Boulimie hyperphagie, origine : comment trouver les traitements ajustés

Comment devient-on boulimique ou hyperphagique chronique ?

Pendant longtemps, les médecins ont pensé que la boulimie vient d’une mauvaise hygiène alimentaire. De ce fait, ils prescrivaient des régimes ou proposaient un séjour hospitalier avec des repas normaux pour guérir les gens de leur dysfonctionnement alimentaire. Mais aujourd’hui, on reconnaît de plus en plus que le problème est beaucoup plus mental qu’il n’y paraît. 

Dans cet article, nous explorons les pistes portant sur l’origine de ce trouble, tout en abordant les solutions de traitements ajustés.

Le rôle des parents : une fausse piste ?

Alors, au début, on a regardé du côté des parents. Lorsque j’étais boulimique, j’ai moi-même pensé que c’était de la faute de ma mère. Je ne l’ai pas écrit explicitement dans Les Toxicos de la bouffe en 1990, parce que ma mère était encore vivante et que je ne voulais pas la blesser.

C’est d’ailleurs la thèse qui était développée à l’époque quand on souffrait d’un problème mental. Ainsi les psychiatres ont-ils, en un temps, fait beaucoup fait souffrir les parents de ces personnes en leur attribuant la cause de la maladie mentale de leur enfant (cf. pour illustration le film sur la schizophrénie « Family Life » de Ken Loach fait en 1971).

L’hypersensibilité comme facteur déclenchant

Après avoir passé quasiment toute ma vie professionnelle auprès des personnes souffrant de boulimie, et après avoir rencontré beaucoup de leurs parents, je dirai même que j’ai souvent trouvé les parents très chaleureux et très accompagnants. Mais en aucun cas, au vu de mon expérience clinique, je n’imputerais aujourd’hui la cause de la boulimie à une mauvaise gestion de la relation parent-enfant. Ce qui me paraît évident aujourd’hui, c’est qu’on est plutôt face aux conséquences d’un problème d’hypersensibilité au tout premier âge de la vie.

La boulimie : une addiction complexe qui se traite

Nous le savons maintenant, la boulimie est une addiction, et une addiction sévère. Bien qu’elle soit plus discrète que l’alcoolisme ou que la toxicomanie, elle fait quasiment autant de dégâts, dans la mesure où elle emprisonne complètement la personne qui en souffre. Ses pensées ne lui appartiennent plus et son corps non plus.

Mais heureusement, la thérapie de groupe est une solution de traitement qui fonctionne et apporte des résultats durables.

 

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Les défis de l’adolescence et la recherche d’identité

Pourquoi la boulimie alors, puisque tout va bien? Pourquoi une telle incapacité à profiter de la vie? D’où vient que l’on pense tout le temps à la nourriture et que l’on se jette sur elle aussi souvent, alors que l’on n’a même pas faim?

L’hypersensibilité : une source de souffrance ?

La première partie de la réponse à cette question nous vient de Freud. Nous avons un inconscient et tout ce que nous nous interdisons de vivre pour éviter de nous sentir coupables, nous le vivons en secret, d’une manière masquée.

Comprendre l’origine de la boulimie est très important et évite de faire des erreurs thérapeutiques au moment de la prise en charge. Il est essentiel de comprendre que chaque individu est unique et que son parcours l’est tout autant.

Enfin, il est primordial de déstigmatiser les troubles du comportement alimentaire et d’offrir un soutien adapté à ceux qui en souffrent. La compréhension, l’empathie et l’accompagnement sont les clés pour aider ces personnes à retrouver un équilibre et une sérénité sur le plan de leur identité avant même de se préoccuper des désordres alimentaires.

Ce que Freud appelait la sexualité était une pulsion de vie, la recherche du plaisir au sens large. Lorsque j’ai été interviewée par Bernard Pivot à l’occasion de la sortie de mon premier livre, « Les Toxicos de la Bouffe », face à la psychanalyste qui se trouvait sur le plateau et qui disait que c’était sûrement sexuel, je disais que dans mon expérience clinique ça n’était pas sexuel mais plus un réflexe de survie.

En conclusion, la déstigmatisation des troubles alimentaires est essentielle en vue d’un traitement efficace. En offrant un soutien basé sur la compréhension, l’empathie et l’accompagnement, nous pouvons aider les personnes affectées à retrouver l’équilibre et la paix avec la nourriture et elles-mêmes. Il est crucial de reconnaître que ces troubles résultent souvent de facteurs complexes et ne doivent pas être réduits à une simple cause. En adoptant une approche holistique et individualisée, nous pouvons contribuer à briser les barrières sociales et psychologiques qui entravent la guérison et promouvoir un environnement de soutien et d’inclusion.

 

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