que votre thérapie réussisse, le contact doit être authentique, tant sur le plan de votre attitude vis-à-vis du psy (surmonter vos peurs pour être authentique plutôt que de fuir ou de tricher), que de l’attitude du psy à votre égard.

Je n’avais aucune idée concernant
le type de thérapie qui me conviendrait.

Il doit lui aussi avoir avec vous une attitude authentique et se positionner vis-à-vis de vous  » d’égal à égal  » plus que de  » médecin à malade « . Ce qui m’a plu chez Frédérique, c’est la démarche constructive avec laquelle elle s’est mise à la recherche de « son » psy , ainsi que toute l’attitude avec laquelle elle a abordé sa psychothérapie. Je lui ai demandé de parler de son expérience et voici son récit :

« Je suis arrivée à Paris en septembre 1999, j’avais 28 ans et souhaitais entamer un travail personnel depuis deux ans environ. Je n’avais aucune idée concernant le type de thérapie qui me conviendrait plus particulièrement.

En fait, à cette époque, je pensais en toute bonne foi que tous mes problèmes résultaient de l’agression dont j’avais été victime à l’âge de six ans et demi et que quelques entretiens avec un « psy » suffiraient à enclencher un mystérieux processus qui me conduirait lentement mais sûrement vers une existence sereine et heureuse…bref, j’étais dans une attente énorme, difforme, déformée par mes peurs silencieuses, mon espoir enfantin d’un mieux être potentiel dont le gardien encore inconnu serait un psy, heureusement placé sur mon chemin!

Il ma fallu un an pour comprendre ce que je cherchais et pour surtout intégrer définitivement le fait que j’étais à présent seule responsable de mes faits et gestes et que je ne pouvais exiger d’autrui d’ouvrir des portes dont j’étais seule à posséder la clef. Les premiers thérapeutes auxquels j’ai eu affaire m’ont tous beaucoup apporter, parfois involontairement, en m’aidant à mieux circonscrire mes attentes, et, le temps passant, mes besoins.

Peur phobique du silence.

Ces besoins, je les avais écrasés pendant des années et j’étais devenue totalement étrangère à mes sensations, mes crispations, mes émotions…bref, je commençais à sentir qu’il y aurait du pain sur la planche et que j’allais visiblement beaucoup moins bien que ce que j’avais imaginé au début de ma démarche. La première personne que j’ai rencontrée en entretien individuel, une psychologue, m’a écoutée parler pendant trois séances pour finalement me réorienter vers un psychiatre-psychanalyste.

De ces toutes premières expériences, il transparaissait assez nettement que j’avais une peur phobique du silence, de mon propre silence écho d’un espace de liberté effrayant, désarmant, me plongeant dans des angoisses glacées d’où je m’évadais grâce à des raisonnements stériles, me protégeant de toute manifestation, émotive ou sensorielle, et me barricadant dans un petit espace clos que je pensais bien connaître : mon cerveau.

Je compris que je faisais fausse route quand je constatais que ma seule obsession était : que vais-je dire aujourd’hui ? Cela signifiait que je me cantonnais à un discours déjà connu et que je refusais, involontairement, de prendre le moindre risque, autrement dit, de fonctionner différemment.

Le psychiatre que je croisais ensuite me plût par son calme rassurant et plein, très éloigné de ce silence métallico-médico-asseptisé qui me mettait très mal à l’aise ! Mais les séances se succédant, j’acquis la certitude que mon thérapeute se trouvait presque systématiquement dans un état comateux, peu naturel, et que ma future bonne santé morale exigeait que je prenne immédiatement la fuite.

Dès le premier entretien…

Je pris ensuite contact avec plusieurs psychanalystes: le silence distant dans lequel ils se complaisaient me choquait parce que je le sentais vide, mes paroles y tombaient comme dans un gouffre dont je scrutais le fond, perplexe et déçue. Je sentais qu’une monotonie s’installait. J’étais si intriguée par ces non-interventions que j’en oubliais ce que disais et ne m’interressais plus qu’au psy dont la santé psychique me semblait incertaine ; au bout d’un mois j’interrompis ces séances, désespérée et résignée à supporter mes névroses. C’est tout à fait par hasard que j’ai eu les coordonnées de mon psychanalyse actuel : une amie m’en parla un jour, elle avait suivi une thérapie avec lui pendant quatre ans et lui gardait une profonde estime.

Dès le premier entretien, je sentis que cet homme parvenait à trouver un équilibre précaire entre une indifférence trop foide et une bienveillance respectueuse.

Le silence auquel il me confrontait me renvoyait mes paroles dont le sens m’apparaissait alors très différent. Je choisis de rester car ce thérapeute semblait aimer la vie plus que son métier. Son équilibre dans le « réel »me laissait augurer de progrès solides. Je lui martelais sans cesse que j’avais mieux à faire que de lui laisser des sous et que j’espérais bien avancer. Il acquiesca sans ironie : une rapport très sain commençait à se nouer entre nous sans fausse égalité, chacun à sa place en toute bonne foi. Ses prises de paroles étaient plutôt rares, et les séances à durée très variable. Cela m’agaçait fortement d’ailleurs et j’étais à deux doigts de partir.

Mais j’étais trop intriguée pour le planter là et je voulais comprendre ce qui me mettait dans une telle rage, car, il y avait un lien avec « ce » dont je souffrais dans la vie quotidienne. Effectivement, ce mode de fonctionnement me permit de mettre à jour assez rapidement la relation assez fusionnelle que j’établissais systématiquement avec les autres et d’en percevoir les effets nocifs pour la santé ! De plus, les interruptions n’étaient jamais fortuites : elles survenaient lorsque je me complaisais dans des raisonnements compliqués. J’appris donc à me laisser aller pendant les séances. s’ils n’étaient pas exclusivement mis en exergue.

En 2002 je commençais une thérapie de groupe.

Ces crises de boulimie masquaient pour moi un gros dysfonctionnement et je tenais à les centrer dans ma démarche. En octobre 2002, je commençai une thérapie de groupe que je suis depuis avec régularité. Je poursuis toujours ma psychanalyse pour les mêmes raisons que j’ai données plus haut. Plus qu’un type de thérapie à tout prix, je crois que j’ai choisi avant tout des thérapeutes pour leur façon toute personnelle d’appréhender leur métier.

Plus le temps passe, plus j’accepte de jouer le jeu et plus j’ai envie, contrairement à mon porte-monnaie qui ne me parle plus depuis des mois, de laisser aller mon feeling pour choisir de nouvelles stratégies (un peu de ludisme dans ce monde de brutes !!) de progression ».

Catherine Hervais

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