Dans cet article audio, la psychologue Catherine Hervais présente des émoignages et solutions face à la boulimie sans vomissement et le contrôle de poids.
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La boulimie est souvent associée au vomissement, mais certaines personnes ont de la boulimie sans vomissement et contrôle du poids. D’ailleurs, elles se demandent souvent si elles sont vraiment boulimiques puisqu’elles ont une boulimie sans vomissement avec contrôle de poids. En fait, oui. Il existe des personnes qui, malgré les crises alimentaires incontrôlées, ne se font pas vomir, mais parviennent à éviter l’obésité grâce à des stratégies compensatoires. Ces personnes peuvent alterner périodes de boulimie et contrôle du poids strict, tout en cherchant à maintenir un équilibre pondéral.
Les motivations derrière ces comportements ne sont pas nécessairement une quête de minceur extrême, mais plutôt la peur de prendre du poids, ce qui les pousse à utiliser d’autres méthodes pour compenser les excès alimentaires.
Quelles stratégies compensatoires pour éviter l’obésité ?
Pour maintenir leur poids sans vomissement, certaines personnes boulimiques pratiquent des activités physiques intenses. Le sport devient un moyen de compenser les calories ingérées lors des crises. En augmentant leur dépense énergétique, elles réussissent à maintenir un équilibre.
Dans certains cas, elles peuvent également avoir recours à des médicaments pour éviter de prendre du poids. Par exemple, des coupe-faim ou des médicaments comme l’orlistat, qui limite l’absorption des graisses, peuvent être utilisés en combinaison avec d’autres pratiques.
Témoignages de personnes qui souffrent de boulimie sans vomissement et contrôle de poids
Certaines personnes, comme celles que vous pouvez trouver dans ce site en vidéo, réussissent à trouver un équilibre précaire entre périodes de boulimie sans vomissement et de contrôle de poids strict. L’une d’elles explique : « Je n’ai jamais réussi à vomir, mais cela ne m’empêchait pas de me gaver. Pour compenser, j’alternais entre crises et périodes de régime strict, mon poids oscillant constamment. »
Une autre jeune femme, que vous pouvez voir dans le documentaire « Boulimie et Thérapie » sur YouTube, obsédée par l’idée d’atteindre un poids précis, raconte ses variations de poids extrêmes : « Je pouvais perdre 30 kg pour les reprendre aussitôt après une nouvelle crise de boulimie. La boulimie sans vomissement et contrôle de poids me plongeait dans une spirale de frustration et de contrôle de poids permanent. »
L’impact physique et mental de ces deux TCA
Les conséquences de la boulimie sans vomissement ne se limitent pas au poids. Ces personnes peuvent souffrir de douleurs physiques dues à la rétention alimentaire, comme des maux de dos et des ballonnements. À cela s’ajoutent la fatigue liée à l’activité physique excessive et les répercussions sur leur santé à long terme.
Sur le plan mental, ces comportements peuvent créer un sentiment de culpabilité intense et une obsession pour le contrôle du poids. Mais le yo-yo est encore la meilleurs manière tant qu’on n’est pas encore délivré de la boulimie sans vomissement.
L’équilibre est précaire concernant les crises de boulimie sans vomissement et contrôle du poids
La boulimie sans vomissement et contrôle de poids est dite moins dangereuse que la boulimie avec vomissements. C’est à voir. Il faudrait calculer les conséquences de l’une et de l’autre. Il faudrait que ce soit un médecin qui le fasse et un médecin spécialiste des conséquences de ces deux TCA.
Je constate qu’il n’y a pas vraiment beaucoup d’accidents avec les vomissements si on a un bon suivi médical, avec un médecin qui évite de donner ses convictions mais qui analyse réellement la façon la plus nocive de faire, en tenant compte de toutes les conséquences sur le moral et sur la santé physique.
La boulimie vomitive de Jane Fonda
C’est le cas de Jane Fonda par exemple. Vous savez qu’elle a passé des années de sa vie à faire des boulimies et à se faire vomir. Ce n’est pas un secret, elle en parle elle-même, et vous pouvez peut-être encore trouver des vidéos sur YouTube où elle en parle.
Si vous la regardez aujourd’hui sur YouTube, après ses années à ne faire que des crises de boulimie et vomissements ! Elle a quatre-vingt-cinq ans, elle est sortie de la boulimie, elle mange correctement, elle mange même très bien, elle est très à cheval sur son alimentation sans être obsédée par celle-ci. Et puis surtout, à quatre-vingt-cinq ans, le sport intensif qu’elle a fait lui a permis de garder une flexibilité tout à fait étonnante par rapport à son âge.
Voilà quelqu’un qui a passé une partie de sa vie à faire des boulimies et à se faire vomir, et qui, à quatre-vingt-cinq ans, est mille fois plus en forme que les autres personnes, qui, à cet âge-là, en principe.
Le devenir des personnes qui ont souffert de la boulimie vomitive et de la boulimie sans vomissement et contrôle du poids
Le cas Jane Fonda nous montre que ce n’est pas plus grave de faire des boulimies avec vomissements que des boulimies sans vomissement et contrôle de poids, même si c’est très douloureux mentalement et physiquement. Ça peut partir en le contournant et en travaillant sur les problèmes d’identité. Ce sont les problèmes d’identité qui créent l’angoisse qui oblige à manger.
On a une identité très archaïque. C’est comme si, pendant les mille premiers jours de la vie, on ne s’était pas senti en sécurité, même si on a eu des parents plus que parfaits. Et c’est souvent le cas des personnes que l’on rencontre quand on rencontre les parents. Les parents ne se rendent pas toujours compte que tout ce qu’ils disent, tout ce qu’ils font, quand ils ont un rythme trop rapide, quand il y a trop de bruit, ça peut faire peur à un bébé.
L’importance du sentiment de sécurité dès les mille premiers jours de la vie
Ils ne peuvent pas s’en rendre compte. Et ils ne peuvent pas se rendre compte aussi que leur stress de la vie quotidienne, leurs angoisses et leurs peurs se transmettent aussi au bébé que nous avons été. L’imagerie mentale aujourd’hui permet de savoir l’importance de ces mille premiers jours de la vie pour le devenir d’une personne.
Je dis ça parce qu’en réalité, certaines personnes, dont celles qui souffrent d’une addiction chronique, n’ont pas beaucoup évolué sur le plan affectif. Elles restent des petits bébés dans un corps d’adulte.
Traquer la personnalité authentique derrière les apparences qui peuvent parfois être magnifiques pour les autres
Une psychothérapie, qui va chercher la véritable personnalité de la personne boulimique, derrière son masque, derrière les apparences, une personnalité qui n’a pas pu éclore à cause du stress du bébé dans ses mille premiers jours, une psychothérapie qui l’aide à s’affirmer dans sa personnalité, à avoir une vie relationnelle beaucoup plus facile en évitant de fuir ou d’agresser les gens, tout en étant authentique bien sûr, en évitant d’être intrusif, en étant plus ouvert à la différence de l’autre, en devenant quelque part un petit peu philosophe finalement.
Le psy doit faire son travail de psy sans dissimuler ses émotions issues de la relation
Une telle psychothérapie peut se faire en individuel, à condition que le psy soit complètement transparent et qu’il permette de vivre avec la personne une véritable relation, sur le modèle de Férenczi, psychanalyste du temps de Freud, ou de Peter Fonagy[1] qui a expliqué lors d’une conférence à Saint-Anne qu’il faisait cela. Au moment des questions, à la fin de sa conférence, quelqu’un lui a demandé comment ça se passait concrètement dans son cabinet. Il a répondu : « Je ne fais pas de la psychothérapie en cabinet, je marche avec mes patients. Et si j’étais jeune, je courrais avec eux ».
Les avantages d’un travail en groupe centré sur les troubles de la personnalité
Dans une relation d’égal à égal, la personne peut expérimenter le fait de déplaire ou le fait d’être authentique réellement. Mais l’idéal est la psychothérapie de groupe parce qu’il y a beaucoup de participants et il y a matière à ressentir plein de choses et aussi à agir.
Quand on dit les choses dans un groupe, on les dit avec toutes ses émotions, on les dit authentiquement bien sûr. Les émotions aident à comprendre ce qui ne va pas dans les pensées de la personne, et cela peut être corrigé avec du travail, de la pratique et du temps.
[1] Peter Fonagy avec Antony Bateman sont les créateurs de la méthode psychothérapeutique qu’ils ont appelée « mentalisation ». Ils ont écrit un ouvrage en commun sur la mentalisation qui a été traduit en français.