Psychothérapie et addiction alimentaire. Choisir un psy de posture égal à égal

Psychothérapie addiction alimementaire: centrée sur le problème d’identité.

Une jeune femme rouge de colère dit à son psy en hurlant :
« Vous me dites à chaque séance que j’ai besoin de me respecter davantage, que je dois m’aimer plus… mais vous ne me dites jamais par où commencer et comment je dois faire! ».

Psychologue pour l’addiction alimentaire : une formation spécifique

Certains psychologues pour l’addiction alimentaire comprennent que le symptôme alimentaire n’est que la conséquence d’un problème d’identité. Cependant quand on est atteint de cette addiction, c’est sur le comportement alimentaire qu’on voudrait pouvoir agir en premier. Parce que c’est difficile, quand on ne se fait pas vomir, qu’on se trouve moche et qu’on a un réel surpoids, d’avoir la même place que les autres filles aux yeux des garçons. Dans la nouvelle série britannique « My Mad Fat Diary »1, Rae, 16 ans, 105 kilos, tente courageusement de résoudre son problème d’image avec l’espoir de plaire malgré tout. Mais comment réussir à plaire quand on est hors-norme et qu’on ne s’aime pas?

hypnose réparatrice : la visualisation

Le psy de cette jeune femme n’est pas un psychologue spécialisé pour l’addiction alimentaire, et par chance elle très éloignée de celle qu’aurait un psychologue classique pour l’addiction alimentaire, s’avère immédiatement efficace. Il la somme de fermer les yeux, et d’imaginer, assise à côté d’elle, la petite fille qu’elle était à huit ans. A-t-elle envie de lui dire qu’elle est moche et qu’on ne peut pas l’aimer ? A-t-elle envie de lui faire tous les reproches qu’elle se fait aujourd’hui à elle même ?

Cet exercice de visualisation fait basculer Rae dans un registre émotionnel profond. En larmes elle reconnait que la petite fille (devant elle, grâce au jeu-de-rôle) ne mérite pas la montagne de qualificatifs négatifs qu’elle s’attribue aujourd’hui à elle-même…

Pour tout addiction il faut un psy spécialement formé aux troubles de la personnalité

Avoir une addiction c’est souvent le signe d’un problème d’identité profond
Cette séance de psychothérapie avec un psychologue non spécialisé pour l’addiction alimentaire est une fiction écrite par les auteurs de «My Mad Fat Diairy» (en français « journal d’une ado hors norme). Mais elle n’en est pas moins représentative de ce que devrait être une thérapie avec des personnes qui souffrent d’une addiction.

L’addiction c’est ce sur quoi les personnes s’accrochent pour ne pas souffrir de leur vide identitaire 

Avoir une addiction, c’est avoir un comportement dysfonctionnel, mais c’est surtout l’expression d’un problème plus profond: on ne se suffit pas à soi-même, on se sent incomplet, on a une très mauvaise image de soi. En abordant exclusivement la problématique de l’identité, la thérapie vise l’origine du mécanisme psychologique de l’addiction.

Très souvent les psychothérapies de l’addiction tentent de s’attaquer à l’addiction alors qu’il faut commencer par aider la personne à trouver des repères

Elle est bien plus efficace que les thérapies traditionnellement pratiquées par les psychologues pour l’addiction alimentaire aujourd’hui avec les personnes boulimiques hyperphagiques, qui visent prioritairement à contrôler les comportements dysfonctionnels dans le but de les enrayer. On n’enraye pas une addiction par le sevrage même si celui-ci permet de faire une pause (dans la mesure où on est surveillé).

La psychothhéapie existentielle ou humaniste 

Le psy de la jeune femme ne s’intéresse pas à son comportement alimentaire
Très inspirée de la psychothérapie existentielle que pratique Irvin Yalom, et qu’il décrit dans la seconde partie de « Le Jardin d’Epicure », on peut constater que le thérapeute de la série n’est pas neutre comme la plupart des psys. Il ne s’intéresse pas au comportement alimentaire de Rae, ni à son poids. Il ne s’intéresse qu’à son problème d’identité.

Dans une psychothérapie humaniste le psy est d’égal.à égal avec la personne qui vient le consulter

Et, pour ce faire, il entre avec elle dans une vraie relation d’égal à égal. Comme on le voit sur la séquence, contrairement à ce que font d’habitude les psychologues pour l’addiction alimentaire, ce psy-là s’autorise, tout au cours de la séance, à mouiller sa chemise lui aussi en s’impliquant tant émotionnellement que philosophiquement.

Cette posture d’égal à égal, assez éloignée de la psychothérapie traditionnelle, s’avère immédiatement efficace, au sens où elle pousse Rae à sortir de ses schémas mentaux répétitifs. La voilà tout à coup en contact avec son passé, non pas pour s’en plaindre ou pour le comprendre, ni même simplement pour le revivre, mais pour le reconstruire.

Les psychologues pour l’addiction alimentaire échouent à travailler le symptôme

Les psychologues pour l’addiction alimentaire auraient pour avantage à travailler directement les problèmes d’identité. La visualisation est un outil très intéressant en thérapie individuelle. Ce que l’on sait aujourd’hui de la visualisation, c’est que ce qui est imaginé prend valeur de réel, aussi bien pour l’inconscient, que pour notre fonctionnement biologique cérébral. C’est ce qu’illustre Brassens avec humour quand il chante: « quand je pense à Fernande, je bande ». Vous pouvez également tout de suite vous en rendre compte en vous imaginant mordre à pleines dents dans un citron. Une sensation immédiate d’acidité dans les bajoues vous montre à quel point l’imaginaire peut devenir réel.

Lorsque l’on profite en psychothérapie d’une émotion intense pour imaginer une situation, on déclenche dans le cerveau des processus chimiques qui permettent à notre inconscient d’ancrer l’expérience présente aussi profondément que le sont nos expériences passées. Ainsi, ce qui a été mal interprété par le patient dans son enfance peut être confronté et neutralisé par ce que qu’il vit dans sa vie adulte, en séance, sous le coup de l’émotion. En travaillant sur l’identité les psychologues pour l’addiction alimentaire vont droit au but.

En psychothérapie comprendre intellectuellement ne suffit pas

Selon Irvin Yalom, la psychothérapie ce n’est pas parler du passé pour comprendre ce qui s’est passé. C’est surtout apprendre concrètement à se sentir bien dans sa peau parmi les autres. Comprendre intellectuellement ne suffit pas, il faut aussi apprendre de l’expérience émotionnelle au présent. Et pour que l’expérience au présent rende possible des apprentissages, il est nécessaire que le psychologue pour l’addiction alimentaire ne soit pas qu’un thérapeute. Lorsqu’il est également une personne, il apporte une dimension de réel qui donne une chance au patient de sortir enfin de ses schémas répétitifs.

L’Authenticité est nécessaire tant pour le psy que pour la personne qui consulte

Ainsi, pour qu’un psychologue pour l’addiction alimentaire parvienne à résoudre un problème d’identité, il faut de l’authenticité de part et d’autre. Le thérapeute doit se mettre lui aussi « à table » émotionnellement parlant, explique Irvin Yalom, Faute de quoi le patient ne lâchera pas tout ce qu’il a besoin de lâcher. Il n’est bien sûr pas nécessaire qu’il raconte sa vie de long en large mais il est nécessaire qu’il dise au patient ce qu’il ressent de lui quand celui-ci s’exprime. Ses réactions par exemple doivent être franches, authentiques et sans fard quand il est émotionnellement touché par son patient.

Les grands psychologues que sont Ronald Laing et Irvin Yalom : des modèles à suivre

Ce serait bien que les psychologues pour l’addiction alimentaire se rapprochent de cette conception de la thérapie telle qu’elle est traitée dans la série n’est pas nouvelle. Ronald Laing, l’un des co-fondateurs du mouvement humaniste appelé « antipsychiatrie » travaillait lui aussi dans la transparence avec ses patients psychotiques à la Tasvistok clinic en Angleterre. Il disait par exemple qu’il utilisait sa propre folie pour travailler avec eux. Il a laissé de son travail des vidéos qui montrent que ses séances ressemblaient davantage à une rencontre entre deux amis proches qu’à une consultation entre un malade et un médecin.

Les meilleurs psy sont bienveillants mais pas protecteurs

Les vidéos montrent aussi que Ronald Laing était un thérapeute bienveillant mais, en aucun cas, «protecteur ». Comme tous les psychanalystes formés par un institut psychanalytique, Il se gardait bien d’être un « parent » ou un « soignant » pour ses patients. Simplement il pensait que pour certains patients, la neutralité n’était pas adaptée. Contrairement à ce que font habituellement les psychologues pour l’addiction alimentaire, selon Ronald Laing, tout comme I. Yalom, les émotions du thérapeute ont toujours de l’intérêt, soit parce qu’elles renvoient à quelque chose que le patient a provoqué malgré lui, soit parce que, même si elles sont une « projection »1 ou un « contre-transfert » du psy, elles sont utiles. Elles apportent de l’intimité et de l’équité à la relation ce qui rend possible l’expérience, l’émotion et la répétition nécessaires au changement.

Si la psychothérapie existentielle dans un rapport d’égal à égal est très efficace pour les patients qui ont des problèmes d’identité, elle n’est pour autant pas encore très répandue.

« Les psychologues pour l’addiction alimentaire que j’ai rencontrés à l’hôpital sont très rationnels, très logiques. Ils sont plutôt froids » m’a dit un jour une jeune femme dans un groupe de thérapie. « Ce n’est pas réconfortant. On ne se sent pas entendu. On n’a pas l’impression qu’ils compatissent. Ils essayent d’intellectualiser, le pourquoi, le comment… Je n’ai trouvé qu’un seul médecin avec qui je me sentais bien dans cet hôpital. Quand il te regarde, tu sens que tu existes. Il parvient à entrer dans une connexion humaine, émotionnelle, affective. À la fin d’une séance il me dit : « courage, courage, on va y arriver ». Quand je vais mieux il est un peu plus distant, mais il sent tout de même que j’ai besoin de réconfort plus que de comprendre des choses de mon enfance… Il me dit que comprendre, on le fera plus tard, une fois que la dépression sera guérie ».

C’est une démarche que devrait adopter tous les psychologues pour l’addiction alimentaire.

Les psychologues pour l’addiction alimentaire dans les centres spécialisés sont nombreux. Comment choisir ?

Pour trouver un psy comme celui décrit par cette jeune femme ou comme celui de Rae, il faut donc soit avoir de la chance, soit avoir de la détermination pour en rencontrer plusieurs, jusqu’à trouver celui qui vous convienne. Les seuls critères que vous aurez à prendre en compte sont:
– qu’il ne s’intéresse pas à votre comportement alimentaire mais à votre identité,
– et qu’il ne soit ni trop neutre, ni protecteur.

Mais trouver un bon psychologue pour l’addiction alimentaire n’est pas suffisant. Si sa posture thérapeutique compte, la votre compte également. Il vous faudra être authentique. En psychothérapie, il n’y a pas de joker. Il vous faut être vous-même, même quand vous vous sentez bête ou moche… Quand quelque chose chez lui ou chez vous vous dérange, il faut oser en parler, puisque l’essence d’un bon travail psychothérapeutique se puise dans la relation entre vous et lui(elle).

Très important : un bon psy n’est pas suffisant…

`Lorsque vous trouverez votre psychologue pour l’addiction alimentaire, n’attendez pas de lui qu’il soit un psy « idéal ». On est toujours déçu, par moments, dans une relation intime parce qu’on ne pense pas la même chose… parce que l’autre ne comprend pas ce que l’on veut dire… Ce qui compte en psychothérapie, ce n’est pas de ne jamais être déçu, mais c’est de dire qu’on est déçu lorsque l’on est déçu (sans faire le passage à l’acte de partir ou de se taire). Avec le temps, une telle relation patient-thérapeute deviendra idéale.

Si le psychologue pour l’addiction alimentaire que vous choisirez se donne les moyens d’être authentiquement libre de vous dire ce qu’il ressent de vous, et si vous-même vous vous efforcez d’être totalement authentique face de lui, la psychothérapie parviendra à résoudre votre problème d’identité et, ce faisant, dans la foulée, elle vous permettra de ne plus avoir besoin des addictions pathologiques.

Catherine Hervais

1 Série écrite par Tom Tidwell et sortie en France sur E4 en 2013. Elle est basée sur le livre My Fat, Mad Teenage Diary, écrit par Rae Earl d’après sa propre histoire d’adolescente obèse et atteinte de Troubles Obsessionnels Compulsifs. L’auteure se raconte jour après jour de façon brute et sincère et décrit quelques unes des ses séances de psychothérapie.

2 La Tavistock Clinic est le premier centre de thérapie psychanalytique anglais conventionné fondé en 1920.

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