Boulimie, anorexie, quelle différence?

Quelle différence entre boulimie et anorexie, d’autant que les personnes boulimiques commencent souvent par une anorexie très sérieuse à l’adolescence et que, tout au long de leur vie, elles alternent des phases d’anorexie et de boulimie…

Les anorexiques, elles aussi sont obsédées par la nourriture, mais elles réussissent à garder le contrôle alors que les boulimiques non. Autre point commun : certaines boulimiques vomisseuses sont parfois aussi maigres que les anorexiques les plus graves.

C’est dans le discours qu’on voit les différences

Mais c’est sur le discours surtout que les différences frappent le plus (parce que sur les symptômes elles se ressemblent beaucoup) : en général, les boulimiques se dévalorisent beaucoup et ont une image d’elles-mêmes très négative.

{xtypo_quote_right}En fait, ce n’est pas à sa façon de manger ou de ne pas manger qu’on reconnaît une anorexique ou une boulimique, c’est à son discours, à sa personnalité. {/xtypo_quote_right}Les anorexiques ont une moins mauvaise image d’elles-mêmes et refusent souvent de se remettre en question.

Il est parfois très difficile reconnaître une personne anorexique d’une personne boulimique : elles peuvent avoir un profil comportemental et psychologique assez proche. Dans les grandes lignes, la thérapie ne pourra pas être la même selon que la santé de la personne est immédiatement en danger ou non. Si la santé de la personne est en danger immédiat et si elle n’est pas elle-même en demande de thérapie, une thérapie médicale de type hospitalière, sur la demande de la famille, est probablement nécessaire : les personnes très dénutries ont un cerveau dénutri et sont incapable de pensées raisonnables.

Les unes sont motivées pour une thérapie (boulimie), les autres pas (anorexie)

Par contre, si la personne est très maigre et, en même temps, très motivée pour faire une thérapie, elle peut faire une thérapie centrée sur sa personnalité, à condition toutefois qu’elle se fasse accompagner parallèlement sur le plan médical par le médecin de son choix.

Malgré les similitudes comportementales et cognitives, les boulimiques et les anorexiques sont parfois si dissemblables dans leur manière d’être au monde qu’il faut envisager des cadres thérapeutiques spécifiques selon qu’il s’agit des unes ou des autres.

Et,c’est finalement la différence essentielle. Les anorexiques, bien que leur vie soit souvent en danger sont rarement en demande de psychothérapie. Poussées par leur famille, les parents, le mari, elles finissent par accepter une aide médicale qui se couple parfois d’une thérapie familiale au cours de laquelle elles finissent par accepter de se remettre en question.

Le mal-être des boulimiques anorexiques les sauvent en quelque sorte

En revanche, les boulimiques n’hésitent pas à consulter tant leur malaise leur paraît ingérable. Et, du fait qu’elles soient personnellement en demande de thérapie, il n’est pas nécessaire de faire intervenir les parents.

D’ailleurs, je pense qu’elles ont tout intérêt à faire leur thérapie hors de la famille pour chercher leurs propres points de repères, même quand elles sont adolescentes.

Se différencier de sa famille ne signifie pas s’en séparer. La thérapie familiale n’est souhaitable que dans certains cas seulement et notamment quand la personne boulimique est encore une enfant de moins de douze/treize ans. En revanche, il peut être utile d’être en relation avec la famille, parfois, pour la coatcher ou la rassurer quand les tensions rendent la vie insupportable.

Une approche médicale peut leur être nécessaire, mais juste sous la forme de contrôles de temps en temps pour vérifier s’il n’y a pas de carences sur le plan organique.

Catherine Hervais

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