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Selon les travaux de
la psychologue Catherine Hervais
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Besoin de plaire boulimique : dur dur d’être une femme

Auteure de l'article : Catherine Hervais,
psychologue spécialisée dans l'addiction alimentaire

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Tant dans son milieu professionnel qu'amical, elle avait un franc succès et était de tous les bons plans, de toutes les fêtes, tant elle était agréable à fréquenter. Pourtant à son grand désespoir, elle se plaignait que personne n'était jamais amoureux d'elle : systématiquement ses rencontres masculines n'aboutissaient pas. On ne la rappelait jamais, et quand la soirée se finissait, on lui préférait toujours l'une de ses amies.Pourquoi cette fille jolie, intelligente et drôle ne plaisait elle pas aux garçons ?

 

 

Besoin de plaire boulimique

Elle était belle et drôle,
mais les garçons ne rappelaient pas

 

La thérapeute coinçait. Cette fille était charmante. Dans le groupe thérapeutique (composé essentiellement de femmes) tout le monde l'appréciait. Quand elle parlait elle était drôle, elle ne s'imposait pas, elle était à l'écoute des gens avec une vraie générosité. Tout le monde l'écoutait avec plaisir… .

 

Besoin de plaire boulimique

La thérapeute étant une femme ne pouvait pas très bien comprendre ce qui manquait à Florence pour plaire aux hommes.

Lacan, psychanalyste contemporain, disait que la femme n'existe pas. Et si la femme n'existait pas hors de l'univers masculin ? Et s'il manquait quelque chose à Florence pour que les hommes la reconnaisse comme " objet " sexuel ? Peut-être était-elle trop sûre d'elle, même si elle ne cherchait en rien à prendre le pouvoir. Peut-être était-elle trop cérébrale, et de ce fait, pas suffisamment sensuelle pour un regard masculin ?

La thérapeute, dans le doute, proposa à Florence d'explorer cette hypothèse. Elle l'invita à essayer de rester plus en retrait et, à l'avenir, à faire plutôt " la blonde de service " qu'à contribuer à mettre de l'ambiance dans les groupes de ses amis.

 

 

Besoin de plaire boulimique

Elle prit le risque de ne plus chercher à plaire

 

Elle essaya. Plus en retrait, elle laissa s'installer les silences et ne laissa plus échapper de " pirouettes " pour faire un bon mot. Courageusement, prenant le risque de passer inaperçue, elle s'exerça à la sobriété.

"Je m'efforçais de ne plus rire et même de ne plus faire rire autant, je parlais peu, j'observais les autres. Cela changea totalement mes rapports avec les gens mais, curieusement, je le vivais bien.
Par contre, mes amis étaient déroutés. Ils me sollicitaient avec inquiétude, me demandant sans arrêt si j'allais bien. J'ai tenu bon. Souvent, je me disais : non Florence ! ne parles pas, tu n'as pas besoin de parler et je gardais pour moi les trucs drôles qui me venaient à l'esprit."

 

Besoin de plaire boulimique

Le résultat ne s'est pas fait attendre.

"Je me suis aperçue que je pouvais m'amuser avec les autres sans avoir besoin de les distraire. Je sens maintenant qu'on me regarda différemment, que je plais autrement. Et hier soir j'ai passé une soirée délicieuse. Je suis rentrée avec le garçon le plus sexy du groupe. Le matin, j'ai ouvert les yeux, je n'ai rien dit, j'ai juste souri. Il s'est levé en me disant : "attends, j'en ai pour une minute". Il est revenu avec des croissants pour m'apporter le petit-déjeuner au lit".

Catherine Hervais

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Commentaires  

0 #6 Margaux 16-05-2018 14:20
Est-ce que ce n’est pas possible de considérer que ces grands psychanalystes que sont Freud ou Lacan étaient possiblement sexistes, pas plus que leur époque, mais pas moins, et que, malgré leur apport majeur à la psychologie, on pourrait peut-être aujourd’hui questionner leur point de vue sur les femmes ?
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0 #5 Margaux 16-05-2018 14:20
Ce qui est marrant c’est que je suis vraiment d’accord avec vous sur l’importance de “ne plus chercher à plaire” mais pour moi c’est justement ne plus me préoccuper d’être un bon “objet de convoitise pour l’homme” !

C’est chercher d’abord à me plaire à moi, trouver des gens qui me plaisent, essayer d’être moi-même avec eux, c’est-à-dire de ne pas me poser trop de questions ni de trop me brider, mais de m’intéresser plus à l’échange et aux personnes en face de moi, trouver des personnes à qui je plais comme ça et qui me plaisent aussi et banco !

C’est ce qui m’a aidé à être plus heureuse, notamment dans mes relations aux mecs et qui a d’ailleurs vu disparaître mon obsession pour la bouffe.
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0 #4 Margaux 16-05-2018 14:19
Qu’est ce qui vous fait dire d’ailleurs que “l'évolution de la civilisation n'y changera rien, la femme reste un objet de convoitise pour l'homme” ?

Ce n’est pas du tout ce que je constate au quotidien, et heureusement ! Je connais tellement de mecs à qui il arrive d’être attirés d’abord, voire plus par une personnalité plutôt qu’un physique, qui aiment les filles quand elles prennent de la place, quand elles sont drôles, intelligentes et qu’elles donnent leur avis, et qui bandent pour une meuf même en la considérant comme une personne complexe et pas uniquement comme un trophée de chasse.
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0 #3 Margaux 16-05-2018 14:16
Je suis d’accord avec Davis. J’ai passé ces derniers jours à lire tous vos articles et ils m’apportent beaucoup mais celui-ci me met mal à l’aise.

Je trouve vraiment surprenant d’inciter à jouer un rôle de la sorte, surtout quand ce qu’on nous incite à cacher sont en fait des qualités, du genre l’intelligence, le sens de l’humour ou la confiance en soi.

Je trouve presque dangereux de nier la légitimité de notre personnalité, voire carrément de nos qualités, et de se voir obligées d’accepter que, dans le cadre de la séduction, c’est bien nous le problème, et que rien d'autre ne peut être remis en question sous peine de faire face à un problème majeur de troubles de l’érection (franchement).

Qu’est ce qui vous fait dire d’ailleurs que “l'évolution de la civilisation n'y changera rien, la femme reste un objet de convoitise pour l'homme” ?
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0 #2 Catherine Hervais 03-06-2016 12:23
Il ne s'agit que d'un jeu de séduction Davis. En réalité ce sont les femmes qui ont le pouvoir. Dans les rapports hétéro, l'évolution de la civilisation n'y changera rien, la femme reste un objet de convoitise pour l'homme elle peut accepter et refuser à sa guise, mais vous en conviendrez, c'est tout de même l'homme qui a des érections et s'il n'en a pas, c'est embêtant non ?
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+1 #1 davis 02-06-2016 03:53
J'apprécie beaucoup vos articles, mais là franchement, j'ai du mal.
Donc, en gros, si on veut plaire, il faut s'effacer, laisser la place aux mecs (comme si ils n'en avaient déjà pas assez), "faire la blonde de service" pour reprendre les termes de l'article. Je trouve ça super violent. Si je suis d'accord qu'on ne peut pas toujours "faire le clown", vous reconnaitrez que cette attitude est toujours condamnée chez les femmes alors qu'elle est souvent valorisée chez les hommes. Et pourtant, eux, ça les rend soi disant séduisants...
Je trouve ça dur de conseiller à des gens qui ont déjà du mal à s'affirmer ou à s'exprimer librement de leur conseiller de se mettre en retrait, en gros de respecter ce qu'on attend d'une fââme. Pour le coup, je suis pas d'accord. Et heureusement, certains hommes ne le sont pas non plus. Les choses changent. Il y a je pense un juste milieu entre s'afficher et se mettre en scène en permanence et faire la potiche qui n'a rien à dire.
A titre personnel, ça m'est arrivé plusieurs fois de rencontrer quelqu'un qui s'intéresse vraiment à ce qui me passionne, me fait rire. Et pourtant je suis loin d'avoir un physique avantageux. Et c'est tant mieux. Je ne serai la potiche de personne.
Pourquoi est-ce toujours aux filles qu'on demande d'être gentilles, souriantes et pas trop bruyantes? Pourquoi nous, les filles, on accepte de rentrer dans ce jeu malsain?
Je suis tombée sur un commentaire sous un autre article où la personne faisait remarquer que peut-etre y avait-il un lien entre la pression exercée par le patriarcat et le fait que les TCA touchent quasi exclusivement la gent féminine. La lecture du présent article me laisse penser que la personne qui a écrit ça était sur la bonne voie.
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