Causes de la boulimie anorexie : rôle des Proches

Les causes de la boulimie anorexie. Quel est le rôle des proches ?  Comment l’entourage influence-t-il ce trouble et les perspectives médicales et psychologiques pour le traiter.

Vous êtes en train de constater que la personne que vous aimez est boulimique vomitive ou hyperphagique et votre première réaction est peut-être de vous demander si vous en êtes la cause, si vous ne lui apportez pas tout ce dont elle ou il a besoin. Personne n’est parfait, vous connaissez vos zones de fragilité, voire d’incohérence et vous craignez d’être responsable de sa souffrance.

Aujourd’hui la psychologie moderne n’établit pas un rapport direct de cause à effet entre les symptômes d’une personne et son entourage. Les causes sont multi factorielles (parmi lesquelles peut-être une participation génétique) et il est pratiquement impossible de les isoler et de les identifier.

Si vous êtes ses parents

Parmi ces facteurs, on remonte à une difficulté relationnelle du tout premier âge qui, elle-même, n’est pas nécessairement induite par une défaillance de la mère mais peut être provoquée par une fragilité hormonale ou neurophysiologique. Même si ce n’est qu’une petite partie du déterminisme des troubles alimentaires, il est aujourd’hui clairement démontré qu’il y a une participation génétique à ces troubles. Quoiqu’il en soit, en tant que parent, si vous craignez de ne pas avoir su répondre aux besoins de votre enfant lorsqu’il était bébé, vous ne l’avez certainement pas fait intentionnellement. Vous avez fait au mieux avec vos compétences du moment.

Si vous êtes son (sa) conjoint(e)

Si vous êtes son (sa) conjoint(e), vous n’y êtes pour rien non plus. On a souvent dit par exemple que Lady Di était boulimique anorexique parce qu’elle était malheureuse avec Charles, mais il n’en est probablement rien. Elle aurait eu un époux fidèle et amoureux il en eut très probablement été de même dans la mesure où la boulimie anorexie prend racine dans un profond manque de confiance en soi qui date des tous débuts de la vie.

Comprendre pour aider ?

Cela dit, parents, partenaires amoureux, même si vous n’avez peut-être rien à voir avec son mal-être, vous pouvez l’aggraver par un comportement qui ne serait pas ajusté: par exemple en la culpabilisant, en lui reprochant de manquer de volonté, en affichant votre contrariété ou votre angoisse, ou même, paradoxalement, en la maternant. En alourdissant son fardeau du votre, vous lui prendriez, sans vous en rendre compte, le peu d’énergie qui lui est nécessaire maintenir sa tête hors de l’eau. (cf. la rubrique « thérapies »).

Vous pourrez trouver de plus amples informations dans la rubrique « thérapies » de ce site dans un grand nombre d’articles sur la boulimie anorexie et même dans la rubrique vidéo. Mais pour résumer rapidement il y a deux façons de comprendre le problème de votre proche, et selon la manière dont on le comprend, il y a deux approches thérapeutiques différentes :

Le courant médical

En plus de son comportement alimentaire, vous êtes très perturbés par ses troubles de l’humeur. Le courant médical attribue les troubles de l’humeur aux conséquences physiologiques du dysfonctionnement alimentaire : fatigue, maux de ventre, déprime… Il s’emploie donc en premier à soigner uniquement le comportement alimentaire, pensant tout naturellement que le comportement relationnel rentrera dans l’ordre à la fin du traitement.

Le courant psychologique

Le courant psychologique (psychanalyse, psychologie humaniste) attribue les troubles de l’humeur non pas aux conséquences du comportement alimentaire, mais à un trouble de la personnalité : c’est parce que les boulimiques sont désorganisées au niveau de leur identité qu’elles ont des « sautes d’humeur » et un besoin frénétique de manger. Bien sûr il y a eu un mauvais départ dans la toute première enfance dû à des facteurs génétiques ou relationnels… Mais en parallèle de la psychiatrie qui peut parfois donner des médicaments adaptés au problème physiologique, la psychothérapie traite les troubles de l’humeur en travaillant sur le manque profond de confiance en soi de la personne boulimique anorexique.Vous trouverez plus de détails dans des articles de ce site.

Mais pour faire court, bien que chacun soit unique, avec ses spécificités, son univers et son style, les personnes boulimiques-anorexiques ont en commun un certain nombre de dysfonctionnements relationnels et émotionnels. On peut néanmoins repérer plusieurs types de personnalité chez les personnes boulimiques anorexiques dont les deux principaux sont manifestent soit un trouble passager dépendant affectif, s’il s’agit d’un TCA passager, soit un trouble borderline de la personnalité si  votre proche a du mal à établir des relations authentiques et apaisées avec les autres.

Voici pour rappel la liste des troubles borderline de la personnalité

Les critères diagnostiques du TPB selon le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5) sont les suivants.  Il suffit d’en avoir cinq des neuf pour que la  personnalité de votre proche ait possiblement une personnalité borderlineK Auquel cas, pas de panique. La personnalité borderline a des côté extraordinaires et peut être heureuse lorsqu’elle n’a plus les troubles ci-dessous.

Efforts effrénés pour éviter un abandon réel ou imaginaire. Cela ne comprend pas les comportements suicidaires ou d’automutilation.

Modèle de relations interpersonnelles instables et intenses, caractérisé par l’alternance entre des extrêmes d’idéalisation et de dévalorisation.

Perturbation de l’identité : instabilité marquée et persistante de l’image ou de la notion de soi.

Impulsivité dans au moins deux domaines qui sont potentiellement dommageables pour le sujet (par exemple, dépenses, sexe, toxicomanie, conduite imprudente, crises de boulimie). Note : Ne pas inclure les comportements suicidaires ou d’automutilation.

Répétition de comportements, de gestes ou de menaces suicidaires, ou de comportements d’automutilation.

Instabilité affective due à une réactivité marquée de l’humeur (par exemple, épisodes intenses de dysphorie, d’irritabilité ou d’anxiété habituellement durant quelques heures et seulement rarement plus de quelques jours).

Sentiment chronique de vide.

Colère intense et inappropriée ou difficulté à contrôler la colère (par exemple, fréquentes manifestations de mauvaise humeur, colère constante ou bagarres répétées).

Sentiments paranoïaques transitoires liés au stress ou des symptômes dissociatifs sévères.

Pour poser un diagnostic de TPB, un professionnel de la santé mentale évaluera si un individu présente un certain nombre de ces symptômes de manière persistante et significative.