Hypnose et hypnose

Hypnose et hypnose

Il y a hypnose et hypnose.Quand on est boulimique on a l’impression qu’on est animé par une force maléfique plus forte que soi et on se demande si l’hypnose

Il y a hypnose et hypnose.Quand on est boulimique on a l’impression qu’on est animé par une force maléfique plus forte que soi et on se demande si l’hypnose – qui véhicule une image un peu magique, ne pourrait aller fouiller dans les profondeurs de soi pour y extraire le  » cancer  » mental responsable des pulsions liées à la nourriture.

{xtypo_quote_right}L’apprentissage de l’auto-hypnose, en complément d’une psychothérapie, peut vous apprendre à vous sentir enfin « posé(e) » dans votre vie. {/xtypo_quote_right}C’est une idée séduisante à laquelle on a très envie de croire.

 

L’hypnose d’avant

D’ailleurs, Freud, tout au début de sa carrière, avant qu’il n’invente la psychanalyse, avant qu’il ne s’aperçoive qu’un symptôme ne tombe pas du ciel, avait lui aussi caressé l’hypothèse qu’on pourrait peut-être déloger les manifestations pathologiques avec l’hypnose. C’est en essayant, d’ailleurs, qu’il s’est rendu compte qu’on ne touche pas à un symptôme aussi facilement.

Tout symptôme a des ramifications symboliques et économiques dans l’inconscient avec des bénéfices secondaires. La boulimie, par exemple, a pour effet de calmer une angoisse très profonde. Impossible de déloger la boulimie sans résoudre, au préalable, le problème de l’angoisse qui la sous-tend.

La nouvelle hypnose

L’hypnose ericksonienne par contre a complètement fait renaître l’hypnose de ses cendres dans la mesure où elle n’attaque pas les symptômes de front. Elle met le sujet en contact avec son inconscient et elle laisse modestement l’inconscient du sujet dénouer ses conflits. En apparence, on dort à moitié, en réalité on est détendu et on a un vrai recul sur soi, ce qui est suffisant, la plupart du temps, pour guérir tant le somatique que le mental.

La plupart du temps, mais pas chez les boulimiques. Les boulimiques ont besoin d’une thérapie énergique faite de confrontation dans le relationnel et de mise au point sur le plan émotionnel et cognitif.

L’hypnose, même ericksonienne, est un peu trop soft pour amorcer l’immense travail de destruction et de reconstruction nécessaire à la personnalité des boulimiques. Pour répondre à des questions aussi simples que « qui je suis », « où je vais », « comment je m’y prends pour y aller  » la personne boulimique à besoin de se confronter à l’autre (le thérapeute) ou aux autres (quand il s’agit d’un groupe). On a besoin de l’autre pour savoir qui on est et cet autre ne peut être un thérapeute neutre.

L’hypnose juste pour accéder au lâcher-prise

Par contre, comme vous le montre la séquence vidéo de ce mois-ci, l’hypnose ericksonnienne est un bon complément à la thérapie de la boulimie à condition de ne pas l’employer pour  » faire de la thérapie  » mais pour apprendre la personne boulimique à se détendre physiquement et mentalement. Ainsi qu’il est exposé dans l’édito de Janvier 2003.l’hypnose est tout à fait indiquée pour apprendre à se vider la tête et à se relaxer. Les personnes boulimiques sont tendues en permanence par toutes sortes de peurs archaïques et de pensées négatives. Elles ne connaissent pas le lâcher-prise.

Complétée par un travail sur les automatismes relationnels dus aux troubles de la personnalité, l’hypnose permet d’apprendre à  » zapper  » le négatif répétitif et à  » flexibiliser  » le mental pour aborder la vie avec plus de calme et de recul.

Concrètement donc, si vous rencontrez un médecin ou un psychologue qui pratique l’hypnose et s’il s’avère que cette hypnose-là soit ericksonnienne, demandez-lui de vous apprendre à vous détendre et non de fouiller vos émotions pour vous sortir de la boulimie. Ce travail-là, je vous conseille de le faire séparément avec un psychothérapeute qui pratique les nouvelles thérapies, ou avec un psychiatre cognitivo comportementaliste, qui n’est pas spécialisé dans les troubles de l’alimentation, mais qui a été formé à la thérapie des troubles de la personnalité.

Catherine Hervais

Partagez l’article sur: {module 131}

Laisser un commentaire