Boulimie et hypnose
Une femme m’appelle sur mon portable. Je lui dis que je suis dans l’impossibilité de lui parler tout de suite et je lui demande de me rappeler dans une demi-heure.
Une femme m’appelle sur mon portable. Je lui dis que je suis dans l’impossibilité de lui parler tout de suite et je lui demande de me rappeler dans une demi-heure. Elle insiste: » avant toute chose je voudrais savoir vos tarifs ». Ne pouvant interrompre davantage ma consultation en cours, je lui redemande de me rappeler un peu plus tard.
Une demi-heure après elle me rappelle. Elle veut savoir combien coûte une consultation. {xtypo_quote_right}L’hypnose est tout à fait indiquée pour apprendre à se vider la tête et à se relaxer.{/xtypo_quote_right} Je lui réponds que c’est 50 euros pour 45 minutes ou une heure de consultation. Je lui demande comment elle a eu mes coordonnées. Par son psychiatre comportementaliste, me dit-elle, qui lui a parlé de l’hypnose ericksonienne en lui disant que c’est un bon complément pour le travail qu’ils font ensemble.
Elle a donc téléphoné à l’Institut Milton Erickson qui lui a envoyé la liste des hypnothérapeutes, elle m’appelle en premier parce qu’elle a lu sur la liste que j’étais spécialisée dans la boulimie
Elle travaille en thérapie
sur ses comportements alimentaires
Quel travail faites-vous avec votre comportementaliste ? je demande. Elle me répond qu’elle fait un travail sur ses comportements alimentaires.
Me mêlant de ce qui ne me regarde pas – parce qu’après tout elle ne me demande pas de conseil – mais sachant qu’elle perd son temps à travailler sur le comportement alimentaire, je lui suggère, dans son intérêt, de demander à son psychiatre comportementaliste d’axer le travail thérapeutique sur ses comportements relationnels et non sur ses comportements alimentaires.
Elle ne semble pas intéressée par ce que je lui dis et précise qu’elle veut essayer de comprendre son enfance avec l’hypnose. Je lui explique que les psychothérapeutes bien formés n’utilisent plus l’hypnose pour aider leurs patients à comprendre leur enfance, comme le faisait Freud jadis, mais pour apprendre à se sentir exister dans le présent (voir dans ce site le chapitre sur l’hypnose).
Elle veut comprendre son enfance
Et continuant à me mêler de ce qui ne me regarde pas, je lui explique que chez les boulimiques il n’y a rien à comprendre de l’enfance parce que leur problème date du tout début de leur vie. Même si l’enfance a été difficile – ce qui n’est pas toujours le cas – la boulimie remonte à la période de l’allaitement où un stress s’est installé pour l’enfant au moment où il est entré en contact avec son environnement immédiat (la mère ou la personne nourricière).
Par contre, l’hypnose est tout à fait indiquée pour apprendre à se vider la tête et à se relaxer. Les personnes boulimiques sont tendues en permanence par toutes sortes de peurs archaïques (des peurs de bébé) et de pensées négatives. Elles ne connaissent pas le lâcher-prise. Complétée par un travail sur les automatismes relationnels dus aux troubles de la personnalité, l’hypnose permet d’apprendre à » zapper » le négatif répétitif et à » flexibiliser » le mental pour aborder la vie avec plus de calme et de recul.
– Oui, bon, me dit-elle agacée, moi j’ai besoin de comprendre mon enfance pour pouvoir m’en sortir.
– Et si vous vous trompiez ? Elle s’énerve et conclut avec une agressivité manifeste : » bon, ok, merci » et raccroche avant moi.
Je repose le téléphone en regrettant pour elle qu’elle ne soit pas encore prête à entendre comment pouvait être employée l’hypnose pour une meilleure efficacité dans sa thérapie.
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