Comprendre la boulimie anorexie sous l’angle d’un problème d’identité

L’addiction d’un point de vue psychologique

Boulimie.fr a été créé dans le but de comprendre la boulimie anorexie (et possiblement aussi les autres addictions d’origine psychologique) sous l’angle de la psychologie, différemment de la façon dont elle est  perçue dans le monde médical. Comprendre différemment un problème offre une perspective différente qui permet aussi de l’aborder différemment en thérapie.

D’où vient la boulimie : l’éclairage psychologique

Nous avons créé ce site pour offrir un éclairage psychologique sur les causes de l’addiction alimentaire, permettant ainsi aux personnes concernées de voir au-delà de la compréhension médicale. La médecine et la psychiatrie, bien qu’efficaces pour soigner les symptômes de la boulimie-anorexie, ne s’attaquent pas toujours aux racines du problème. La psychologie, et en particulier la psychanalyse, qui considère l’individu dans sa globalité et non réduit à ses symptômes, se montre plus apte à comprendre le problème de fond.

L’hypothèse médicale : Un trouble lié à de multiples causes

Traditionnellement, les thérapies proposées par les services médicaux spécialisés consistent à imposer trois repas réguliers par jour, que ce soit en hospitalisation ou en ambulatoire, comme si une meilleure alimentation pouvait résoudre tous les problèmes, tant somatiques que psychologiques.

Dans certaines institutions, un psychiatre intervient brièvement chaque jour ou une demi-heure par semaine pour « faire le point ». Les résultats immédiats semblent leur donner raison : lorsque le poids se stabilise, le moral s’améliore et la confiance en soi augmente.

Cependant, le poids ne se stabilise pas indéfiniment. L’obsession de la nourriture persiste et les pulsions reprennent le dessus, devenant de plus en plus tyranniques, au point que la boulimie anorexie reprend comme avant. Pour certaines personnes, après une hospitalisation, les crises deviennent un peu moins fréquentes mais tout aussi intenses, occupant leurs pensées du matin au soir, avec un sentiment d’échec et de dévalorisation accru.

Avec le temps, les institutions médicales, toujours en quête de solutions face au désarroi des adolescents et des personnes en rechute, ont opté pour une approche multidisciplinaire tout en conservant la même philosophie : soigner les symptômes à travers la nutrition, la méditation, les groupes de parole, et les ateliers artistiques pour renforcer l’estime de soi.

La boulimie comme soutien à un déséquilibre identitaire

On ne peut pas acquérir de l’estime de soi quand on n’a pas de soi. Le problème de la boulimie ne réside pas dans un comportement alimentaire inapproprié. Comment augmenter l’estime de soi si le problème vient d’une incapacité à être soi-même ? Si, en apparence, de nombreuses personnes souffrant de boulimie anorexique ou d’hyperphagie semblent avoir une identité bien affirmée, est-ce leur véritable moi ?

Selon les psychanalystes qui ont étudié les troubles du développement de la petite enfance, ces troubles empêchent d’accéder à un sentiment de soi et à une maturité affective et sexuelle, comme Freud et plus tard Lacan l’ont décrit dans les troubles névrotiques.

Pourquoi la nourriture et pas la drogue ?

La préférence pour la nourriture plutôt que pour l’alcool ou la drogue, bien que certains y recourent également, pourrait s’expliquer par le fait que ces personnes choisissent l’addiction la plus primitive, celle qui correspond le mieux à leur personnalité affectivement immature.

L’indispensable contribution de la philosophie à la psychothérapie

Jean-Pierre Bernadaux a apporté son expertise en communication et son sens de l’organisation pour promouvoir cette nouvelle compréhension de la boulimie anorexie, en phase avec sa philosophie inspirée de Nietzsche et de Lacan : on souffre de ne pas être suffisamment soi-même.

Notre équipe s’est enrichie d’un psychopraticien spécialisé en hypnose ericksonienne pour les personnes boulimiques à la personnalité atypique : David Bernadaux. Vous trouverez également des conseils pour aller mieux, une rubrique pour les proches, et une section vidéo très émouvante.

Boulimie.fr a perdu Jean-Pierre suite à une longue maladie. Pour que ce site continue à servir, nous avons besoin de vous. Vos commentaires et vos expériences nous inspireront pour de nouveaux articles qui, nous l’espérons, vous aideront sur le chemin de la découverte de soi.

La boulimie est PLUS qu’un symptôme; elle est le reflet d’un malentendu profond sur l’identité. Pour s’en libérer, il est crucial de comprendre qui l’on est vraiment, au-delà des apparences et des attentes sociétales.

Voilà comment se comprenait et se traitait la boulimie anorexie (et possiblement aussi les autres addictions) et comment elle est encore comprise dans le monde médical. C’est pourquoi e boulimie.fr a été créé pour proposer un regard différent. Comprendre différemment un problème c’est aussi l’aborder différemment en thérapie.

D’où vient la boulimie ?
D’où vient la boulimie : l’éclairage psychologique

Nous avons créé ce site pour proposer un éclairage psychologique sur les causes de l’addiction alimentaire, afin que les personnes concernées par ce problème voient au-delà de la compréhension médicale. La médecine et la psychiatrie ont une bonne maîtrise pour soigner les symptômes issus de la boulimie-anorexie (lorsqu’ils apparaissent), mais la psychologie, et en particulier la psychanalyse⁠1, qui ne réduisent pas l’individu à ses symptômes, sont mieux adaptées pour comprendre le problème de fond.

D’où vient la boulimie ?
D’où vient la boulimie : la première hypothèse médicale

En effet, depuis toujours les thérapies des services médicaux spécialisés, consistent à imposer trois repas réguliers par jour, que ce soit en hospitalisation ou en externe, comme si une meilleure alimentation pouvait résoudre tous les problèmes, somatiques et psychologiques.

Dans certaines institutions, un psychiatre intervient quelques minutes par jour ou une demi-heure pas semaine pour « faire le point ». Les résultats immédiats leur donnaient raison : lorsque le poids se stabilisait, le moral s’éclaircissait et la confiance en soi remontait.

Mais le poids ne se stabilise pas éternellement. En effet l’obsession de la nourriture persiste et les pulsions reprennent leur pouvoir, se faisant de plus en plus tyranniques, au point que la boulimie anorexie reprend comme avant. Pour certaines personnes, après une hospitalisation, les crises sont un peu moins fréquentes mais tout aussi intenses, suffisamment pour « prendre la tête » du matin au soir, avec un sentiment d’échec et de dévalorisation redoublé.

Avec le temps, les institutions médicales, continuaient à chercher d’où vient la boulimie. Démunies face au désarroi des ados et des personnes qui rechutent, ont choisi de devenir multidisciplinaires mais tout en gardant la même philosophie, soigner les symptômes : nutrition pour revenir à un poids viable, méditation, groupes de parole, ateliers artistiques, pour augmenter l’estime de soi.

Ainsi on tente d’entraîner les gens à manger normalement et on les aide à augmenter leur estime de soi. Mais on ne se donne pas tous les moyens pour questionner le problème de l’identité, d’être soi.

D’où vient la boulimie ?
On ne peut pas acquérir de l’estime de soi quand on n’a pas de soi
D’où vient la boulimie ? Vous l’aurez compris, le problème n’est pas un problème comportemental de nutrition. Or comment acquérir de l’estime de soi ou l’augmenter, si le problème vient d’une impossibilité à être soi ? Si d’apparence de nombreuses personnes boulimiques anorexiques ou hyperphagiques semblent parfois avoir un soi bien affirmé, est-ce leur vrai soi ? Même si les années pré-adolescentes se sont très bien passées, même si les résultats scolaires étaient très bons, même lorsque l’on a le sentiment d’avoir baigné dans une famille heureuse et de s’y être senti très bien (ce qui est souvent le cas), cela signifie-t-il que l’on a réellement construit SON identité à soi ?

Pas vraiment selon les psychanalystes qui se sont penchés sur les troubles développementaux de la petite enfance qui empêchent d’accéder au sentiment de soi et à une « sexualité » plus mature, que Freud et plus tard Lacan décriront dans les troubles névrotiques.

Ceux qui souffrent d’une addiction ne sont peut-être pas des névrosés comme la majorité des gens, c’est-à-dire des gens qui ont des conflits avec eux-mêmes mais qui malgré tout sont eux-mêmes. Ils n’ont peut-être qu’une identité d’emprunt, une identité d’emprunt construite à coup d’intelligence et de créativité pour tenir la route dans un monde où il est nécessaire de se faire une place parmi les autres. Mais au final peut-être sont-ils quelqu’un qui, sans s’en rendre compte, n’est pas soi-même, avec un sentiment de vide et de décalage qui oblige à s’appuyer sur une addiction quand l’angoisse se fait sentir ?

1 en particulier la psychanalyse qui se penche sur les troubles du développement

2 Psychotropes 2008/3-4 (Vol. 14), pages 41 à 54

3 au cours desquelles j’ai suivi pendant deux ans un séminaire sur l’œuvre de Freud avec un professeur universitaire lacanien, Pierre Kaufmann

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