La psychothérapie de groupe pour la boulimie est très efficace quand on laisse de côté le problème nutritionnel et également le passé. Les gens qui ont une addiction pour une cause psychologique ont une errance identitaire et se raccrochent à elle pour avoir un sentiment d’exister. Le groupe est efficace pour s’affirmer et acquérir de l’estime de soi.  Les philosophes et les neuroscientifiques se rejoignent sur ce point : c’est dans la rencontre authentique avec l’autre qu’on peut le mieux se trouver soi-même. Dans la vidéo ci-dessous un extrait d’un groupe à distance de la psychologue Catherine Hervais qui travaille sur le trouble de l’identité en groupe, vous entendrez dire par certains participants qu’ils n’ont plus l’obsession de la nourriture.

  • C’est en écoutant des mots dits par un autre que l’on aurait pu prononcer soi-même qu’on parvient petit à petit à trouver des petits morceaux de son vrai soi.
  • C’est en osant dire ce que l’on ressent face à l’autre que l’on s’exerce à l’affirmation de son soi authentique.
  • C’est en apprenant à accepter les propos de l’autre sans le juger,  même quand ces propos ne nous conviennent pas qu’on s’exerce à une fluidité relationnelle qui permet d’acquérir enfin l’estime de soi.

La psychothérapie de groupe pour traiter la boulimie

La thérapie de groupe centrée sur le problème d’identité est très efficace pour libérer des personnes qui ne peuvent pas vivre sans une addiction parce qu’elle permet de corriger les effets du trouble d’attachement, qui a remonte à la toute petite enfance, ne pose parfois pas de problème à l’adolescence, mais commence à devenir déstabilisant quand on ne se sent plus protégé par le nouvel environnement dans lequel on se trouve. On a beau, être très intelligent, avoir très bien réussi sa vie sociale, briller dans son cadre amical, quelque chose en soi se sent déconnecté de soi-même et des autres quand l’affectif est en jeu.

La boulimie qui est liée à des troubles de l’attachement préverbal (quand elle n’a pas une cause organique), peut être efficacement traitée par la psychothérapie de groupe. Ces troubles, ancrés dans nos premières interactions de nouveau né avec la personne nourricière, ont des conséquences durables. Si le tout premier contact à l’autre se passe bien pour l’enfant, sans peur, dans la sécurité, la relation ultérieure de l’enfant avec les autres se passera bien elle aussi. Mais si l’enfant ne s’est pas senti suffisamment sécurisé, il peut ressentir de l’angoisse, le besoin de s’accrocher à l’autre, ou même de la dépression. Ça vient de loin. dans les hôpitaux, on voit des nourrissons qui ne veulent plus s’alimenter avec la personne nourricière s’alimenter correctement dans les bras d’un infirmière. (Kreisler, Fain, Soulé « La psychiatrie de l’enfant »)

La peur primaire, le manque de sensation de sécurité peut créer des ancrages chez le nourrisson, des troubles de l’attachement qui l’empêcheront plus tard d’établir des relations saines avec les autres. La neuropsychiatre spécialiste du nourrisson Catherine Guegen l’explique très bien dans ses conférences YouTube. Boris Cyrulnik aussi. Il dit que la résilience, après un trauma, est d’autant plus possible que dans la toute petite enfance, l’enfant s’est senti en sécurité.

Comprendre le trouble de l’attachement préverbal

Ces comportements peuvent être le résultat de la peur et du manque de confiance qui ont marqué leurs premières expériences relationnelles. Ces troubles résultent souvent d’expériences négatives précoces, comme la négligence ou les abus. Mais pas seulement. Il suffit que l’enfant soit hypersensible et qu’il vive la relation à la personne nourricière en panique, parce que maman ou papa est souvent angoissé(e), pressé(e), en colère, déprimé ou trop envahissant…  L’enfant ressent tout. 

Conséquences des troubles de l’attachement

Ainsi même s’il a eu de bons parents, il peut ne pas s’être senti en sécurité ce qui marquera plus tard sa vie relationnelle. Adulte, il pourra, sans raison, ressentir des liens sécurisants, montrer de la méfiance, choisir de se soumettre ou éprouver le besoin d’agresser. L’attachement préverbal est le fondement de nos relations futures. Le lien insécurisé peut entraîner des problèmes d’attachement à long terme. La toute première relation à l’autre est cruciale car elle jette les bases des relations futures. Il en résulte des difficultés relationnelles à l’âge adulte, marquées par la peur et le manque de confiance. Heureusement, ces troubles relationnels dus à un sentiment d’insécurité ressentis au début de la vie peuvent se traiter à l’âge adulte en psychothérapie inter relationnelle. Ce style de thérapie peut se faire en individuel et encore plus efficacement dans une approche en groupe. Dans les groupes, les participants peuvent se rendre compte eux-même de leur méfiance injustifiée, des colères immenses ressenties pour un détail, de leur peur de prendre la parole. Le relationnel est étudié, travaillé, réajusté à la réalité du présent. Ce travail permet la création de nouveaux schémas relationnels qui apporteront un sentiment nouveau de sécurité, de confiance en l’autre et petit à petit de confiance en soi. Beaucoup de gens ne savent pas ce qu’est la psychothérapie de groupe. On la confond parfois avec des groupes de parole. Ouvrons une parenthèse pour faire le point. 

Psychothérapie de groupe vs groupes de parole

La psychothérapie de groupe vise à traiter des problèmes psychologiques grâce à la dynamique de groupe. Face à des troubles d’attachement, la psychothérapie de groupe offre un cadre sécurisé pour explorer et comprendre ces problèmes. Elle permet d’apprendre à établir des relations saines.

Les groupes de parole, quant à eux, offrent un espace d’échange sans objectif thérapeutique précis. Ils offrent un soutien mutuel, un espace d’expression, mais face à des personnes qui ont besoin de faire un travail sur leur identité et sur leurs problèmes relationnels, il ne sont pas suffisamment directifs pour que les gens prennent conscience de leurs pensées limitantes qui les amènent à rejeter ceux dont les pensées sont différentes des leurs. S’ils sont un lieu d’expression libre qui soulage sur le moment, leur effet thérapeutique est très léger parce que les gens n’ont pas l’opportunité de se remettre en question.  

Pourquoi faire une psychothérapie de groupe quand on a psychologiquement besoin d’une addiction pour vivre 

Les troubles d’attachement, souvent enracinés dans les premières expériences de vie, peuvent conduire à un besoin psychologique d’addiction comme moyen de pallier un sentiment d’insécurité ou d’immense vide intérieur. Ces addictions servent de mécanismes de défense, offrant un soulagement temporaire mais exacerbant souvent les problèmes relationnels et identitaires. La psychothérapie de groupe inter relationnelle se révèle particulièrement bénéfique dans ce contexte. Elle offre un espace sécurisé où les individus peuvent explorer leurs troubles identitaires et relationnels tout en bénéficiant du soutien et des retours d’autres participants ayant des expériences similaires. En psychothérapie de groupe, le psychothérapeute guide les interactions pour déceler les émotions authentiques derrière les mots. Face aux troubles d’attachement, cette approche collective favorise la compréhension, la guérison et l’établissement de relations saines.

En résumé

La psychothérapie de groupe est un outil puissant pour ceux qui luttent contre les troubles de l’attachement liés à la période préverbale. En offrant un environnement sûr pour explorer ces problèmes et en apprenant des autres, les participants peuvent commencer à guérir et à établir des relations saines et épanouissantes. Elle est très appropriée pour ceux qui souffrent de troubles de l’attachement et ont besoin de s’accrocher à une addiction pour vivre. Elle offre un cadre sûr pour apprendre à devenir authentiquement soi-même sans faux semblants et s’entraîner à vivre avec les autres des relations épanouissantes.

L’expérience montre que dans le cas de l’addiction alimentaire, l’obsession de la nourriture dispararaît très rapidement sans efforts de volonté pour contrôler le comportement nutritionnel.

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