La boulimie et l’amour: la quête de la passion comme but de vie

Amour et boulimie: l’attendre ou se laisser surprendre

Sans nous en rendre compte, nous nous appuyons souvent sur des pensées que nous ne remettons pas en question, tant elles nous paraissent refléter la vérité vraie. Ces pensées influent sur la physiologie de notre corps (« quand je pense à Fernande, je bande » chantait Brassens). Elles déterminent aussi nos comportements et nos orientations de vie, sans que nous les ayons mûrement réfléchies ni réellement choisies. Issues de nos croyances culturelles, de nos émotions d’enfant ou de nos besoins primaires, elles peuvent parfois nous permettre de nous dépasser (« je peux si je veux ») comme elles peuvent aussi nous conduire à échouer dans ce que nous entreprenons (« je n’arriverai à rien »).

L’influence des croyances sur les relations amoureuses

Sur le plan sentimental, ce que nous pensons peut enjoliver notre vie relationnelle, la détériorer, voire même la rendre quasiment inexistante. Quand une personne se dit qu’elle est nulle et qu’on ne peut pas l’aimer telle qu’elle est, elle est souvent difficile à vivre. Se sentant vite rejetée ou abandonnée, elle épuise ceux qui l’entourent en les acculant implicitement à multiplier des preuves d’amour ou d’attention. Séverine attend des hommes qu’ils la comprennent. Tous les matins, avant d’aller travailler, elle se maquille, se parfume et s’habille en Sharon Stone avec le secret espoir de croiser un jour le regard d’un homme qui l’aimera « pour elle » et non « pour son corps ». Mais elle n’aime pas qu’on la regarde avec gourmandise, souhaitant que l’appréciation pour sa personnalité prime sur l’intérêt pour son physique.

La communication, clé de l’épanouissement relationnel

Dans le même registre, Marie ne pensait pas utile d’exprimer ses désaccords à son «Chéri», croyant qu’il devait deviner ses pensées et désirs. Cette attitude a changé après une prise de conscience lors de sa thérapie, lui permettant de mieux communiquer ses besoins et désirs, et ainsi améliorer significativement ses relations. Ce changement illustre l’importance de la communication et de l’expression des besoins individuels dans la construction de relations saines et épanouissantes.

Conclusion

L’amour, souvent inattendu, nous surprend par les leçons qu’il nous enseigne sur nous-mêmes et sur les autres. Les histoires de Séverine et Marie soulignent l’importance de remettre en question nos pensées automatiques et de communiquer ouvertement nos désirs et besoins. En apprenant à nous connaître et à exprimer clairement ce que nous voulons, nous ouvrons la porte à des relations plus authentiques et satisfaisantes. L’amour ne s’attend pas, il se construit sur la compréhension mutuelle, le respect de soi et des autres, et sur l’acceptation que chacun d’entre nous a des besoins uniques à satisfaire pour trouver le bonheur et l’épanouissement dans nos vies sentimentales.

Pour les personnes confrontées à la boulimie, la quête de l’amour dépasse souvent le cadre d’une simple recherche de compagnie ou de sécurité émotionnelle. Elle se confond avec la passion, une recherche effrénée de sensations fortes qui se dresse comme une réponse à leur besoin intrinsèque de se sentir vivantes. Dans ce tourbillon émotionnel, l’amour n’est pas perçu comme un sentiment tranquille ou rassurant, mais plutôt comme une aventure intense, capable de provoquer des émotions puissantes et des sensations vibrantes. Cette fusion entre amour et passion reflète une tentative de combler un vide intérieur, une manière de lutter contre les sentiments d’insuffisance ou de vide qui accompagnent souvent la boulimie. En cherchant des relations marquées par une passion dévorante, elles aspirent à ressentir pleinement chaque instant, à s’ancrer dans le présent de manière intense, comme pour compenser les moments de doute et de lutte intérieure. Ainsi, dans la vie des personnes boulimiques, l’amour se transforme en une quête de passion, un besoin vital de sensations fortes pour se sentir profondément en vie.

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