Sydney Gourdet, co-fondateur, chroniqueur et médecin

Ancien membre du groupe de recherche sur l’approche somatique de la personnalité, ancien vice-président de l’association française de médecine comportementale ainsi que de l’institut Milton Erickson de Paris, ancien président de l’école parisienne de gestalt, Sydney Gourdet, exerce comme médecin généraliste depuis 1976 et comme psychothérapeute depuis 1985. Il a cessé de recevoir des patients en 2005 pour se consacrer entièrement à son activité de formateur et de superviseur. Sa pratique de médecin, associe le corps et le mental. Son approche corporelle s’appuie sur l’allopathie, l’homéopathie, l’oligothérapie, l’organothérapie, la neuro acupuncture, la relaxation, le training autogène de Schultz, la sophrologie, l’hypnose ericksonienne, le bio-feed-back. Il utilise dans son approche psychothérapeutique certains aspects de l’approche cognitivo comportementale, la programmation neuro linguistique, l’approche ericksonienne, l’approche stratégique brève de Palo Alto et la gestalt-thérapie.

Après son activité de généraliste de quartier au cours de laquelle il a pris conscience de l’importance et de la fréquence des troubles fonctionnels dans la pathologie, il s’est orienté vers une pratique de médecine fonctionnelle qui l’a conduit tout naturellement à celle de la médecine psychosomatique puis à la psychothérapie.

Imprégné de culture psychanalytique, il s’appuie néanmoins sur l’approche cognitivo comportementale, sur les modèles théoriques de l’approche systémique, sur les apports des neurosciences, sur les concepts de l’éthologie humaine, sur l’approche stratégique de Palo Alto, sur certains aspects du constructivisme ainsi que sur l’approche humaniste.

Sa pratique l’a conduit philosophiquement à regarder la pathologie, qu’elle soit somatique, fonctionnelle, psychosomatique, psychologique, comme une pathologie du contact et de la communication : pathologie de la communication de cellules entre elles, pathologie de la communication d’organes entre eux, pathologie de la communication du cerveau avec le corps ou l’inverse, pathologie de la communication d’une personne avec elle-même, avec l’autre, pathologie de la communication d’une personne avec son environnement…

Il s’inspire d’auteurs comme Milton Erickson, Ernest Rossi, Freddy Mammo, qui considèrent que nous possédons toutes les ressources pour faire face aux difficultés que nous rencontrons et que des problèmes surgissent lorsque l’action de ces ressources se trouve bloquée.

Selon ces auteurs, en cas de blocage nous sommes exposés à deux sortes de problèmes:

Soit, nos automatismes ayant buté, notre conscient s’est « éveillé » et a tenté de construire une solution nouvelle. Si celle-ci a été fructueuse notre conscient a pu lâcher prise et nous retournons à nos automatismes, la nouvelle solution s’ajoutant aux ressources. Si la solution construite avec notre conscient bute, nous tentons généralement un peu plus fort de cette solution, ce qui génère un peu plus fort du même résultat: l’échec. Cet échec peut se répéter ainsi de longues années. La solution consistera alors à parvenir à arrêter d’utiliser plus de la même solution inefficace. Cela nécessitera de travailler à arrêter de tenter de faire consciemment là où l’inconscient fait mieux que le conscient. L’accompagnement thérapeutique s’attachera à repérer comment la personne s’y prend pour maintenir le problème, en utilisant ce qu’elle pense être la solution, et à créer les conditions la mettant dans l’impossibilité d’utiliser cette solution, afin de permettre aux automatismes inconscients de reprendre la main.
Soit les symptômes dont souffre la personne seront partie intégrante de la solution. En effet tout traitement possède un effet principal thérapeutique bénéfique qui peut être grevé d’effets secondaires désagréables. Lors de la mise en place spontanée de solution par notre inconscient la réponse pourra être partiellement efficace mais au prix d’effets secondaires notables. On peut parler de solution optimale insatisfaisante mise en place par nos automatismes inconscients. Solution optimale dont nous ne sommes pas conscient des effets bénéfiques, masqués qu’ils sont par les effets secondaires qui deviennent les symptômes et qui sont au premier plan de la scène. La personne n’aura de cesse de vouloir se débarrasser des symptômes. Mais pour que les symptômes disparaissent il faut que disparaisse la réponse et donc aussi l’effet bénéfique. La personne sera enfermée dans cette double contrainte pathogène : son fonctionnement conscient multipliera les tentatives pour faire disparaître le symptôme tandis que son fonctionnement inconscient multipliera les échecs des efforts conscients afin de préserver la partie positive du résultat. L’accompagnement thérapeutique s’attachera à amener la personne à admettre la présence des symptômes, voire dans l’idéal à chercher à les augmenter. Dés lors qu’elle cessera ses efforts pour combattre la réponse optimale insatisfaisante celle-ci pourra se développer au mieux, généralement jusqu’à aboutissement du résultat et disparition de la nécessité de la réponse, qui s’accompagnera alors de la disparition des effets secondaires.
Dans les deux cas le problème ne pourra exister que grâce à la rigidité des traits de personnalité de la personne. Dés lors le travail thérapeutique consistera à renoncer à se concentrer sur le symptôme pour se concentrer sur l’assouplissement et l’enrichissement des traits de personnalité.

On conçoit que partisan de cette façon de considérer la pathologie et le traitement Sydney Gourdet n’ait pu qu’être séduit par les idées développées dans boulimie.fr, y adhérer et y collaborer.

Ses thérapeutes de référence sont Fritz Perls, Paul Watzlawick, Milton Erickson, Serge et Anne Ginger, Ernest Rossi, François Roustang, Richard Erskine, Boris Cyrulnik.