Le lien entre le manque d’estime de soi et l’addiction alimentaire

Le mande d’estime de soi et l’addiction alimentaire on un lien évident quand on fait psychothérapie;Tant pour la psychiatre que pour la psychanalyse.La psychiatrie (Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux (DSM)) voit dans le manque d’estime de soi l’un des principaux critères diagnostiques de la boulimie, c’est, pour la psychiatre, parce que les individus touchés par l’addiction alimentaire accordent une importance excessive à la forme et au poids de leur corps. Ce qui contribue selon la psychiatrie à la faillite de leur estime de soi.

Mais si la psychiatrie voit une relation de cause à effet entre l’addiction alimentaire et le manque d’estime de soi, la psychanalyse, elle, voit elle aussi un lien direct entre l’addiction et l’estime de soi, mais dans le sens inverse : c’est parce qu’on manque d’estime de soi qu’on a une addiction d’origine psychologique et non l’inverse.

Selon que l’on adopte le point de vue de la psychiatrie ou celui de la psychanalyse on vise en psychothérapie deux objectifs différents. La médecine cherchera à combattre le trouble alimentaire en vue de restaurer l’estime de soi. Tandis que les psychothérapie d »influence psychanalytique chercheront d’abord l’acquisition de l’estime de soi en vue de voir disparaître ensuite l’addiction alimentaire. 

Origines du manque de confiance en soi

D’un point de vue psychanalytique, le manque d’estime de soi n’est pas simplement lié à l’importance accordée à l’apparence physique. Il est plutôt considéré comme étant généré par des angoisses existentielles et des difficultés relationnelles, qui poussent certains individus à chercher refuge dans des addictions pour faire face à la vie. Ce manque d’estime de soi peut être profondément enraciné dans l’enfance, lorsqu’une intériorisation inadéquate des premières relations de l’enfant et de son environnement se produit. Des signes avant-coureurs peuvent déjà être observés dès le plus jeune âge, tels que le besoin excessif de plaire et de faire plaisir aux autres.

Les approches thérapeutiques

La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est souvent utilisée dans le traitement de la boulimie, incorporant parfois des approches corporelles telles que la danse, des ateliers de « relookage » ou du yoga. L’objectif est d’aider les patients à se familiariser avec leur corps et à apprendre à l’aimer.

Cependant, les approches psychanalytiques et les nouvelles psychothérapies peuvent également être bénéfiques. Ces approches adoptent une perspective empathique et cherchent à aider les individus à reconnaître et exprimer leurs émotions authentiques, en particulier le « petit enfant » intérieur qui peut avoir été négligé ou réprimé. La psychothérapie empathique vise à rassurer cette partie vulnérable de la personne et à favoriser une relation authentique avec soi-même et les autres.

L’efficacité de la psycothérapie de groupe pour l’acquisition de l’estime de soi.

La psychothérapie de groupe offre un contexte puissant pour renforcer l’estime de soi. En interagissant avec des pairs partageant des expériences similaires, les individus se sentent compris et soutenus. L’échange d’idées et de feedback bienveillant favorise la découverte de soi, renforçant la confiance et l’affirmation de soi. L’atmosphère empathique et sécurisante du groupe encourage l’expression émotionnelle et la transformation personnelle, contribuant ainsi à l’amélioration globale de l’estime de soi.

Les défis du « faux-self »

Dans la psychothérapie des boulimiques, il est important de prendre en compte le concept de « faux-self » proposé par le psychanalyste Donald Winnicott. Les boulimiques peuvent masquer leur véritable nature en se présentant avec un faux-self intellectuel, éloigné de leurs émotions authentiques. La thérapie doit être confrontante pour aider les patients à abandonner cette façade et à développer une relation plus authentique avec eux-mêmes.

Conclusion

En conclusion, le manque d’estime de soi peut jouer un rôle clé dans l’addiction alimentaire chez certaines personnes boulimiques. Les origines de ce manque de d’estime de soi peuvent être retracées jusqu’à la petite enfance, nécessitant des approches thérapeutiques empathiques pour restaurer une relation authentique avec soi-même et les autres. Ainsi, l’addiction alimentaire n’est plus insurmontable lorsque perçue comme un reflet du manque d’estime de soi. En se concentrant sur les problèmes d’identité et de relations, et en développant une estime de soi positive, la dépendance peut s’estomper. Reconnaître que l’alimentation compulsive comble un vide émotionnel est essentiel pour briser ce cercle vicieux. En s’attaquant aux racines profondes, on ouvre la voie vers une guérison durable et une meilleure relation avec soi-même et la nourriture.