Boulimie chez l’homme : manque d’estime de soi et peur de l’intimité?

Boulimie chez l’homme : La révélation d’une souffrance cachée

Un homme de 35 ans se décide à appeler une psychologue spécialisée dans le domaine de l’addiction alimentaire après avoir lu son site de bout en bout. « Je ne suis bien qu’avec mes gâteaux devant la télé. Je me suis retrouvé dans tout ce que vous dites. Je me suis également retrouvé dans les témoignages vidéo que vous exposez. Je me suis particulièrement reconnu dans celui de la jeune femme qui fait ses boulimies à la brioche. Et je suis d’accord avec vous sur le fait que mon addiction vient sans aucun doute d’un problème d’identité.

Pourtant, à priori, rien ne pourrait laisser penser de l’extérieur que j’ai un problème d’identité ! » Il explique que lui-même n’aurait pas imaginé qu’il avait un problème d’identité. Il a très bien réussi professionnellement. Il s’occupe de la communication d’une grande marque et il est très apprécié tant de ses collègues que des clients dans son travail. Il n’a d’ailleurs aucune difficulté avec eux quand il s’agit de leur parler, de les séduire. Et pourtant, hors vie professionnelle, il a très peur des gens. Il perd tous ses moyens. « Je ne suis bien qu’avec mes gâteaux devant la télé. J’ai mon rituel : j’adore manger en regardant un film intelligent — je suis fan de documentaire sur l’histoire. Je range ce que j’ai acheté, je mets tout, du plus petit au plus grand, ce que j’ai acheté en premier, je m’allonge sur mon lit devant la télé et là je suis hyper content. »

Les crises de boulimie chez l’homme : Un plaisir coupable et solitaire

Manger au cinéma, son plus grand plaisir. Ou alors explique-t-il aussi, son grand plaisir c’est d’aller manger au cinéma. Il se met au dernier rang, avec son litre de yaourt aux fruits, une brioche entière, trois paquets de Savane1 et de l’houmous. Par périodes il parvient à se retenir de faire des crises en prenant de l’alcool ou de la drogue par exemple.

Boulimie chez l'hommeIl est content quand il y parvient. Pour lui, à chaque fois c’est une victoire. Mais ça ne tient jamais longtemps. Il y a toujours un moment où, après s’être endormi, avec la satisfaction d’avoir tenu un jour de plus sans craquer, il finit par se réveiller «les yeux écarquillés comme un drogué». Il se sent devenir dingue. Il ouvre machinalement tous les placards et comme il n’a jamais rien chez lui, il ne trouve rien et va au Franprix qui reste ouvert jusqu’à minuit. « Une grosse boulimie pour moi, c’est deux paquets de savanes, une grosse brioche au sucre, un litre de Danao, banane fraise, toujours le même, et en général ça m’apaise.»

La quête d’une vie équilibrée

Les crises m’apaisent mais ce n’est pas ça la vie. Il répond qu’il est heureux seul avec des gâteaux devant la télé et au cinéma mais, pour autant, il considère qu’il ne vit pas dans ces moments-là. C’est quelque chose qu’il fait seul et en se cachant. Il dit qu’à son avis, ce n’est pas ça la vie ! Il a l’impression d’attendre quelque chose qui va arriver. Le plaisir qu’il prend devant sa télé ou au cinéma en mangeant, c’est juste un moment de paix, de lâcher prise, un refuge. « Certes, je suis très heureux tout seul, je ne m’ennuie jamais seul. Professionnellement, je suis très entouré. Mais ce qui me manque ce sont les relations affectives avec les gens. J’ai envie de réussir ma vie amoureuse. Elle ne se concrétise jamais sur du très long terme parce que montrer qui je suis, je ne sais pas faire. Montrer le personnage qui réussit, qui est très bien, ça je sais très bien faire. Ça tient six mois, et au bout de six mois, le vernis craque et la personne découvre qui je suis vraiment c’est-à-dire quelqu’un de pas forcément très drôle, d’hyper seul, un peu chiant, au fond. Sans compter le problème de la nourriture qui intervient également dans la vie affective. Par exemple, quand la personne avec qui je vis se réveille, qu’elle voit que le frigo est vide, que le gâteau qu’elle a fait toute la journée pour un dîner qu’on a le lendemain n’existe plus… Ce n’est pas que j’ai le sentiment d’être profondément malheureux mais de passer tout mon temps autour de la nourriture. Comment je vais faire pour ne pas grossir, avoir l’air mince, comment je vais aller à ce dîner ?… Tout est très compliqué et je voudrais être serein avec ça je ne le suis pas du tout. »

Cette histoire met en lumière un aspect souvent négligé de la boulimie, en particulier chez les hommes : la peur des autres et les problèmes d’identité qui peuvent à la fois en être la cause et la conséquence. La boulimie n’est pas seulement une lutte contre la nourriture, mais aussi une bataille intérieure pour l’acceptation de soi et la quête d’authenticité dans les relations interpersonnelles.

Pour cet homme, comme pour beaucoup d’autres, le chemin vers la guérison commence par reconnaître et affronter ces peurs et problèmes sous-jacents. En choisissant de s’engager dans une thérapie de groupe, il fait un pas courageux vers la découverte de son véritable soi, loin de l’ombre de la boulimie.

Cette démarche souligne l’importance de l’accompagnement psychologique adapté, non seulement pour traiter l’addiction alimentaire, mais aussi pour aborder les complexités émotionnelles et relationnelles qui l’entourent. En fin de compte, c’est dans la connexion et le partage avec les autres que cet homme, et d’autres dans sa situation, peuvent trouver la clé de leur bien-être et de leur épanouissement personnel.

La boulimie chez l’homme est souvent liée à un manque d’estime de soi (ce qui ne se voit pas toujours, comme ici chez Marlon Brando). Elle se traduit par un dysfonctionnement alimentaire et parfois aussi par une addiction à l’alcool et la drogue. Un homme de 35 ans se décide à appeler une psychologue spécialisée dans le domaine de l’addiction alimentaire après avoir lu son site de bout en bout.

« Je ne suis bien qu’avec mes gâteaux devant la télé. »

« Je me suis retrouvé dans tout ce que vous dites. Je me suis également retrouvé dans les témoignages vidéo que vous exposez. Je me suis particulièrement reconnu dans celui de la jeune femme qui fait ses boulimies à la brioche. Et je suis d’accord avec vous sur le fait que mon addiction vient sans aucun doute d’un problème d’identité. Pourtant, à priori, rien ne pourrait laisser penser de l’extérieur que j’ai un problème d’identité ! »

Il explique que lui-même n’aurait pas imaginé qu’il avait un problème d’identité. Il a très bien réussi professionnellement. Il s’occupe de la communication d’une grande marque et il est très apprécié tant de ses collègues que des clients dans son travail. Il n’a d’ailleurs aucune difficulté avec eux quand il s’agit de leur parler, de les séduire. Et pourtant, hors vie professionnelle il a très peur des gens. Il perd tous ses moyens.

« Je ne suis bien qu’avec mes gâteaux devant la télé. J’ai mon rituel : j’adore manger en regardant un film intelligent — je suis fan de documentaire sur l’histoire. Je range ce que j’ai acheté, je mets tout, du plus petit au plus grand, ce que j’ai acheté en premier, je m’allonge sur mon lit devant la télé et là je suis hyper content. »

Manger au cinéma, son plus grand plaisir

Ou alors explique-t-il aussi, son grand plaisir c’est d’aller manger au cinéma. Il se met au dernier rang, avec son litre de yaourt aux fruits, une brioche entière, trois paquets de Savane1 et de l’houmous.

Par périodes il parvient à se retenir de faire des crises. Il est content quand il y parvient. Pour lui, à chaque fois c’est une victoire. Mais ça ne tient jamais longtemps. Il y a toujours un moment où, après s’être endormi, avec la satisfaction d’avoir tenu un jour de plus sans craquer, il finit par se réveiller «les yeux écarquillés comme un drogué». Il se sent devenir dingue. Il ouvre machinalement tous les placards et comme il n’a jamais rien chez lui, il ne trouve rien et va au Franprix qui reste ouvert jusqu’à minuit.

« Une grosse boulimie pour moi, c’est deux paquets de savanes, une grosse brioche au sucre, un litre de Danao, banane fraise, toujours le même, et en général ça m’apaise.»

Son addiction est-elle aussi pathologique qu’il semble le croire?

La psychologue lui demande ce qui le gêne le plus dans son addiction. Il n’est pas gros, il fait un travail qui le passionne et dans lequel il excelle, et le soir, avant de dormir, il est heureux devant la télé ou au cinéma. Son addiction est-elle réellement aussi pathologique qu’il semble le croire ?  Après tout, lui n’a qu’une crise le soir, et pas énorme. Pour d’autres ce sont des quantités gargantuesques. Certains dépensent tout leur salaire en nourriture. D’autres ne sont même plus capables de sortir de chez eux pour aller travailler tant ils sont angoissés lorsqu’ils ne mangent pas.

Les crises m’apaisent mais ce n’est pas ça la vie

Il répond qu’il est heureux seul avec des gâteaux devant la télé et au cinéma mais, pour autant, il considère qu’il ne vit pas dans ces moments-là. C’est quelque chose qu’il fait seul et en se cachant. Il dit qu’à son avis, ce n’est pas ça la vie ! Il a l’impression d’attendre quelque chose qui va arriver. Le plaisir qu’il prend devant sa télé ou au cinéma en mangeant, c’est juste un moment de paix, de lâcher prise, un refuge. « Certes, je suis très heureux tout seul, je ne m’ennuie jamais seul. Professionnellement, je suis très entouré. Mais ce qui me manque ce sont les relations affectives avec les gens. J’ai envie de réussir ma vie amoureuse. Elle ne se concrétise jamais sur du très long terme parce que montrer qui je suis, je ne sais pas faire. Montrer le personnage qui réussit, qui est très bien, ça je sais très bien faire. Ça tient six mois, et au bout de six mois, le vernis craque et la personne découvre qui je suis vraiment c’est-à-dire quelqu’un de pas forcément très drôle, d’hyper seul, un peu chiant, au fond. Sans compter le problème de la nourriture qui intervient également dans la vie affective. Par exemple, quand la personne avec qui je vis se réveille, qu’elle voit que le frigo est vide, que le gâteau qu’elle a fait toute la journée pour un dîner qu’on a le lendemain n’existe plus… Ce n’est pas que j’ai le sentiment d’être profondément malheureux mais de passer tout mon temps autour de la nourriture. Comment je vais faire pour ne pas grossir, avoir l’air mince, comment je vais aller à ce dîner ?… Tout est très compliqué et je voudrais être serein avec ça je ne le suis pas du tout. »

Je suis capable de devenir violent si on m’empêche de manger

« Un jour j’ai dormi chez mon frère. J’avais acheté des Kinder sans qu’il le sache, et en pleine nuit, quand il s’est endormi, j’ai ouvert mes Kinder. Tout à coup il est arrivé vers moi — je lui avais parlé quelques heures avant de mon problème de boulimie. Et il me demande ce que je suis en train de faire. Aussitôt je cache mes Kinder. Il pointe une lampe torche sur moi et il me dit : «tu es en train de manger des Kinder » ? Je lui dis que oui. Et s’il m’avait pris les Kinder, j’aurais pu être violent, alors que je ne suis pas quelqu’un de violent. Finalement il est parti, j’ai mangé mes Kinder et après je me suis senti apaisé, calme. Je suis arrivé à m’endormir».

Cela fait déjà longtemps que les thérapeutes ont remarqué chez les personnes boulimiques anorexiques des humeurs changeantes, extrêmes, un besoin de se replier sur soi et une difficulté à vivre des relations affectives avec les autres. Mais jusqu’à maintenant, pratiquement tous pensent que ces symptômes sont les conséquences de l’addiction. Aussi tentent ils en premier de traiter l’addiction dans le but de voir les symptômes existentiels s’arranger par voie de conséquence.

Et si les conséquences de la boulimie en étaient la cause ?

Et s’il fallait prendre le problème à l’envers ? S’il fallait d’abord traiter le problème d’identité et le problème relationnel affectif pour voir l’addiction s’en aller ?

C’est ce que cet homme vient de comprendre . Il aime l’idée de faire du groupe, des jeux de rôle, le principe d’oser à fond l’authenticité pour découvrir qui il est vraiment. Il vient d’une une famille dans laquelle les sentiments n’étaient pas montrés. Il sait qu’on n’est pas forcément le produit de son éducation, mais il n’a pas l’intention de reproduire les schémas de son milieu familial. Pour lui le but de la vie ce n’est pas vivre tout seul et de mourir tout seul, mais de partager avec les autres, d’apprendre des autres, de se nourrir des autres… c’est ce qui le rendrait heureux en tout cas, pense-t-il. Et il en est incapable aujourd’hui.

Désormais il fonde tous ses espoirs sur une psychothérapie de groupe dans laquelle, face aux autres, il va apprendre à vivre, c’est-à-dire à ne plus faire semblant, à oser dire ce qu’il ressent et à entendre sans fuir ce que les autres ont à lui dire.

S’il gagnait ça en thérapie ce serait déjà formidable. A la limite son addiction alors ne le gênerait plus autant. Il veut s’engager dans cette thérapie avec plein d’espoir et le sentiment cette fois d’aller quelque part.

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