Boulimie : La sexualité tout ou rien

Si la boulimie et l’hyperphagie boulimique sont un moyen d’apaiser une vie émotionnelle perturbée, qu’en est-il de la sexualité ? Dans cet article, nous allons découvrir l’influence de la boulimie sur la sexualité et comprendre ses impacts physiques et émotionnels.

La perception de soi et l’image corporelle

De nombreuses personnes boulimiques éprouvent une insatisfaction constante vis-à-vis de leur apparence physique, allant parfois jusqu’à la détestation de leur corps, même lorsqu’elles sont minces (parce qu’elles se font vomir ou pratiquent une activité physique intensive). Elles ressentent de la honte ou du dégoût envers leur propre corps. Se dénuder devant un ou une partenaire génère de l’angoisse et la peur du regard de l’autre.

L’absence de désir sexuel

Lorsque l’addiction n’est pas d’origine organique, les personnes qui en souffrent sont souvent intelligentes et peuvent avoir une belle réussite professionnelle et sociale, être très créatives, mais d’un point de vue affectif, elles sont comme des bébés dans des corps d’adultes. Les femmes comme les hommes cherchent en amour un papa ou une maman, quelqu’un sur qui s’appuyer. La sexualité n’a souvent pas beaucoup de sens quand on est affectivement immature. La plupart ne sont pas dans le désir, mais dans un besoin de nursing. C’était le cas de Marilyn Monroe, qui semblait transpirer le désir pour ses partenaires mais qui aimait attirer l’attention des hommes pour être pouponnée. À travers ses conquêtes, elle aimait qu’on la désire pour recevoir de la tendresse et des câlins.

Impact des troubles de l’humeur sur la sexualité

La boulimie est fréquemment associée à des troubles de l’humeur tels que l’anxiété et la dépression, qui influencent fortement la sexualité. Ces états émotionnels peuvent affecter la capacité d’une personne à s’ouvrir émotionnellement à un partenaire, réduisant ainsi la possibilité de développer une intimité ludique et épanouie, propice à une sexualité satisfaisante.

Certaines personnes peuvent éviter les relations intimes par peur que leur trouble alimentaire ne soit découvert, renforçant ainsi l’isolement et les difficultés dans les interactions sexuelles.

Les effets physiques sur la sexualité

Chez ceux qui souffrent d’une addiction alimentaire boulimique ou hyperphagique, l’anxiété peut également générer des tensions autour des rapports sexuels, provoquant une focalisation sur la performance ou la peur de ne pas être à la hauteur. Cela peut se manifester chez l’homme par une éjaculation précoce ou des difficultés à obtenir une érection, et chez la femme par une baisse de la libido, l’amenant à refuser régulièrement les rapports sexuels.
Par ailleurs, les vomissements fréquents entraînent des déséquilibres électrolytiques, et les grosses crises de boulimie provoquent des nausées et des douleurs musculaires, ce qui peut affecter le système nerveux, causer des crampes et une fatigue physique intense. Ces symptômes peuvent rendre les rapports sexuels très désagréables, voire douloureux.
Chez les femmes souffrant de boulimie, on note souvent des perturbations du cycle menstruel, voire une aménorrhée (absence de règles), ce qui est souvent le signe d’un dysfonctionnement hormonal plus profond. Ces dérèglements hormonaux peuvent affecter la réponse sexuelle, avec une lubrification vaginale réduite et des sensations diminuées.

L’avidité sexuelle et le besoin de sensations fortes

Parmi les personnes boulimiques ou hyperphagiques boulimiques, certaines recherchent des sensations fortes pour ressentir de l’excitation. Le besoin d’être possédé par l’autre, de se sentir l’objet de quelqu’un, voire de rechercher une forme de violence sexuelle, est parfois présent à travers des rapports charnels passionnés.

 

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Une sexualité tout ou rien

La boulimie exerce un impact complexe et multidimensionnel sur la sexualité. Les troubles de l’image corporelle, les carences physiques et nutritionnelles, ainsi que les difficultés émotionnelles peuvent entraîner une diminution de la satisfaction sexuelle, à moins que le besoin de fusionner totalement avec l’autre ne procure des sensations extrêmes et satisfaisantes. L’influence de l’immaturité affective, qui trouve dans l’abondance de nourriture un réel apaisement, peut parfois, chez certaines personnes, être associée à une sexualité intense, permettant, tout comme la nourriture, de se sentir enfin vivant.
Il n’existe donc pas de comportement sexuel typique chez les personnes boulimiques ou hyperphagiques boulimiques. Dans le domaine charnel, c’est souvent tout ou rien, un schéma qui se retrouve également dans d’autres aspects de leur vie.

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