Les limites de la thérapie individuelle

Les limites du traitement des addictions en psychothérapie individuelle

Avec une personne boulimique-anorexique la thérapie individuelle s’avère très difficile pour plusieurs raisons, essentiellement dues à la complexité de leur personnalité.

Avec une personne boulimique-anorexique
la thérapie individuelle s’avère très difficile pour plusieurs raisons, essentiellement dues à la complexité de leur personnalité :

Elles ont tendance à jouer un rôle (non par malhonnêteté, mais parce qu’elles ont honte de se montrer telles qu’elles sont, terrorisées par l’idée de déplaire, d’être rejetées).

{xtypo_quote_right}La thérapie individuelle avec des personnes boulimiques s’avère très difficile pour plusieurs raisons, essentiellement dues à la complexité de leur personnalité..{/xtypo_quote_right}Elles sont très à l’aise pour intellectualiser, rationnaliser, dire ce qu’elles pensent, mais elles ne sont pas capables de donner des ressentis émotionnels ajustés sans aller dans les extrêmes.

– Préoccupées par la peur de déplaire, un soupçon parano, tantôt dans une demande relationnelle affective immense, tantôt dans la haine lorsque les gens sont différents ou indifférents, elles ne peuvent pas accéder à un véritable échange d’adulte à adulte. Le thérapeute de qui elles attendent tout est tantôt sur un piédestal tantôt incapable de les comprendre.

Elles finissent au bout d’un moment par se retrouver dans un positionnement de tout petit enfant en carence de maternage intensif et au bord de l’effondrement.?
(Vous pouvez lire à ce sujet les deux articles dans «archives articles » Qui est boulimique et La pschalanlyse oui mais… )

En fait, la thérapie révèle rapidement ce qu’elles sont dans la vie relationnelle affective : soit totalement secrètes, soit ingérables.

Sans doute vous reconnaîtrez-vous (ou reconnaîtrez-vous votre proche boulimique-anorexique) dans les propos que le conjoint d’une personne boulimique a tenu sur le forum de ce site: « Vivant avec quelqu’un atteint de cette maladie, je ne peux que reconnaître ce que vous décrivez. J’aurais même tendance, pour faire un mauvais jeu de mots, de parler de Bordel line.
– Il m’est impossible de prévoir le lendemain, même l’heure suivante demeure un mystère
– Ma compagne semble aller bien, deux secondes plus tard elle n’est plus bien
– Elle m’accuse de multiples choses, alors que j’ai fait selon ses désirs. Ses désirs changent d’un moment à l’autre
– Elle est contradictoire, change d’avis, se mélange les pinceaux, et c’est à moi la faute, comme d’habitude, car je n’ai rien compris, et en plus cela ne me regarde pas
– Elle marche sur un fil, et elle peut basculer… à gauche… ou à droite… on ne sait pas, c’est la surprise
– Je lui propose des choses, des activités, des choses à faire ensemble, et elle me répond NON, je ne suis pas capable, je ne me sens pas bien, et elle fait ces mêmes choses avec d’autres quand même
– Elle a sa vie, en marge de la nôtre, elle est secrète, elle vit sur sa planète, et elle trouve anormal que je lui demande pourquoi
– Elle s’irrite pour un rien, ne voit que SON mal-être, n’imagine pas que les autres puissent souffrir, et ramène tout à elle
– Elle s’enfuit, va voir ailleurs, se confectionne son monde, bien meilleur que le nôtre bien sûr, et fait du mal à ses proches
– Elle admet ses erreurs, tard, bien plus tard, mais n’a pas envie d’en parler, car c’était une erreur et on ne parle pas de ses erreurs
– Elle se mutile, elle se fait du mal, et elle fait souffrir aussi celui qui l’aime et qui prend soin d’elle
– On dit qu’il est dur de comprendre

Catherine Hervais

Partagez l’article sur: {module 131}

Laisser un commentaire