Ressources et soutien pour les couples face aux troubles alimentaires

Quand aimer ne suffit plus : reconnaître ses limites

Boulimie ou anorexie dans le couple : comment aider, se protéger et mieux vivre ensemble ? Thérapie, écoute, et ressources essentielles à deux.

Aimer une personne souffrant de troubles alimentaires ne protège pas du chaos émotionnel. Anorexie et boulimie s’accompagnent souvent de comportements paradoxaux : mutisme, agressivité, demande de fusion suivie de rejet brutal. Ces crises relationnelles plongent le couple dans une instabilité constante.

Comme le raconte un mari dans le livre, « j’étais bien quand elle était bien, mal quand elle était mal ». La confusion identitaire du ou de la partenaire touché(e) rejaillit sur la relation, jusqu’à faire douter l’autre de sa propre santé mentale.

Il est donc vital que le compagnon ou la compagne comprenne qu’il ne pourra pas guérir l’autre. Il ou elle peut aimer, soutenir, mais pas soigner. Une juste distance affective est nécessaire pour ne pas s’épuiser à vouloir sauver l’autre, au risque de s’effondrer avec lui ou elle.

 

Des ressources concrètes pour se sentir moins seul

Le livre «Sortir de la boulimie, guide complet pour vous et vos proches » de la psychologue Catherine Hervais insiste sur l’importance de ne pas rester isolé. Pour les proches, il existe aujourd’hui :

des groupes de parole spécifiquement dédiés à l’entourage,
des consultations de guidance parentale ou conjugale,
des ouvrages accessibles comme Sortir de la boulimie,
et bien sûr, des psychothérapies individuelles ou de couple.

 

Les groupes de parole permettent notamment d’entendre d’autres conjoints, parents ou amis, confrontés aux mêmes contradictions. En écoutant les proches d’autrui, on comprend mieux son propre vécu. Ces espaces protègent les liens d’amour, qui sont souvent mis à rude épreuve par l’incompréhension, la peur ou l’exaspération.

Le livre insiste aussi sur le fait qu’aider ne signifie pas « faire à la place de », ni tolérer l’intolérable. Il est légitime de poser des limites et de se préserver émotionnellement.

 

La thérapie de groupe mixte : un levier méconnu

L’une des spécificités de l’approche de Catherine Hervais réside dans la thérapie de groupe mixte : patients et proches ensemble. Ce format permet à chacun de ressentir l’impact de ses comportements sur l’autre. Loin d’un règlement de comptes, c’est un espace d’apprentissage mutuel.

Là, les partenaires découvrent qu’ils ne sont pas les seuls à se débattre entre affection, impuissance et colère. Ils apprennent aussi à exprimer leurs émotions autrement que par l’évitement, les accusations ou le silence.

Ce type de travail thérapeutique, centré sur l’identité relationnelle, vise à transformer les schémas d’interaction délétères. Il ne s’agit pas de « réparer le couple » à tout prix, mais de ré-instaurer une communication vivante, dans laquelle chacun ose exister autrement que par la crise ou le sacrifice.

 

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Conclusion

Vivre en couple avec une personne souffrant de troubles alimentaires est une aventure semée d’obstacles. Mais elle peut aussi devenir un chemin de connaissance de soi et de croissance, pour peu que l’on sache chercher les bons soutiens.

Aimer ne suffit pas. Mais apprendre à aimer sans s’oublier, à parler sans blesser, à poser des limites sans culpabilité : voilà le véritable enjeu. Le trouble alimentaire n’aura plus alors le pouvoir d’anéantir la relation.

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