Comment aider un proche boulimique en évitant les erreurs

Comment aider un proche boulimique ? Quand un proche révèle souffrir d’une addiction alimentaire, notamment la boulimie, notre premier réflexe est souvent de nous interroger sur notre possible rôle dans cette situation. Comment donc réagir de manière adéquate et éviter les erreurs courantes dans notre manière de communiquer et d’agir avec la personne concernée ?

Le contexte de l’addiction alimentaire

L’annonce de la boulimie d’un proche peut être un choc. Néanmoins, il est crucial de réaliser que cette situation n’est pas directement attribuable à une action ou inaction de votre part. La boulimie résulte d’une multitude de facteurs interagissant, dont certains peuvent remonter à la petite enfance. Il est difficile, voire impossible, de définir un seul facteur déclencheur.

Comprendre la responsabilité

Si vous pensez avoir manqué à certains devoirs parentaux lorsque votre proche était jeune, rappelez-vous que vous avez agi selon vos compétences de l’époque. D’autant que l’on sait aujourd’hui que le problème remonte parfois à une hypersensibilité émotionnelle du bébé. Il pourrait s’agir d’une personnalité que Boris Cyrulnik appelle « un petit transporteur de sérotonine ». La culpabilité est contre productive parce qu’elle plombe nécessairement une communication qui doit rester aussi légère que possible. Chacun fait comme il peut, et en plus elle ne sera d’aucune aide pour l’avenir. À la place, concentrez-vous sur la manière de construire une relation saine maintenant. 

Les erreurs à éviter

Pour réagir face à la boulimie d’un proche il y a des erreurs à éviter. De nombreuses actions, bien que faites avec les meilleures intentions, peuvent s’avérer contre-productives:

Surprotéger la personne concernée.

Projeter vos propres inquiétudes sur elle.

Tenter de la convaincre rationnellement de ses comportements.

L’agiter ou la pousser au-delà de ses limites

Stratégies adaptées pour aider

Réagir face à la boulimie d’un proche en étant sûr de ne pas se tromper et pour assurer un soutien efficace, voici quelques points essentiels:

— Légèreté

Adoptez une approche détendue sans minimiser la gravité de la situation. Il est normal que vous soyez triste, contrarié, fatigué, blessé, agacé, perdu. En revanche, avec elle, ne vous plaignez jamais et ne lui faites pas sentir votre angoisse. J’ai bien conscience que ce que je vous pro- pose est très difficile mais il n’y apas d’autre moyen de l’aider. Cela ne veut pas dire que vous devez afficher un grand sourire tous les matins en criant « Youpi,la vie est belle ! », elle ne serait pas dupe, de toute façon. Il s’agit plutôt de ne pas faire peser sur elle d’autres angoisses que les siennes qui sont déjà trop lourdes.. 

— Ne pas aider n’importe comment

Ne lui montrez pas votre angoisse, ne lui donnez pas de conseils, votre proche a juste besoin de votre équilibre.Positives ou négatives, acceptez vos émotions, mais ne les lui montrez pas. De la même manière que je vous ai encouragé à accepter vos émotions positives et à vous faire plaisir, ne luttez pas contre vos émotions négatives. Acceptez- les dans les moments où vous êtes seul, sans elle. Ce n’est pas facile mais pourtant tellement nécessaire dans la mesure où c’est un trop plein d’angoisse refoulée qui lui fait avoir une addiction alimentaire. C’est pour les éviter qu’elle mange aussi souvent que possible. De toutes façons rassurez vous, aujourd’hui elle est désorientée sur le plan de son identité mais quand elle trouvera une psychothérapie qui lui permettra d’être elle-même, sans jouer un rôle, son addiction partira d’elle-même. Vous trouverez de nombreux témoignages vidéo dans ce site qui vous feront comprendre qu’on s’en sort.

De la même manière qu’il vous est nécessaire d’accepter vos émotions positives et de vous faire plaisir, ne luttez pas contre vos émotions négatives. Acceptez- les dans les moments où vous êtes seul, sans elle.

 — Respect mutuel

Établissez des limites claires. Dis si votre proche ne peut pas t’empêcher d’avoir des boulimie ou de se faire vomir, après, les limites que vous pouvez poser ne sont pas sur les énormes quantités absorbées mais sur la propreté. Vous pouvez exiger qu’elle ou il  range précautionneusement la cuisine. Si elle ou il se fait vomir, elle ou il peut ranger après. En laissant les toilette sans odeurs. Quand on vomit on ne se rend pas compte des odeurs qui restent après. Il faut de bons produits d’entretien et s’appliquer dans le nettoyage pur que les toilettes ne sentent pas le vomi après.

— Évitez le maternage

Votre proche est à la fois en demande de maternage et en même temps cela lui est toxique. Trouvez un juste milieu, tendre mais pas protecteur.

— Gardez conseils et reproches pour vous car l’addiction est plus forte que la volonté.  

  • « Il y a des enfants qui meurent de faim ! Avec ce que tu manges, on pourrait nourrir la moitié du tiers-monde ! »
  • « Ouvre les yeux ! Tu n’as aucune raison d’aller mal. Regarde la situation en face. Tu n’es pas seule ! »
  • « Regarde ta sœur, elle vit des choses difficiles et pourtant, elle ne s’écoute pas ! »
  • « Moi, à ton âge, je n’avais pas le dixième de ce que tu as et j’étais heureux. »
  • « Comment oses-tu te plaindre avec la vie que tu as ? »

— Prenez du temps pour vous

Le meilleur soutien que vous puissiez lui apporter est de la légèreté. Votre proche n’en a pas. Quand elle a l’air joyeuse c’est surtout de l’excitation. Elle balance entre dépression ou le besoin de ne rien ressentir. Il est donc vital de vivre votre vie avec autant de légèreté que possible, très égoIstement, ce sera un cadeau à lui faire.  Ne l’invitez pas, ne  forcez pas votre proche à participer. Laissez la s’isoler aussi longtemps qu’elle en a besoin et refuser les sorties. Laissez la ou le regarder des séries en boucle, Parlez séries avec elle ou lui. Livres, Cinéma. Si elle ou il veut vous parler de ses boulimies, dites lui très gentiment que vous préférez ne pas en parler. Si elle ou il vous en veut de lui dire ça, n’en tenez pas compte. Il vous faut absolument trouver des sujets de conversation légers, distrayants, sans intérêt parfois mais amusants. Dans une de ses chansons Etienne Roda Gill écrivait :

« Que peut -on faire dans ce monde perdu ? On peut manquer de tout mais pas du superflu »

Conclusion

Faire face à l’addiction alimentaire d’un proche est sans doute l’un des défis les plus complexes de la vie. Toutefois, en évitant certaines erreurs courantes et en adoptant des stratégies adaptées, il est possible de bâtir une relation saine avec son proche et de l’aider à trouver le chemin de la guérison ne serait-ce qu’en lui montrant les témoignages de ce site. On s’en sort. Vraiment. A condition de solutionner les problème d’identité dans une psychothérapie ajustée à sa personnalité.