TDAH et TCA boulimique : les causes responsables de troubles psychiques et comportementaux

TCA boulimique anorexique ou hyperphagique : le TDAH est souvent associé. Quels liens et quels traitements ? Nous allons tenter de mieux comprendre ce qu’on appelle le TDAH, ses origines, son diagnostic, ses liens avec la boulimie, ainsi que des solutions de traitement.

Origines et diagnostic du TDAH

Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est souvent considéré comme une cause neurologique majeure responsable de divers troubles psychiques et comportementaux. Cette perception découle de la reconnaissance croissante des bases neurobiologiques du TDAH, qui mettent en évidence les anomalies dans le fonctionnement du cerveau des personnes atteintes de ce trouble. Cependant, il est essentiel de comprendre que le TDAH ne se limite pas à une simple cause neurologique; il est également influencé par des facteurs environnementaux et psychologiques.

Symptômes et répercussions du TDAH

Le TDAH est caractérisé par des symptômes tels que l’inattention, l’hyperactivité et l’impulsivité. Ces symptômes peuvent avoir des répercussions significatives sur la quotidien des individus, affectant leur capacité à se concentrer, à suivre des instructions, à organiser leurs tâches et à contrôler leurs impulsions. Les recherches ont montré que ces symptômes sont liés à des anomalies dans certaines régions du cerveau, notamment le cortex préfrontal, qui joue un rôle crucial dans la régulation de l’attention, de la planification et du comportement.

Bases neurobiologiques du TDAH

Les études neurobiologiques ont révélé que les personnes atteintes de TDAH présentent souvent des niveaux anormaux de neurotransmetteurs, tels que la dopamine et la noradrénaline, qui sont impliqués dans la régulation de l’attention et de l’activité motrice. Ces déséquilibres chimiques peuvent expliquer pourquoi les individus atteints de TDAH ont du mal à maintenir leur attention et à contrôler leur comportement. En outre, des études d’imagerie cérébrale ont montré des différences structurelles et fonctionnelles dans le cerveau des personnes atteintes de TDAH, ce qui renforce l’idée que le TDAH est un trouble neurodéveloppemental.

Facteurs environnementaux et psychologiques

Cependant, il est important de noter que le TDAH ne peut pas être entièrement expliqué par des facteurs neurologiques. Les causes environnementales et psychologiques jouent également un rôle crucial dans le développement et l’expression de ce trouble. Par exemple, des facteurs tels que le stress familial, les conflits relationnels, les traumatismes précoces et les conditions de vie défavorables peuvent exacerber les symptômes du TDAH et contribuer à la complexité du trouble. Les cliniciens ont observé que de nombreuses personnes souffrant de troubles alimentaires sévères, tels que la boulimie, l’anorexie ou l’hyperphagie, ont également été diagnostiquées avec un TDAH. Cette comorbidité suggère qu’il existe des liens complexes entre ces troubles, qui ne peuvent être pleinement compris en se limitant à une approche purement neurologique.

Troubles alimentaires et TDAH

Les troubles alimentaires sont souvent enracinés dans des problématiques identitaires et relationnelles profondes, qui nécessitent une attention particulière et une approche thérapeutique globale. En se focalisant uniquement sur le traitement du TDAH, on risque de négliger ces aspects essentiels de la vie des patients. Par exemple, une personne souffrant de boulimie peut utiliser la nourriture comme un moyen de gérer des émotions difficiles ou des relations conflictuelles. Si l’on ne traite que le TDAH, sans aborder ces problématiques sous-jacentes, le patient peut ne pas recevoir l’aide dont il a réellement besoin pour surmonter ses difficultés.

Approche intégrative du traitement du TDAH

Il est donc crucial d’adopter une approche intégrative dans le traitement du TDAH, qui prenne en compte les dimensions neurologiques, psychologiques et environnementales du trouble. Cela implique de travailler en étroite collaboration avec les patients pour comprendre leur histoire personnelle, leurs relations et les facteurs environnementaux qui peuvent influencer leur comportement. Une telle approche permet de développer des stratégies de traitement plus complètes et plus efficaces, qui répondent aux besoins spécifiques de chaque individu.

En conclusion, le TDAH est une cause neurologique responsable de plusieurs troubles psychiques et comportementaux, mais il ne peut pas être entièrement expliqué par des facteurs neurologiques. Il est essentiel de reconnaître et d’intégrer les causes environnementales et psychologiques dans l’évaluation et le traitement du TDAH, afin de fournir un soutien véritablement intégratif aux patients. Les cliniciens doivent être attentifs aux signes de comorbidité et être prêts à explorer les dimensions identitaires et relationnelles des troubles associés, pour offrir des soins complets et adaptés à chaque individu. Cette approche permet de mieux comprendre la complexité du TDAH et de développer des interventions thérapeutiques plus efficaces et plus adaptées aux besoins des patients.

Le TDAH : quand ce trouble a-t-il été connu

Les premières descriptions cliniques du TDAH remontent à 1798, lorsque Alexander Crichton décrit une « inattention morbide » dans son ouvrage « An Inquiry into the Nature and Origin of Mental Derangement ». Crichton a observé que certaines personnes avaient des difficultés à maintenir leur attention sur des tâches spécifiques, ce qui les rendait incapables de fonctionner efficacement dans leur vie quotidienne. Plus tard, en 1845, Heinrich Hoffmann, un psychiatre et écrivain allemand, illustre des comportements similaires dans ses contes pour enfants, notamment avec le personnage de « Zappel-Philipp » dans son livre « Struwwelpeter ». Hoffmann a décrit un enfant hyperactif et impulsif, incapable de rester assis tranquillement, ce qui reflète les symptômes du TDAH tels que nous les connaissons aujourd’hui.

Évolution de la compréhension du TDAH

Au fil des années, la compréhension du TDAH a évolué, passant d’une simple observation de comportements inappropriés à une reconnaissance des bases neurobiologiques du trouble. Les recherches ont montré que les personnes atteintes de TDAH présentent souvent des niveaux anormaux de neurotransmetteurs, tels que la dopamine et la noradrénaline, qui sont impliqués dans la régulation de l’attention et de l’activité motrice. Ces déséquilibres chimiques peuvent expliquer pourquoi les individus atteints de TDAH ont du mal à maintenir leur attention et à contrôler leur comportement. En outre, des études d’imagerie cérébrale ont montré des différences structurelles et fonctionnelles dans le cerveau des personnes atteintes de TDAH, ce qui renforce l’idée que le TDAH est un trouble neurodéveloppemental.

Notes

: Crichton, Alexander. « An Inquiry into the Nature and Origin of Mental Derangement. » 1798. : Hoffmann, Heinrich. « Struwwelpeter. » 1845.

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TDAH et addictions : une relation complexe

Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) et les addictions sévères entretiennent une relation complexe qui mérite d’être explorée en profondeur. Le TDAH, caractérisé par des symptômes d’inattention, d’hyperactivité et d’impulsivité, peut rendre la vie quotidienne difficile pour ceux qui en sont atteints. Ces difficultés peuvent les pousser à chercher des moyens de soulager leur détresse, souvent en se tournant vers des comportements addictifs.

Les personnes atteintes de TDAH sont plus susceptibles de développer des addictions sévères, telles que la dépendance à l’alcool, aux drogues, au jeu ou même à la nourriture. Cette vulnérabilité s’explique en partie par les mécanismes neurologiques du TDAH. Les anomalies dans le fonctionnement du cerveau, notamment dans les régions responsables de la régulation de l’attention et du contrôle des impulsions, peuvent rendre ces individus plus enclins à rechercher des sensations fortes et des gratifications immédiates. Les substances addictives, en stimulant les circuits de récompense du cerveau, offrent une échappatoire temporaire aux difficultés liées au TDAH.

Cependant, la relation entre le TDAH et les addictions sévères ne se limite pas à des facteurs neurologiques. Les dimensions psychologiques et environnementales jouent également un rôle crucial. Les personnes atteintes de TDAH peuvent éprouver des sentiments de frustration, de faible estime de soi et d’isolement en raison de leurs difficultés à fonctionner dans des environnements structurés. Ces émotions négatives peuvent les pousser à chercher des moyens de se sentir mieux, souvent en adoptant des comportements addictifs. Par exemple, une personne atteinte de TDAH peut utiliser l’alcool pour se détendre et échapper à ses pensées tourmentées, ou se tourner vers les drogues pour améliorer sa concentration et sa performance.

Les facteurs environnementaux, tels que le stress familial, les conflits relationnels et les conditions de vie défavorables, peuvent également exacerber la relation entre le TDAH et les addictions sévères. Les personnes atteintes de TDAH qui grandissent dans des environnements instables ou dysfonctionnels peuvent être plus susceptibles de développer des comportements addictifs en réponse à leur environnement. Les cliniciens ont observé que de nombreuses personnes souffrant de troubles alimentaires sévères, tels que la boulimie, l’anorexie ou l’hyperphagie, ont également été diagnostiquées avec un TDAH. Cette comorbidité suggère qu’il existe des liens complexes entre ces troubles, qui ne peuvent être pleinement compris en se limitant à une approche purement neurologique.

Il est donc essentiel d’adopter une approche holistique dans le traitement du TDAH et des addictions sévères. Cela implique de prendre en compte les dimensions neurologiques, psychologiques et environnementales du trouble, et de travailler en étroite collaboration avec les patients pour comprendre leur histoire personnelle, leurs relations et les facteurs environnementaux qui peuvent influencer leur comportement. Une telle approche permet de développer des stratégies de traitement plus complètes et plus efficaces, qui répondent aux besoins spécifiques de chaque individu.

En conclusion, la relation entre le TDAH et les addictions sévères est complexe et multidimensionnelle. Il est crucial de reconnaître et d’intégrer les causes neurologiques, psychologiques et environnementales dans l’évaluation et le traitement de ces troubles, afin de fournir un soutien véritablement holistique aux patients. Les cliniciens doivent être attentifs aux signes de comorbidité et être prêts à explorer les dimensions identitaires et relationnelles des troubles associés, pour offrir des soins complets et adaptés à chaque individu. Cette approche permet de mieux comprendre la complexité du TDAH et des addictions sévères, et de développer des interventions thérapeutiques plus efficaces et plus adaptées aux besoins des patients.

Détection et diagnostic du TDAH

Le diagnostic du TDAH repose sur une évaluation clinique approfondie. Il n’existe pas de test biologique spécifique pour ce trouble. Les professionnels de santé s’appuient sur des entretiens cliniques, des questionnaires standardisés et des observations comportementales. Selon la Haute Autorité de Santé (HAS), le diagnostic nécessite la présence de symptômes persistants depuis au moins six mois, se manifestant dans différents contextes (école, maison, etc.).

Bilans complémentaires

Des bilans complémentaires peuvent être réalisés, tels que des évaluations neuropsychologiques, orthophoniques ou psychomoteurs, pour affiner le diagnostic et adapter la prise en charge.

Processus de diagnostic

Pour diagnostiquer le TDAH, les professionnels de santé suivent plusieurs étapes. Tout d’abord, ils réalisent des entretiens cliniques avec la personne concernée et ses proches. Ces entretiens permettent de recueillir des informations sur les symptômes, leur durée et leur impact sur la vie quotidienne. Ensuite, des questionnaires standardisés sont utilisés pour évaluer la fréquence et la gravité des symptômes. Ces questionnaires sont souvent remplis par la personne concernée, ses parents ou ses enseignants.

Observations comportementales

Les observations comportementales jouent également un rôle crucial dans le diagnostic du TDAH. Les professionnels de santé observent la personne dans différents contextes, tels que l’école, la maison ou le travail, pour évaluer la présence et l’intensité des symptômes. Ces observations permettent de déterminer si les symptômes sont persistants et se manifestent dans plusieurs environnements.

Approche multidisciplinaire

En plus des entretiens, des questionnaires et des observations, des bilans complémentaires peuvent être réalisés pour affiner le diagnostic. Les évaluations neuropsychologiques permettent de mesurer les fonctions cognitives, telles que l’attention, la mémoire et la planification. Les évaluations orthophoniques sont utilisées pour évaluer les compétences linguistiques et les troubles du langage. Les évaluations psychomoteurs permettent de mesurer la coordination et les compétences motrices.

Plan de traitement personnalisé

Il est important de noter que le diagnostic du TDAH est un processus complexe qui nécessite une approche multidisciplinaire. Les professionnels de santé travaillent en étroite collaboration pour recueillir des informations détaillées et établir un diagnostic précis. Une fois le diagnostic posé, un plan de traitement personnalisé est élaboré pour répondre aux besoins spécifiques de la personne concernée.

En conclusion, le diagnostic du TDAH repose sur une évaluation clinique approfondie, incluant des entretiens, des questionnaires, des observations et des bilans complémentaires. Cette approche permet de recueillir des informations détaillées et de poser un diagnostic précis, afin de mettre en place un plan de traitement adapté aux besoins de chaque individu.

Les différentes théories explicatives du TDAH

Composante génétique et facteurs environnementaux

Le TDAH est considéré comme un trouble multifactoriel. Les recherches suggèrent une forte composante génétique, avec des facteurs héréditaires jouant un rôle majeur dans sa survenue. Des anomalies dans le fonctionnement des neurotransmetteurs, notamment la dopamine, sont également impliquées. Louis Vera, pédopsychiatre, souligne l’importance de ces facteurs.

Par ailleurs, des facteurs environnementaux, tels que l’exposition à certaines substances pendant la grossesse, des complications à la naissance ou des situations de stress précoce, peuvent contribuer au développement du TDAH.

Mécanismes neurologiques

Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est un trouble complexe qui implique des mécanismes neurologiques spécifiques. Les recherches ont montré que les symptômes du TDAH, tels que l’inattention, l’hyperactivité et l’impulsivité, sont liés à des anomalies dans certaines régions du cerveau, notamment le cortex préfrontal. Cette région joue un rôle crucial dans la régulation de l’attention, de la planification et du comportement.

Les études neurobiologiques ont révélé que les personnes atteintes de TDAH présentent souvent des niveaux anormaux de neurotransmetteurs, tels que la dopamine et la noradrénaline. Ces neurotransmetteurs sont impliqués dans la régulation de l’attention et de l’activité motrice. Les déséquilibres chimiques de ces neurotransmetteurs peuvent expliquer pourquoi les individus atteints de TDAH ont du mal à maintenir leur attention et à contrôler leur comportement.

Anomalies cérébrales et facteurs psychologiques

En outre, des études d’imagerie cérébrale ont montré des différences structurelles et fonctionnelles dans le cerveau des personnes atteintes de TDAH. Ces différences incluent des anomalies dans la taille et l’activité de certaines régions du cerveau, telles que le cortex préfrontal, les ganglions de la base et le cervelet. Ces régions sont impliquées dans la régulation de l’attention, du mouvement et du comportement, ce qui renforce l’idée que le TDAH est un trouble neurodéveloppemental.

Cependant, il est important de noter que le TDAH ne peut pas être entièrement expliqué par des facteurs neurologiques. Les causes environnementales et psychologiques jouent également un rôle crucial dans le développement et l’expression de ce trouble. Par exemple, des facteurs tels que le stress familial, les conflits relationnels, les traumatismes précoces et les conditions de vie défavorables peuvent exacerber les symptômes du TDAH et contribuer à la complexité du trouble.

En conclusion, les mécanismes neurologiques impliqués dans le TDAH incluent des anomalies dans certaines régions du cerveau et des déséquilibres chimiques des neurotransmetteurs. Cependant, il est essentiel de reconnaître que le TDAH est un trouble multifactoriel qui nécessite une approche globale pour une prise en charge efficace.

Le regard critique des psychanalystes sur le TDAH

Les psychiatres Edward M. Hallowell et John J. Ratey ont introduit les critères du diagnostic « TDAH adulte » dans leur livre « Driven to Distraction » en 1994. Ils ont souligné l’importance de reconnaître le TDAH chez les adultes, un aspect souvent négligé auparavant. Cependant, ils ont également été critiqués pour leur approche, certains psychanalystes estimant que leur focalisation sur les aspects neurologiques du TDAH pouvait conduire à négliger les dimensions psychologiques et environnementales du trouble. En France, le psychanalyste Mickael Gurtner a été réticent à reconnaître le TDAH comme un trouble isolé. Il considère que les symptômes du TDAH sont l’expression de conflits psychiques non résolus ou de troubles relationnels précoces. Cette position a conduit à des retards dans la reconnaissance et la prise en charge du TDAH en France, comparativement à d’autres pays. Ces auteurs ont contribué à une compréhension plus approfondie du TDAH en explorant ses dimensions neurologiques, psychologiques et environnementales. Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est souvent perçu comme un paramètre neurologique isolé, ce qui peut conduire à négliger les causes environnementales et psychologiques qui y sont associées. En effet, en se concentrant uniquement sur les aspects neurologiques du TDAH, on risque de passer à côté de facteurs importants qui peuvent influencer le développement et l’expression de ce trouble.

Composante génétique et facteurs environnementaux

Ainsi, Michael Günter, psychanalyste, a écrit sur le TDAH en tant que trouble de la transformation des affects et de la pensée. Il a exploré les liens entre les symptômes du TDAH, les relations familiales dysfonctionnelles et les constellations typiques de conflits intrapsychiques. Günter considère que les symptômes du TDAH sont l’expression de conflits psychiques non résolus ou de troubles relationnels précoces. Cette approche met en évidence l’importance de prendre en compte les dimensions psychologiques et environnementales du TDAH, en plus de ses aspects neurologiques. Michel Gurtner est un psychanalyste qui a écrit sur le TDAH en tant que trouble de la transformation des affects et de la pensée. Il a exploré les liens entre les symptômes du TDAH, les relations familiales dysfonctionnelles et les constellations typiques de conflits intrapsychiques. Gurtner considère que les symptômes du TDAH sont l’expression de conflits psychiques non résolus ou de troubles relationnels précoces. Cette approche met en évidence l’importance de prendre en compte les dimensions psychologiques et environnementales du TDAH, en plus de ses aspects neurologiques.

Mécanismes neurologiques

Michel Gurtner, professeur de pédopsychiatrie à l’université de Stuttgart, est psychanalyste formateur et membre de la Société allemande de psychanalyse. Il a également contribué à une compréhension plus approfondie du TDAH en explorant ses dimensions neurologiques, psychologiques et environnementales. Ses travaux soulignent la nécessité d’une approche holistique dans le traitement du TDAH, qui prenne en compte les différentes facettes du trouble.

Les cliniciens ont observé que de nombreuses personnes souffrant de troubles alimentaires sévères, tels que la boulimie, l’anorexie ou l’hyperphagie, ont également été diagnostiquées avec un TDAH. Cette comorbidité suggère qu’il existe des liens complexes entre ces troubles, qui ne peuvent être pleinement compris en se limitant à une approche purement neurologique. Les troubles alimentaires sont souvent enracinés dans des problématiques identitaires et relationnelles profondes, qui nécessitent une attention particulière et une approche thérapeutique globale. En se focalisant uniquement sur le traitement du TDAH, on risque de négliger ces aspects essentiels de la vie des patients. Par exemple, une personne souffrant de boulimie peut utiliser la nourriture comme un moyen de gérer des émotions difficiles ou des relations conflictuelles. Si l’on ne traite que le TDAH, sans aborder ces problématiques sous-jacentes, le patient peut ne pas recevoir l’aide dont il a réellement besoin pour surmonter ses difficultés.

Anomalies cérébrales et facteurs psychologiques

Il est donc crucial d’adopter une approche holistique dans le traitement du TDAH, qui prenne en compte les dimensions neurologiques, psychologiques et environnementales du trouble. Cela implique de travailler en étroite collaboration avec les patients pour comprendre leur problématique psychologique spécifique, leurs relations affectives conflictuelles, et les facteurs environnementaux qui peuvent influencer leur comportement. Une telle approche permet de développer des stratégies de traitement plus complètes et plus efficaces, qui répondent aux besoins spécifiques de chaque individu.

En conclusion, isoler le TDAH comme un simple paramètre neurologique peut conduire à une compréhension incomplète du trouble et à des traitements insuffisants. Il est essentiel de reconnaître et d’intégrer les causes environnementales et psychologiques dans l’évaluation et le traitement du TDAH, afin de fournir un soutien véritablement holistique aux patients. Les cliniciens doivent être attentifs aux signes de comorbidité et être prêts à explorer les dimensions identitaires et relationnelles des troubles associés, pour offrir des soins complets et adaptés à chaque individu.

La psychanalyse, courant dominant en France pendant de nombreuses années, a longtemps été réticente à reconnaître le TDAH comme un trouble neurodéveloppemental. Certains psychanalystes considèrent que les symptômes du TDAH sont l’expression de conflits psychiques non résolus ou de troubles relationnels précoces. Cette position a conduit à des retards dans la reconnaissance et la prise en charge du TDAH en France, comparativement à d’autres pays. Cette approche est de plus en plus contestée, notamment en raison des avancées scientifiques qui mettent en évidence les bases neurobiologiques du TDAH.

 

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Quel lien entre le TDAH et la boulimie vomitive comme non vomitive

Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est également associé à des troubles des conduites alimentaires, notamment la boulimie. Les personnes atteintes de TDAH présentent souvent des difficultés à réguler leurs émotions et leurs impulsions, ce qui peut les conduire à des comportements alimentaires compulsifs. Une étude souligne que les femmes avec TDAH sont plus sujettes à présenter un trouble du comportement alimentaire tel que la boulimie.

Difficultés émotionnelles et impulsivité

Les personnes atteintes de TDAH ont souvent du mal à gérer leurs émotions et leurs impulsions. Cela peut les amener à adopter des comportements alimentaires compulsifs comme la boulimie. La boulimie se caractérise par des épisodes de consommation excessive de nourriture suivis de comportements compensatoires tels que les vomissements. Ces comportements peuvent être une tentative de gérer les émotions difficiles ou de retrouver un sentiment de contrôle.

Études sur le lien entre TDAH et boulimie

Plusieurs chercheurs ont étudié le lien entre le TDAH et la boulimie. Par exemple, une étude menée par Dr. Susan McElroy a montré que les femmes atteintes de TDAH sont plus susceptibles de souffrir de boulimie. Dr. McElroy a publié ses résultats dans le journal « Psychiatry Research ». Une autre étude réalisée par Dr. James Hudson a également trouvé une forte association entre le TDAH et les troubles alimentaires, y compris la boulimie. Ses travaux ont été publiés dans le « American Journal of Psychiatry ».

Comorbidité et prise en charge globale

Cette comorbidité souligne l’importance d’une prise en charge globale, tenant compte des différents aspects du fonctionnement psychique et comportemental des individus concernés. Les cliniciens doivent être attentifs aux signes de troubles alimentaires chez les personnes atteintes de TDAH et être prêts à explorer les dimensions émotionnelles et relationnelles de ces troubles. Une approche holistique permet de mieux comprendre la complexité du TDAH et de la boulimie, et de développer des interventions thérapeutiques plus efficaces.

Approche thérapeutique intégrative

Il est crucial d’adopter une approche thérapeutique intégrative dans le traitement du TDAH et de la boulimie. Cela implique de travailler en étroite collaboration avec les patients pour comprendre leur histoire personnelle, leurs relations et les facteurs environnementaux qui peuvent influencer leur comportement. Une telle approche permet de développer des stratégies de traitement plus complètes et plus efficaces, qui répondent aux besoins spécifiques de chaque individu.

Point de vue de la psychologue Catherine Hervais, spécialiste de l’addiction alimentaire

« Depuis peu, les personnes que je traite pour un trouble addictif du comportement alimentaire déclarent souvent qu’on leur a détecté un TDAH. On voit bien qu’il y a une origine neurologique dans la boulimie vomitive ou l’hyperphagie sévère et chronique. Ne serait-ce que les troubles de l’hypersensibilité liés à un manque de sécurité ressenti par le nourrisson dans les 1000 premiers jours de la vie. Les gens qui souffrent d’un TDAH aujourd’hui sont de plus en plus nombreux, y compris parmi les parents. Il est fort probable qu’un parent souffrant de TDAH, transmette ce trouble à son enfant. Le nourrisson, si ce parent est son parent nourricier souffrent de TDAH, souffrira également d’un TDAH suite à un manque de sécurité intérieure dans les 1000 premiers jours de la vie. »

Explication et contexte

Catherine Hervais, psychologue spécialisée dans l’addiction alimentaire, souligne l’importance de reconnaître le lien entre le TDAH et les troubles alimentaires comme la boulimie et l’hyperphagie. Selon elle, les personnes atteintes de TDAH ont souvent des difficultés à réguler leurs émotions et leurs impulsions, ce qui peut les conduire à des comportements alimentaires compulsifs. Elle observe que de plus en plus de personnes traitées pour des troubles alimentaires reçoivent également un diagnostic de TDAH.

Hervais explique que les troubles de l’hypersensibilité, souvent liés à un manque de sécurité ressenti par le nourrisson dans les 1000 premiers jours de la vie, peuvent contribuer au développement de la boulimie et de l’hyperphagie. Elle note également que le TDAH est de plus en plus fréquent, y compris parmi les parents, ce qui peut avoir des répercussions sur leurs enfants. Un parent souffrant de TDAH peut transmettre ce trouble à son enfant, surtout si le parent nourricier souffre également de TDAH. Le manque de sécurité intérieure ressenti par le nourrisson dans les premiers jours de sa vie peut ainsi jouer un rôle crucial dans le développement du TDAH et des troubles alimentaires associés.

En conclusion, Catherine Hervais met en lumière l’importance d’une approche globale et intégrative pour traiter le TDAH et les troubles alimentaires. Il est essentiel de prendre en compte les dimensions neurologiques, psychologiques et environnementales pour offrir un soutien complet et adapté aux besoins de chaque individu.

Notes

: McElroy, Susan. « Psychiatry Research ». Hudson, James. « American Journal of Psychiatry ». : Addict Aide – Le village des addictions. HyperSupers – TDAH France. : HyperSupers – TDAH France – Catherine Hervais « Sortir de la boulimie, guide complet pour vous et vos proches » éd. Dunod.

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