Quel traitement pour la boulimie?

La psychologie des troubles alimentaires au-delà des comportements. 

Quel traitement pour la boulimie ? L’approche psychologique boulimie hyperphagie est souvent perçue à travers le prisme médical qui donne trop d’importance au trouble du comportement alimentaire. Or la boulimie n’est que ce qui permet de s’apaiser d’un trouble d’identité. Pour les psychologues, ces troubles sont le reflet d’un malaise plus profond. Plongeons dans la compréhension psychologique de ces affections pour mieux les appréhender.

La définition de la psychologie—psychanalytique et humaniste, (le psychologue n’est pas médecin mais a fait lui aussi 7 ans d’études universitaires et, dans le cas où il est aussi psychothérapeute, une formation personnelle (développement personnel sous la forme d’une « analyse » ou d’une psychothérapie) va au-delà de l’aspect comportemental. Le trouble du comportement alimentaire est secondaire et cache un malaise plus profond qui se matérialise par :

Une obsession de la nourriture quasi constante (et c’est affreux d’être prisonnier d’une obsession) (cf. animation)

Un sentiment de décalage avec soi et avec les autres (même quand on a tout pour être heureux). « J’avais l’impression d’être une mouche dans un verre » dit une jeune femme boulimique (cf. vidéo extrait n°12 du documentaire « Boulimie et Thérapie »)

Une hypersensibilité relationnelle quasi constante qui se traduit par de la violence contre soi ou contre l’autre et/ou un repliement sur soi…

Les étiquettes «boulimique» «anorexique», «hyperphagique» n’ont alors pas beaucoup d’importance et le traitement qui devra s’en suivre (même s’il peut et doit parfois doit se compléter par une approche pharmacologique) ne pourra pas simplement s’appuyer sur la volonté du sujet. Même si votre proche réussit à contrôler son comportement alimentaire, elle (ou il) n’obtiendra qu’une réussite à court terme (parfois très utile d’ailleurs pour faire une pause santé, reprendre du poids par exemple, ou ne plus être toute la journée en train de se gaver).

Mais le contrôle ne dure qu’un temps et même quand votre proche tient bon elle continue à vivre avec son obsession alimentaire … avec toute l’irritabilité que cela suppose, le repliement sur soi, et les difficultés relationnelles. 

Les troubles alimentaires, tels que la boulimie et l’anorexie, sont bien plus que de simples comportements liés à la nourriture. Ils sont le reflet d’un malaise intérieur,

Les troubles de la personnalité sont des schémas durables de pensée, de perception et de comportement qui diffèrent de ce que la société considère comme la norme. Ces troubles peuvent souvent rendre la vie quotidienne difficile pour ceux qui en souffrent. Dans de nombreux cas, pour faire face à ces défis, certaines personnes développent des dépendances.

Ces addictions peuvent être à des substances, comme l’alcool ou les drogues, ou à des comportements, comme le jeu ou la nourriture. L’addiction agit comme un mécanisme d’adaptation, offrant un soulagement temporaire de la douleur ou de l’anxiété.

L’addiction, bien qu’essentiellement perçue comme négative, peut avoir des bénéfices psychologiques temporaires. Elle offre souvent un échappatoire, un moyen de fuir une réalité douloureuse ou stressante. Dans ces moments, l’individu ressent un soulagement, une évasion éphémère qui lui procure du plaisir ou du réconfort. Cette sensation peut renforcer l’estime de soi, donner un sentiment de contrôle ou d’appartenance, surtout si l’addiction est partagée au sein d’un groupe. Cependant, ces bénéfices sont souvent de courte durée et peuvent masquer des problèmes sous-jacents. À long terme, l’addiction peut aggraver la détresse psychologique, d’où l’importance de chercher des solutions saines pour gérer le stress et les émotions.

La psychothérapie de groupe se présente comme une modalité de soin particulièrement adaptée pour traiter l’addiction alimentaire, en raison de sa capacité à créer un environnement de soutien et d’identification mutuelle parmi les participants. Contrairement aux approches thérapeutiques individuelles, la psychothérapie de groupe permet aux individus de partager leurs expériences et leurs défis liés à l’addiction alimentaire dans un cadre collectif, favorisant ainsi la compréhension et la confrontation à soi-même par un effert miroir lors des échanges authentiques avec les participants.

Cependant, cette « solution » est souvent contre-productive, car elle peut aggraver les symptômes du trouble relationnel intime et amplifier les problèmes de santé. Il est essentiel de reconnaître et de traiter à la fois le trouble de la personnalité et l’addiction pour offrir une chance de guérison complète à l’individu. D’une quête d’identité et d’une lutte contre soi-même, comprendre la dimension psychologique de ces troubles est essentiel pour offrir un soutien adapté et une psychothérapie efficace à ceux qui en souffrent. Dans ce cadre, la psychothérapie de groupe joue un rôle crucial pour plusieurs raisons :

  1. Sentiment d’appartenance : Les participants bénéficient d’un sentiment d’appartenance et de compréhension mutuelle. Savoir qu’ils ne sont pas seuls dans leur lutte peut alléger le fardeau psychologique de l’addiction et favoriser un sentiment d’espoir.

  2. Apprentissage social : La dynamique de groupe facilite l’apprentissage social. En observant les progrès des autres membres du groupe, un individu peut apprendre de nouvelles stratégies pour gérer ses propres comportements addictifs et améliorer sa régulation émotionnelle.

  3. Soutien émotionnel : La psychothérapie de groupe offre un espace sécurisé pour exprimer des émotions et des expériences difficiles. Ce partage émotionnel peut contribuer à réduire le sentiment de honte souvent associé à l’addiction alimentaire et renforcer la résilience individuelle.

  4. Amélioration de l’interpersonnalité : En travaillant sur les problèmes relationnels dans un contexte de groupe, les participants peuvent améliorer leurs compétences interpersonnelles, ce qui est souvent un aspect problématique chez les personnes souffrant d’addiction.

  5. Rétroaction constructive : Le groupe fournit un miroir réflexif où les membres peuvent recevoir et donner des retours constructifs sur leurs comportements, favorisant ainsi une prise de conscience et un changement de perspective.

En conclusion, la psychothérapie de groupe offre un cadre thérapeutique riche et polyvalent, particulièrement adapté pour adresser la complexité de l’addiction alimentaire. En facilitant le partage d’expériences, le soutien mutuel, et l’apprentissage de nouvelles compétences relationnelles et émotionnelles, cette approche peut mener à des changements profonds et durables dans la vie des individus, leur offrant ainsi une meilleure chance de récupération et de bien-être à long terme.

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