Comprendre la boulimie du cerveau aux émotions

Du cerveau aux émotions

Comprendre la boulimie au travers du développement émotionnel. Tout  commence au départ, lorsque nous sommes bébé, nous ne pensons pas encore, nous vivons des choses. Les pensées s’élaborent plus tard en fonction des expériences agréables ou désagréables que nous connaissons.

Au départ, lorsque nous sommes bébé, nous ne pensons pas encore, nous vivons des choses. Les pensées s’élaborent plus tard en fonction des expériences agréables ou désagréables que nous connaissons. On ne peut comprendre la boulimie qu’en relation avec les pensées et les émotions qui s’en suivent.

Bien sûr pour comprendre la boulimie il y a aussi le facteur d’une hypersensibilité du premier âge qui fera que bébé cherche plus a plaire à maman ou papa avec angoisse de rejet  qu’à explorer son univers avec calme. Des parents très attentifs, calmes, sécurisants et joyeux ne changent rien à l’hypersensibilité mais permettent à l’enfant de passer un enfance sécurisée et légère. Des parents stressés et très préoccupés dès la naissance de l’enfant feront que celui-ci manquera de repères dès le début de de Xavie 

Comprendre la boulimie en fonction du développement émotionnel : un voyage de la naissance à la maturité affective

Comprendre la boulimie en fonction du développement émotionnel est infiniment plus efficace sur le plan des résultats que se pencher sur les dysfonctionnements nutritionnels. Le développement affectif est un processus qui commence dès notre plus tendre enfance. Dès lors que nous sommes bébés, avant même de pouvoir formuler des pensées cohérentes, nous expérimentons le monde à travers nos émotions. Ces premières expériences façonnent notre manière de penser et d’interagir avec notre environnement tout au long de notre vie.

L’impact des premières expériences

Les fondations de notre système de valeurs dès le départ sont essentielles pour comprendre la boulimie.  Au départ, lorsque nous sommes bébés, nous ne pensons pas encore ; nous vivons des choses. Les pensées s’élaborent plus tard, en fonction des expériences agréables ou désagréables que nous connaissons. Nous construisons un système de valeurs basé sur les plaisirs et déplaisirs traversés, mais aussi sur les peurs, les frustrations, les désirs, ou simplement les 

La boulimie une réponse à nos pensées limitantes

Ce que nous considérons comme vrai ou faux, juste ou injuste, est largement influencé par notre vie émotionnelle, au point que nous nous arrangeons, consciemment ou inconsciemment, pour adopter des idées qui correspondent à nos besoins physiologiques et émotionnels.

La pensée et l’émotion : un dialogue continu

Si, au départ, l’émotion engendre la pensée, à l’issue d’une thérapie réussie, la pensée permet parfois de prendre du recul sur l’émotion. Dans son roman autobiographique, « Les Mots », Jean-Paul Sartre explique qu’il n’est pas dupe de la dimension émotionnelle de sa pensée : « Je fus amené à penser systématiquement contre moi-même, au point de mesurer l’évidence d’une idée au déplaisir qu’elle me procurait. » On ne peut pas comprendre la boulimie si on ne comprend pas que toute la construction identitaire, pensées, jugements, rationalisation sont à revoir.

L’influence réciproque de la pensée et de l’émotion

Le philosophe Derrida élabore tout son système philosophique autour du concept de la « déconstruction ». Il ne s’agit pas seulement de faire « table rase » une fois pour toutes, comme le suggérait Descartes ; il faut « déconstruire » ses pensées en permanence, au fur et à mesure de leur formation et de notre progression.

Comprendre la boulimie au travers de l’interaction entre émotion, pensée et corps

Si l’expérience relationnelle et la vie physiologique conditionnent l’émotion, laquelle, à son tour, conditionne la pensée, l’inverse est également vrai : la pensée peut provoquer l’émotion, laquelle agit à son tour sur le corporel. « Quand je pense à Fernande, je bande, » chantait Brassens. Nous avons tous fait l’expérience d’avoir mal au ventre ou le cœur qui cogne à l’idée de traverser un événement stressant ; comprendre la boulimie c’est aussi comprendre que certaines personnes dépendantes ont cycliquement besoin de se « shooter » avec de l’alcool, de la nourriture, ou autre chose, quand elles ressentent une frustration, une contrariété, ou tout simplement un sentiment de vide.

Exemple de transformation

Corinne s’exprime tout à coup dans le groupe de psychothérapie pour dire qu’elle n’aime pas le désordre. Elle ne tolére pas que son ami soit « bordélique ». Elle a l’habitude de bouder, de râler ou de faire une scène lorsque ce dernier laisse traîner quelque chose. Elle a fini par comprendre sa boulimie en lien avec sa rigidité. Elle peut ne pas aimer le désordre, mais elle ne peut pas imposer à une autre personne, aussi proche soit celle-ci, de ne pas être désordonnée. Il y a une dimension symbolique dans le fait que l’on soit désordonné ou ordonné. Quelqu’un de désordonné est parfois quelqu’un qui est angoissé par les limites ou le rangement. Ranger c’est s’arrêter dans l’action pour faire du surplace. Certaines personnes ont besoin de  penser et d’agir vite. Ranger couperait leur pensée ou leur action. Inversement quelqu’un qui a besoin que tout soit rangé a peut-être une angoisse de perdre ses repères. Tout cela est inconscient et pas forcément raisonnable.  En psychothérapie de groupe Corinne a découvert combien chacun est différent et l’importance de laisser les gens libres d’avoir des fonctionnements parfois en dehors du raisonnable. En fin de thérapie, s’efforçant de ne plus interpréter. Elle croyait que par respect son mari devait respecter son besoin d’ordre et n’a pas imaginé que lui, sans le savoir, inconsciemment, était rassuré par le désordre. Cette prise de conscience lui a permis de prendre du recul.   « Je me revois entre mon premier groupe et maintenant, plus jamais je ne dirai la même chose ou ne referais les mêmes choses. Je ne fais plus de réflexion à mon compagnon pour son désordre, je n’y vois plus un manque d’estime de sa part, mon émotion ne prend plus des proportions extrêmes et je suis sûre que mes boulimies s’espacent et diminuent peu à peu en raison de mon changement d’attitude. 

Pour comprendre la boulimie elle avait aussi à comprendre que l’autre ne lui devait rien.  Cette prise de conscience lui a permis de mesurer ses progrès dans le respect de l’autre et dans la non-fusion. « Alors qu’avant, je ne savais pas vivre une histoire d’amour. J’étais comme ça, » dit-elle en collant ses mains l’une contre l’autre, « et après, je détruisais. J’aspirais tout et après, je cassais tout. »

La découverte de soi et des autres

« Maintenant que je sais écouter les autres et qu’ils me le rendent, la vie est beaucoup plus douce. Je respecte leur liberté, je respecte ma liberté, et je découvre tout. Je n’ai pas connu d’enfance, je n’ai pas connu d’adolescence. J’étais tellement dans l’obscurité pendant trente-neuf ans… Je ne me suis jamais sentie aussi bien. Pour la première fois, ma vie ressemble à ce que je veux. Je ne la subis pas, je sais où je veux être et avec quels gens j’ai envie d’être. »

Laisser un commentaire