Boulimique, hyperphage ou anorexique ?

Suis-je hyperphage,
boulimique vomitive ou anorexique ?

Souvent, les personnes qui ont un trouble du comportement alimentaire se demandent si elles sont boulimiques, hyperphages, ou anorexiques.

Souvent, les personnes qui ont un trouble du comportement alimentaire se demandent si elles sont boulimiques, hyperphages, ou anorexiques. Actuellement, il semble que l’on désigne par le terme d' »hyperphages » les personnes qui ne se font pas vomir, de « boulimiques » celles qui se font vomir et d' »anorexiques » celles qui sont boulimiques vomisseuses, très minces ou bien les personnes qui ne se font pas vomir mais qui ont fait une anorexie à l’adolescence.

{xtypo_quote_right}Ces classifications sont utiles pour le médecin, qui a besoin de mettre des mots sur les symptômes pour prescrire des traitements médicamenteux adaptés aux problèmes somatiques posés par chacun de ces trois cas de figure, mais ne servent pas vraiment au psychothérapeute qui travaille sur les problèmes de personnalité.{/xtypo_quote_right}Contrairement au médecin, le psychothérapeute se préoccupe moins de la manière de manger et de ses conséquences physiologiques, que des troubles de la personnalité de celles et ceux qui ont un un dysfonctionnement du comportement alimentaire (violence contre soi, agressivité, dépendance affective, repli sur soi). Qu’elles soient boulimiques, hyperphages ou anorexiques, les personnes qui ont un trouble du comportement alimentaire ont toutes le même travail à faire en psychothérapie: prendre conscience de leur dépendance affective, mettre leur violence en mots, apprendre à sortir d’une sorte « d’enfermement mental » fait de solitude en raison de leur mode relationnel affectif inapproprié et, pour majorité d’entre elles (celles qui ont une personnalité dites « borderline »), de pensées dichotomiques et extrêmistes (blanc ou noir, tout ou rien).

Quoi qu’il en soit, que l’on fasse de grosses crises de boulimie, que l’on se fasse vomir ou pas ou que l’on soit obsédé par la nourriture tout en réussissant à ne pas « craquer sur la bouffe » (c’est le cas de Stephanie, cf. témoignages vidéo des personnes qui s’en sont sorties), lorsque l’on a un trouble du comportement alimentaire deux approches thérapeutiques différentes se complètent.

L’approche médicale : il est nécessaire de se faire suivre par un médecin pour limiter les dégâts causés par sa manière de manger ou de ne pas manger (si le médecin ne comprend pas ou vous donne le conseil d’apprendre à gérer votre alimentation, ne vous braquez pas contre lui: aidez-le à vous maintenir en bonne santé physique).

L’approche psychothérapeutique avec un psychothérapeute qui ne fait pas le même travail que le médecin et ne se préoccupe pas de savoir si une personne est boulimique, hyperphage ou anorexique. Seule la cause mentale du problème avec la nourriture le concerne. Avec lui on prend conscience de ses limites, on s’exerce à une autre manière de voir les choses et d’exister et, par voie de conséquence, on finit pas se positionner autrement face à l’autre et face à soi-même (ce qui aura pour conséquence la disparition du symptôme « boulimie ».

Catherine Hervais

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