Questions fréquentes à propos de la boulimie

Souvent on croit que quand on ne se fait pas vomir on n’est pas boulimique. Ou que si l’on se fait maigrir et qu’on est en sous-poids on est anorexique. Ou que l’on est sur le point de guérir quand on réussit à se contrôler. Ici vous trouverez des réponses aux questions les plus fréquemment posées. Si vous ne trouvez pas celle qui répond à votre question, n’hésitez pas à nous joindre et nous vous répondrons.

Q Je ne me fais pas vomir, est-ce que je suis un(e) vrai(e) boulimique ?
R Oui, si vous êtes trop souvent obsédé(e) par la nourriture au point que votre vie personnelle passe « à côté »

Q Je n’ai pas de grosses crises de boulimie, je grignote toute la journée. Est-ce que je suis boulimique ?
R Là encore, oui, si vous êtes obsédé(e) par la nourriture et si vous ne savez pas trop quoi faire de vous-même quand vous ne mangez pas.

Q Je fais attention pour ne pas craquer et n’ai qu’une crise par semaine. Est-que je suis boulimique ?
R Oui si la nourriture reste le centre de vos pensées

Q Je sais pourquoi je suis boulimique : c’est lié à une periode de ma vie que j’ai très mal vécue.
R Vous connaissez l’élément déclenchant. Mais vous avez un fragilité émotionnelle qui remonte à une période de votre vie très précoce et qui vous a poussé à vous construire surtout pour faire plaisir à l’autre ou contre l’autre et pas vraiment en accord avec vous-même.

Q Je ne réussis pas à vomir et je grossis beaucoup, que puis-je faire ? Est-ce qu’il existe un vomitif ? Un régime miracle ?
R Un vomitif serait catastrophique pour votre santé. Un régime ne marcherait pas longtemps mais il est nécessaire d’en faire un de temps en temps. Dans votre cas je vous recommande le yoyo, même si on dit que ce n’est pas bon pour la santé. Vous avez des périodes où vous sentez que vous pouvez faire un régime et vous retenir de faire des boulimies. Foncez dans le régime, dans ces moments là.

Q La boulimie est une maladie ?
R C’est plutôt un problème d’identité. On n’est pas sur ses rails à soi. Il faut devenir soi-même, c’est tout.

Q Pourquoi la boulimie touche-t-elle plus les femmes que les hommes ?
R Je ne sais pas. Peut-être aurez-vous l’amorce d’une réponse dans Les enfants de Jocaste de Christiane Ollivier (à lire à partir du chapitre 4 parce que les trois premiers chapitres sont trop techniques). Mais il y a aussi un composante hormonale dont il faut tenir compte.

Q Est-ce qu’on s’en sort ?
R Si on est motivié pour travailler sur soi (pas sur la nourriture) oui, bien sûr. Mais il faut faire un travail sur soi très axé sur « qui je suis aujourd’hui ? » et pas sur « qui j’étais hier » ou sur « comment manger autrement ». Quand on est boulimique, même si on réussit dans le social, il faut considérer qu’on se trompe sur la manière dont on voit la vie, les autres et dont on se voit soi-même. Faites une thérapie en vous laissant guider par les indications que je vous donne dans ce site.
Et si vous ne pouvez pas faire de thérapie, les conseils vous seront très utiles.

Q Comment ma boulimie pourrait-elle s’en aller puisque mon passé ne changera pas?
R Votre passé ne changera pas oui, mais VOUS pouvez changer.

Q Comment s’accrocher ? Comment tenir le coup ?
R C’est le plus difficile pour ceux qui ne font pas de thérapie. Pour ceux qui font une thérapie, ils expérimentent parfois des parcelles liberté dans leur avant même d’être arrivé au bout, alors pour eux c’est plus facile. Patience et courage.

Q Ma fille est boulimique, comment puis-je l’aider ?
R Vous pouvez commader « Vivre et communiquer avec un proche boulimique et anorexique » aux édtions Dunod. Il a été écrit pour les proches et certains ont dit que ça les avait beaucoup aidé. Sinon, pour faire court, en ne chargeant pas ses angoisses des vôtres. Elle est hypersensible. Un regard de travers le matin, sa journée est foutue. Ne lui faites pas de reproche sur son comportement alimentaire. Laissez-la, elle fait ce qu’elle peut. Par contre, vous pouvez demander qu’elle range tout après ses crises et qu’elle s’arrange, si elle vomit, pour que les toilettes ne sentent pas le vomi. Il y a des produits d’entretien qui peuvent nettoyer et désodoriser. Insistez si ce n’est pas bien fait. Quand on vomit, on ne sent plus les odeurs. Mais si elle nettoie réellement bien, on devrait ne plus rien sentir. Proposez lui de voir le medecin pour faire des analyses régulièrement. Mais surtout, surtout, évitez de lui laisser transparaître votre angoisse même sur le plan non verbal, ça ne ferait qu’empirer son état intérieur. C’est bien sûr très difficile.

Q Comment pouvons-nous protéger nos placards? Faut-il les fermer les clefs ?
R Une personne boulimique a besoin de ses crises pour alléger ses angoisses les plus profondes. Bien sûr après les crises viendront d’autres angoisses, mais elles sont moins dangeureuses que les premières. Je crois qu’il faut vous organiser pour qu’elle puisse faire ses crises et que néanmoins, la famille puisse manger le soir. Voyez dans le forum de boulimie.fr dans la rubrique « vous connaissez une personne boulmique » comment font les autres parents sur ce point.

Q Faut-il enfermer notre enfant ?
R Bien sûr que non. Lisez attentivement les pages de ce site et proposez lui de faire une thérapie.

Q Pouvons nous laisser notre fille dormir et manger toute la journée ?
R Oui, elle fait ce qu’elle peut. Manger, dormir, pour elle, c’est survivre. Si sa vie est en danger immédiat, alors une période à l’hôpital dans un service de boulimie-anorexie est nécessaire. Il y en a de nombreux dans toute la France.

Q Elle ne veut plus aller en classe. Que pouvons-nous faire ?
R Sujet difficile. Je compte sur le forum de l’entourage pour vous donner des idées.

Q Elle nous demande beaucoup d’argent, faut-il lui refuser ?
R Si vous n’en avez pas, refusez. Sinon, faites ce que vous pouvez. Elle a besoin de faire des crises et de se distraire des démons qui hantent son esprit.

Q Elle ne veut pas venir manger à table avec nous. Devons-nous continuer à la forcer?
R A vous de voir. Elle n’a pas à exiger quoi que ce soit de vous, pas plus que vous n’avez à exiger qu’elle vienne à table. A la maison, la vie devrait être un pouvoir, pas un devoir avec beaucoup de légèreté (où chacun peut faire ce qu’il veut même si ce n’est pas raisonnable à condition bien sûr de ne pas nuire à directement aux autres membres de la famille). Si elle mange et qu’il reste à manger pour le soir, elle ne fait pas de mal. Si elle vous empêche de faire la sieste quand vous en avez besoin, là elle fait du mal.

Q Est-ce que je suis responsable de ses boulimies ?
R Bien sûr que non. Ne vous posez surtout pas ce genre de question. Et même si (parce que vous n’étiez pas bien vous-même) vous avez contribué à son mal-être, vous pouvez peut-être l’aider matériellement à faire une thérapie.

Q Mes parents ne savent pas que je vomis et je ne dors plus car j’attends que mes parents soient endormis pour aller vomir. Dois-je leur dire que je vomis pour pouvoir aller me coucher plus tôt ?
R L’idéal serait que vous leur disiez et que vous puissiez aller vous coucher tôt et qu’ils ne s’inquiètent pas trop. Mais bien sûr ça va probablement les inquiéter et alourdir leur vie. Qu’ils lisent ce site. Quand on n’est plus boulmique on ne vomit plus non plus. Tous les thérapeutes n’ont pas cette façon de voir, mais je suis à leur disposition s’il veulent me contacter par mail.

Q Mes parents sont très agressifs avec moi depuis qu’ils se sont rendus compte que je suis boulimique. Ils me disent que je n’ai pas de volonté. Comment leur faire comprendre que je n’y peux rien ?
R Faites-leur lire ce site. Ils peuvent également visionner un documentaire où 20 boulimiques racontent ce qu’elles ont vécu et comment elles s’en sont sorties. Je pense qu’ils seront touchés et comprendront mieux .ce qui vous arrivent.Le titre de cette vidéo est «Boulimie et Thérapie».

Q Que dire face aux peurs éprouvées par l’entourage?
R D’éviter de vous les montrer. Vous avez vous-même assez de peurs comme ça. Mais le mieux est de leur dire que vous passerez à l’action et que vous ferez une thérapie dès que vous pourrez.

Q La boulimie est-elle toujours liée à des problèmes relationnels avec la mère ou les parents?
R J’ai rencontré des parents adorables, qui ont toujours essayé d’être le mieux possible. L’important n’est pas le passé, mais le présent et l’avenir. On a pris un mauvais départ dans la petite enfance (même si la boulimie ne s’est manifestée qu’à l’adolescence) mais on peut se construire soi-même plus tard et se faire une belle vie (tant qu’on ne vit pas dans un pays en guerre)

Q Je veux aller à l’hôpital parce qu’à la maison, je ne pourrai pas arrêter de manger ? Vous connaissez un hôpital pas trop carcéral ?
R Il y en a. On m’a parlé de la Clinique Castelviel à Toulouse. Il y en a d’autres. Il faut chercher, demander dans les forums. Cela dit parfois le côté « carcéral » est nécessaire pour ne pas mourir de malnutrition. J’ai connu des boulimiques très maigres qui ont pu remonter la pente à la suite d’une telle prise en charge.

Q Le médecin veut m’enfermer et mes parents sont d’accord. Est-ce qu’ils ont raison ?
R Si votre santé est en danger oui. L’hôpital vous permettra de récupérer et d’avoir plus de forces. Ça ne vous guérira pas, mais ça vous donnera du souffle pour aller de l¹avant.

Q Je suis en analyse depuis plusieurs années et ça ne change rien pour les boulimies, ni pour mes peurs. Dois-je persévérer malgré tout ?
R Non, je ne crois pas. L’analyse vous permet de comprendre pourquoi vous êtes comme vous êtes. Mais pas vraiment d¹apprendre à être différent et à ne plus répéter ses scénarios d’enfant. Faite une thérapie concrète qui travaille dans l’Ici et Maintenant pour apprendre à devenir adulte et autonome. Dans ce site, je vous donne quelques indications pour en choisir une.

Q Est-ce que la psychothérapie va me faire découvrir que je suis un monstre ?
R Pas du tout. Beaucoup de personnes boulimiques anorexiques s’imaginent cela, moi la première quand je l’étais. La psychothérapie va vous apprendre à ne plus vous juger, à ne plus juger les autres et va vous permettre aussi de devenir plus réel(le), moins dans le fantasme, plus dans la relation à vous même et aux autres.

Q Combien de temps dure un thérapie ?
R Une thérapie efficace ? De deux à trois ans lorsque c’est du groupe. Plus, si c’est de l’individuel. Mais dites vous bien que beaucoup de choses sont à construire dans votre cas. Si vous choisissez une thérapie bien adaptée à votre personnalité vous sentirez assez rapidement un réel mieux vivre.

Q Ma copine ne veut jamais sortir. Dois-je la forcer ?
R Bien sûr que non. Vous devez simplement la forcer à ne pas être agressive avec vous quand elle l’est, c’est tout. Si vous l’aimez assez pour attendre, elle aura l’envie de sortir après une thérapie réussie.

Q Mon copain ne sait pas que je suis boulimique, dois-je le lui dire ?
R Je crois que c’est votre jardin secret. D’ailleurs il ne comprendrait pas. Et s’il veut vous aider, il vous fatiguera vite parce qu’il sera tout le temps à vous regarder avec un air inquiet et il n’y aura plus de légéreté dans votre couple. De plus, ne pas dire n’est pas mentir.

Q Puis-je espérer avoir un copain en étant boulimique ?
R Bien sûr, si vous le respectez et ne l’inondez pas de vos colères et de votre agressivité récurrente. Un homme peut être très heureux avec une femme boulimique à condition qu’elle garde ses humeurs négatives pour elle-même.

Q Comment gérer son agressivité et sa colère ?
R En disant calmement les choses qui vous dérangent sans sous-entendre de reproche. L’autre ne vous doit rien…

Q Puis-je faire un enfant en étant boulimique ?
R Tout à fait. J’ai connu des boulimiques, elles-mêmes très malheureuses, sachant néanmoins rendre leurs enfants heureux. Par contre, je ne conseille pas plus d’un enfant tant que vous êtes boulimique. Vous seriez vite trop débordée émotionnellement pour vous occuper de vous-même suffisamment.

Q Est-ce que je ne vais pas l’abîmer avec mes boulimies, quand je serai enceinte ?
R Posez la question à votre médecin, mais je pense que non.

Q Puis-je faire des crises de boulimie devant mon enfant ?
R Accidentellement s’il s’en aperçoit, ce n’et pas grave. Si vous l’élevez avec respect, tolérance, dans le calme et la légèreté, il comprend vite que vous c’est vous et lui c’est lui.

Q Mon copain est adorable et je n’ai plus de désir. Est-ce que c’est lié à ma boulimie ? Est-ce que je dois aller consulter un sexologue ?
R Consultez un sexologue si vous voulez, mais c’est très fréquent. Ce n’est pas lié à votre boulimie, mais aux schémas que vous avez dans la tête. Vous vivez dans un monde romantico-conte-de-fée. Votre sexualité est plus « dans la tête que « dans les sensations ». Une bonne thérapie devrait aboutir non seulement à l’espacement des boulimies, mais aussi à un vrai atterissage dans le réel qui vous connectera avec vos sensations. C’est un peu long. Mais ça vient. Surtout avec en complément d’une thérapie de la personnalité de la relaxation.

Q Je n’ai jamais envie de sortir, dois-je me forcer?
R Non pas nécessairement. Faites au cas par cas.

Q J’ai tout le temps peur de tout, comment faire pour faire les choses ?
R Avec votre peur. Elle diminuera au fil du temps avec la thérapie.

Q J’ai des remors et ça me gâche la vie.
R Pourtant, ce que vous faites n’est pas votre faute.

Q Comment arrêter quand je suis en crise ?
R Je ne vois aucun moyen, malheureusement. Mais après un travail sur vous-même, vous n’aurez plus à vous poser la question, parce que les crises disparaîtront sans effort de volonté (voir la rubrique vidéo des personnes qui s’en sont sorties dans ce site).

Catherine Hervais

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