Les nouvelles recherches neuro-biologiques sur le cerveau ont conduit la thérapie cognitive à une approche interessante. Nos pensées conscientes et inconscientes sont interconnectées avec nos émotions et notre fonctionnement physiologique. Travailler sur ces pensées tout en travaillant sur les mécanismes émotionnels permet incontestablement d’opérer sur soi des changement conséquents tant sur notre moral que directement sur un plan physiologique, dans notre cerveau.
Traitement cognitif des TCA
Mais en ce qui concerne la boulimie anorexie elle a un train de retard parce qu’elle accorde trop d’importance au problème alimentaire. Certains psychiatres demandent quelles ont été vos émotions et vos pensées avant la crise de boulimie. Je ne pense pas que la crise de boulimie soit précédée de pensées ou d’émotions mais plutôt d’un effondrement, un bouillonnement qui n’a pas de mots pour le dire mais qui a besoin de s’enfouir dans une addiction apaisante. La thérapie cognitivo comportementale aura des bons résultats avec la boulimie quand elle travaillera l’humain, la relation à soi-même, la relation à l’autre perturbée depuis la toute petite enfance du temps où ça ne pouvait pas encore se dire avec des mots.
Pour résoudre le trouble de la personnalité doublé d’un trouble de la relation aux autres, il faut un temps de séance suffisamment long, que la nourriture ne soit pas abordée et qu’on travaille uniquement sur la philosophie de la vie de la personne, sur ses pensées, ses émotions, sa difficulté à gérer le relationnel affectif.
Tant qu’elle vous propose un prêt à tout faire avec de la diététique, la demi-heure de psychothérapie par semaine avec un psychologue ou un psychiatre, des groupes de parole d’une heure, vous vous éloignez du travail qui est à faire. Je connais un médecin psychiatre qui passe souvent à la télé. Je me souviens qu’il avait conseillé à une boulimique de suspendre dans sa chambre une robe de taille 38 pour qu’elle ait envie de perdre du poids et d’arrêter ses crises. Ce médecin psychiatre propose aujourd’hui dans un cadre institutionnel un traitement qu’à priori on peut trouver complet : groupe de parole d’une heure par semaine, psychothérapie d’une demi-heure à une heure une fois tous les quinze jours, un suivi diététique même pour les personnes qui son normo-pondérales avec une diététicienne très sympatique disponible au téléphone ou par sms quand la personne a besoin, et de la sophrologie. Quand on se place dans une perspective où la boulimie n’est qu’un trouble du comportement du à une pesonnalité qui se cherche, on ne voit pas en quoi la consultation d’une demi-heure à une heure une fois tous les quinze jours avec le psychiatre et les conseils de la diététicienne, même très disponible, peut réellement aider une personne perdue à trouver ses repères existentiels. Un bon point tout de même dans cette institution : la sophrologie. Ce type d’approche est indispensable à toute thérapie quelle qu’elle soit, pour des personnes qui vivent en permanence à côté de leurs corps.
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Jean-Pierre Bernadaux, webmestre.