Vaincre la boulimie ? Quels traitements ?

Les personnes qui ne peuvent pas vivre sans une addiction alimentaire ont une difficulté à être et ‘une incompétence à « driver » leur vie affective mais vous verrez dans ce podcast que tout s’apprend, même l‘estime de soi qui triomphe sur la boulimie.

Voici un podcast qui vous redonnera de l’espoir.

Nos articles sont classés par thème

Vous y trouverez les différents traitements de la boulimie selon les formes de troubles alimentaire observés (TCA) et les psychothérapies les mieux ajustées selon tel ou tel symptôme. Boulimie.fr a été créé en collaboration avec la psychologue Catherine Hervais, ex-boulimique, spécialisée dans ce domaine depuis 35 ans et le Docteur Sydney Gourdet pour les articles médicaux.  

Ce que la psychanalyse nous a permis de comprendre

Un psychanalyste hors du commun : Donald Winnicott

Voici l’histoire d’un psychanalyste qui a su sortir du cadre traditionnel de l’analyse et improviser un accompagnement suffisamment nourricier pour que sa patiente, porteuse d’un trouble « borderline » de la personnalité et accessoirement d’une addiction alimentaire, puisse dépasser sa peur de vivre et se construire une vie enfin paisible.

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Pour vaincre la boulimie, il faut d’abord en comprendre le sens

Pour qu’un traitement de la boulimie-anorexie ou de l’hyperphagie sévère soit efficace, il faut connaître la vraie nature du problème et ne pas se focaliser, en thérapie, sur le trouble alimentaire, ni sur les événements du passé (qui ne sont que déclencheurs).

Vous trouverez dans ce site un grand nombre d’articles explicatifs ainsi que des témoignages de personnes qui ont vu leur addiction sévère disparaître en travaillant, au présent, sur le problème d’identité.

Qui est le plus touché ?

À ce jour, il n’existe pas encore de psychothérapie qui se penche sur le fond de la problématique des personnes qui souffrent de boulimie anorexie ou de boulimie hyperphagique. Étant donné que les patients souffrent, les psychiatres et les psychothérapeutes s’attachent au symptôme plus qu’au fond et ont tendance à essayer d’aider la personne à avoir moins de crises de boulimie ou à se jeter moins souvent sur la nourriture quand il s’agit de personnes hyperphagiques.

Mais l’expérience montre que même si on se retient des crises, on est on n’a pas du tout une vie tranquille pour autant car on reste obsédé par la nourriture du matin au soir. On n’en est donc pas à se poser la question de qui est le plus touché par la boulimie.

Mais de plus en plus les chercheurs trouvent des pistes au sujet de qui est le plus touché par la boulimie. Ils font le lien entre la toute petite enfance et la pathologie de l’attachement, c’est-à-dire les processus qui font que l’enfant ne parvient pas à se détacher du parent nourricier pour trouver un sentiment d’autonomie affective.

Les neurosciences, ainsi que les théories psychanalytiques, ont aujourd’hui sur la période prégénitale, c’est-à-dire la période du nourrisson, des éléments qui peuvent montrer si le psychique de l’enfant est en évolution ou bien plutôt « enrayé ».

Le bébé ne s’épanouit pas sur le plan de son autonomie s’il est angoissé

Cela peut très bien ne pas se voir jusqu’à l’adolescence, quand tout se passe bien dans la relation affective avec les parents et à l’école. Mais si de grosses peurs ont bloqué son autonomie affective, à l’adolescence il peut avoir développé une très grande intelligence et une très grande réussite sociale mais reste encore le tout petit bébé qui a besoin de s’accrocher à un parent symbolique pour survivre.

Ceux qui, petits-enfants, n’ont pas réussi à s’installer dans leur identité propre. Ou bien ils fusionnent avec les valeurs familiales et sociétales ou bien ils s’insurgent contre. C’est-à-dire que même s’ils ont très bien réussi leur vie d’adultes en apparence, sur le plan affectif ils sont toujours à fond dans le besoin de plaire, ou au bord de la dépression quand ils sont persuadés qu’ils ne parviendront pas à plaire.

Et comme on ne plaît jamais assez pour se sentir exister, comme en plus on a une très mauvaise image de soi-même, on se jette frénétiquement sur la seule chose qui peut réellement apaiser : pour certains c’est la nourriture, pour d’autres l’alcool, la drogue etc.

Une approche psychologique est prioritaire pour vaincre la boulimie

Si la médecine est très complémentaire pour aider à soigner les symptômes liés à une boulimie anorexie sévère (et tenter de vaincre la boulimie), seule la psychothérapie centrée sur le problème d’identité sous-jacent peut libérer de cette addiction.

Certains thérapeutes considèrent encore la boulimie comme un trouble du comportement alimentaire et voient les difficultés psychologiques et relationnelles comme une conséquence de celui-ci. Pour d’autres, le problème psychologique est à traiter en priorité.

La boulimie : avant tout un trouble de l’identité

1. Approche trouble du comportement alimentaire.

Cette première, déjà ancienne mais encore au premier plan dans les Hôpitaux et Centres de traitements voient la boulimie comme un trouble du comportement lié à de mauvaises habitudes alimentaires dont les symptômes physiques et mentaux ne sont que la conséquence.

Le traitement repose sur une approche comportementale s’appuyant sur la rééducation nutritionnelle et le contrôle alimentaire avec, en parallèle un travail cognitif concernant les fausses croyances sur l’alimentation, les émotions avant la boulimie et l’image du corps.

2. Approche trouble de l’identité.

Cette seconde approche sur l’addiction alimentaire, beaucoup plus récente voit la boulimie comme une addiction c’est—à-dire le symptôme d’un trouble de la personnalité. Le traitement proposé consiste à travailler sur son identité en psychothérapie individuelle ou en psychothérapie de groupe.

Le calmant d’un problème d’identité

Interview de la psychologue Catherine Hervais, auteur de « Les Toxicos de la Bouffe » (Payot Poche) et de « Boulimie Anorexie, guide de survie pour vous et vos proches » (Dunod).

Aujourd’hui, on peut voir l’addiction sévère et persistante, comme une réponse à un manque, un manque de soi. La psychothérapie de groupe, offre la possibilité, face aux autres, d’apprendre à devenir soi. Étape nécessaire pour n’avoir plus besoin d’une addiction pour vivre.

Comment calmer ma boulimie ?

Au risque de vous décevoir on ne peut pas la calmer. En effet, si on fait des efforts pour la retenir on sera peut-être content de soi, mais en même temps on gardera toujours les nerfs à vif.

Comment calmer la boulimie si elle a pour fonction de calmer un chaos psychique intérieur ?

Sans faire un vrai travail sur soi, qui permettra de remplir son vide identitaire, vide dû également au décalage que l’on ressent vis-à-vis des autres, ainsi qu’au fait que l’on est toujours en carence de nourriture affective parce qu’on n’est jamais rassasié d’amour, de besoin de reconnaissance, de douceur relationnelle, qui ne sont jamais à la hauteur des besoins affectifs.

L’expérience montre qu’il y a bien un moyen qui calme momentanément malgré tout :  c’est la passion, ou les tous débuts d’une nouvelle relation. D’une façon générale, les émotions fortes, qui « cognent », qui font se sentir enfin vivant.  

Je ne sais pas ce qu’il en est pour les personnes qui sont addict à l’alcool ou avec la drogue, mais pour celles qui sont addict à la nourriture (qui souffre de boulimie), il suffit d’une passion amoureuse, dans les moments les plus forts, pour qu’il n’y ait plus de boulimie.

Tout ce qui peut faire ressentir un sentiment très fort, dans le travail, la création artistique, l’engagement dans une cause à laquelle on accorde une extrême importance, religion, aide humanitaire, besoin de se donner à fond dans une action que l’on juge vitale pour améliorer le monde…

L’ennui est que la passion ne peut pas s’enclencher avec un claquement de doigts

Elle arrive par surprise, et selon les gens pas assez souvent, quelque fois même, pas du tout. Plutôt que d’être dépendant des passions pour se sentir vivant, il est plus efficace de faire une thérapie interrelationnelle, qui permettra d’apprendre à se connecter authentiquement aux gens sans les blesser.

La rencontre, explique le philosophe Charles Pépin, est un moment magique qui vous fait de sortir de vous pour vivre un moment harmonieux avec ce qui n’est pas vous. Apprendre à faire cela vous amène à vous rencontrer vous-même, et là vous ne vous demandez plus comment calmer la boulimie, elle se calme toute seule pour disparaître magiquement, sans effort de volonté.

À partir du moment où vous êtes devenu capable d’entrer dans un tel contact avec les autres, sans juger les gens, ni vous-même, vous allez acquérir de l’estime de vous-même, ce qui comblera votre vide intérieur et vous permettra de ne plus avoir besoin des crises, lesquelles vous apportaient un apaisement dans l’instant, mais ephémère.

Psychothérapie individuelle ou en groupe

Les chercheurs s’entendent aujourd’hui sur le fait que le groupe présente un gros avantage pour le type de personnalité des boulimiques anorexiques. Pour plusieurs raisons. Tout d’abord, écouter les autres s’exprimer dans leur réalité permet de reconnaître quelque chose de soi que l’on ne soupçonnait pas et que l’on n’aurait pas été capable d’exprimer en individuel face à un thérapeute.

Réagir à ce que disent et ce que font les autres permet aussi de voir surgir des aspects de soi qui ne seraient pas apparus en racontant sa vie face à face avec un thérapeute.

Vaincre la boulimie. Quels traitements ?

Dans nos derniers sujets, vous trouverez nos articles et vidéos par thème. Nous venons de réactualiser boulimie.fr mais nous avons gardé les articles que boulimie.fr a publié au fil du temps, depuis novembre 2002. Vos questions, vos découvertes et vos commentaires seront une formidable base de réflexion interactive. N’hésitez pas, surtout. 

Nos derniers sujets

Vaincre la boulimie : Pourquoi la posture d’égal à égal est-elle nécessaire?

Quelle que soit la psychothérapie choisie il y a un paramètres qui ne peut pas être négligé: la posture du psychothérapeute. Le thérapeute doit – pour ce type de personnalité – se mettre dans une posture d’égal à égal, ni trop neutre, ni trop protecteur afin que vous appreniez à devenir vous-même face à l’autre ni dans le retrait, ni dans l’agression.

La posture d’égal à égal vous permet d’apprendre à devenir vous-même dans un rapport à l’autre sain sans avoir besoin de jouer un rôle.

Pourquoi des crises de boulimie?

 Certaines personnes ont dit qu’elles auraient préféré être alcooliques ou toxicomanes parce que leur addiction aurait été davantage prise au sérieux.

Mais, lorsque la drogue est de la nourriture, elle reste de la drogue, dans la mesure où on y pense tout le temps, où on est absent à tout ce qui n’est pas la nourriture, où le corps peut aussi parfois en souffrir physiquement cruellement, au sens où les plus maigres peuvent mourir de troubles métaboliques et les obèses parfois se suicider.

Peut-être tout simplement parce que la nourriture est à la portée de tous. J’ai connu une personne qui, n’ayant pas d’argent, se jetais sur des croquettes pour chien. Peut être aussi parce qu’on a un inconscient qui se souvient de tout, notamment du plaisir sécurisant ressenti lorsqu’on était bébé dans les bras de sa mère, la bouche pleine du lait maternel, ou du lait sortant de la tétine du biberon.

Pourquoi des crises de boulimie ? Peut-être aussi parce que, malgré son corps d’adolescent ou d’adulte, fatigué de se sentir aussi vide et vulnérable, on a l’impression, au moment de la crise de boulimie (ou d’hyperphagie) de retourner dans sa petite enfance : on ne pense à rien, on a la bouche pleine comme quand maman était toujours là et que la nourriture peut être non-stop.

Comment vaincre la boulimie compulsive?

 Pour vaincre la boulimie compulsive, il est nécessaire d’atténuer les immenses angoisses qui lui sont sous-jacentes. L’angoisse de n’être personne, de se sentir vide, pas dans sa vie, sans motivation, noyé.e par un ennui qu’une jeune femme qualifiait d’  « ennui intersidéral ».

Finalement il ne s’agit pas de vaincre la boulimie compulsive mais plutôt de se remplir de ce qui manque en soi pour se sentir exister, pour acquérir une liberté intérieure. On ne peut vaincre la boulimie complusive qu’en se remplissant de soi, de son vrai soi, du soi qui ressent telle ou telle émotion limitante.

Sans le savoir on pense trop et on pense faux quand on a des angoisses disproportionnées (dans un pays en temps de paix). Ainsi, il faut se trouver soi, son vrai soi et en même temps il faut aussi être vraiment soi sans encombrer ses interlocuteurs avec trop d’agressivité de soumission ou du besoin de s’accrocher à lui.