Les obsessions sont des idées ou des images qui sont difficiles à ignorer et qui causent une véritable détresse. Les personnes boulimiques savent la place énorme que tient l’obsession de la nourriture dans leur vie. Elles ont toutes en commun cette obsession qui les submerge en permanence, du matin au soir, au point de gâcher leur vie. Même lorsqu’elles se retiennent d’avoir des crises, elle est là. Elles se lèvent le matin avec l’idée qu’elles ne vont pas craquer, que ça va enfin être une bonne journée, qu’elles vont pouvoir penser à autre chose.
On ne lutte pas contre une obsession avec l’abstinence
Mais plus elles se retiennent et plus l’obsession de la nourriture augmente. Au fur et à mesure que la journée avance, elles sentent une pression de plus en plus violente. Et puis c’est plus fort qu’elles, elles finissent par craquer, même si certaines personnes réussissent néanmoins à contrôler leur alimentation pendant de longues périodes.
{xtypo_quote_right}Chaque personne est différente avec aussi des comportements différents vis-à-vis de la boulimie, mais il y a au moins un point commun à tous: c’est l’obsession. {/xtypo_quote_right}Pourtant l’obsession de la nourriture ne figure pas parmi les critères psychiatriques du diagnostic de la boulimie et les psychiatres hospitaliers spécialistes de la boulimie considèrent qu’une personne qui a réussi à se retenir d’avoir des crises pendant six mois est guérie.
Même si on tient sans crise, on reste boulimique anorexique tant qu’on est obsédé.
En réalité, même si la personne a tenu six mois sans crises, elle a été obsédée par la nourriture du matin au soir. Et même si elle a courageusement réussi à résister, elle a été en détresse tout au long de ces six mois. Le traitement terminé, il est à craindre qu’elle ne réussisse généralement pas à résister longtemps à cette obsession de la nourriture.
Bien que l’obsession ne figure pas comme critère diagnostique dans les manuels de psychiatrie, on peut se demander si elle ne devrait pas en être un critère essentiel. Une personne serait alors boulimique tant qu’elle resterait obsédée par la nourriture, même si elle contrôle ses crises. A l’inverse, lorsque l’obsession de la nourriture disparaît au fil de la thérapie, on pourrait considérer qu’elle cesse d’être boulimique, même si des crises devaient persister pendant un certain temps encore.
Cette obsession d’où vient-elle ? Pourquoi ces personnes ont-elles besoin de vivre pour manger alors que la majorité des gens ont simplement besoin de manger pour vivre ?
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