Boulimie et sexualité chez la femme, épanouie ou inexistante ?

Sexualité épanouie et boulimie. Soyons cash, parlons sexe. Mais pas n’importe comment.  Les personnes boulimiques ont souvent beaucoup de difficulté dans leurs rapports avec leurs corps et avec la sexualité, mais pas toujours. Certaines aiment beaucoup le plaisir sexuel et sont très demandeuses, presque trop pour leur partenaire à les entendre. Il y a ainsi celles qui croient  qu’elles n’y arriveront jamais et celles qui la consomment pour se donner des sensations fortes, se sentir exister un peu comme la boulimie, de façon addictive, pour combler des carences identitaires.

Boulimie.fr ce mois-ci a donc testé pour vous un « atelier » dont le thème est justement la sexualité. L’animatrice de ce groupe, Emma est une jeune femme qui n’est ni psy ni médecin. Il fut une époque, la sexualité n’était pas « son truc ». Et puis, son parcours de vie a fait qu’un jour elle a pu découvrir le bonheur de vivre avec une sexualité épanouie. Sachant à quel point certaines connaissances et des techniques peuvent parfois être utiles voir essentielles pour certaines femmes, elle a décidé de se lancer dans l’animation de groupes d’initiation. Élégante et discrète, cette jeune femme qui n’est ni avide ni « nympho » sait parler avec retenue et pudeur des thèmes qu’elle aborde et surtout sait parfaitement écouter au point que la confiance s’est installée tout de suite dans le groupe auquel nous avons assisté.

Quant au reportage.. L’expérience est nouvelle et émouvante. Nous sommes très touchées par le courage de ces femmes venues dire des choses qu’on ne partage parfois même pas avec ses amis. Elles ont tous les âges, tous les styles et une même envie de fluidité dans leur vie entre ce qui est du registre de l’amour et de la sexualité.

Certaines se sentent perdues entre l’idée théorique d’une sexualité nécessairement explosive ou romantique et ce qu’elles vivent dans la réalité. L’une d’elle, explique en baissant les yeux avec un sourire un peu gêné qu’elle n’a jamais eu d’orgasme et parle d’ « un mur infranchissable ». Une autre raconte comment une agression a été le déclic qui l’a amenée à entamer un travail sur elle, sur ses sensations et, au final, sur l’exploration de sa sexualité. Une toute jeune femme, longtemps en retrait, interrogée, dit qu’elle pense n’avoir rien d’intéressant à dire. Les autres ont néanmoins été très intéressées d’apprendre par elle qu’elle a déjà connu l’orgasme en faisant du sport « par accident », mais jamais avec son compagnon. Elle ne sait pas comment renouveler l’expérience avec lui. Certaines s’interrogent sur la façon de toucher un sexe d’homme. Plusieurs se demandent s’il est « normal » qu’elles aient besoin d’une stimulation clitoridienne pour jouir… Toutes finissent par partager quelque chose qui va nourrir ou aider les autres. Sans oublier celles qui, déjà à l’aise dans leur sexualité, viennent pour passer une soirée légère, échanger entre femmes et, accessoirement, poser une question précise. Au fur et à mesure de la soirée, la petite gêne du début disparaît totalement pour laisser place à un échange authentique dans lequel toutes en viennent à admettre que les particularités de chacune non seulement ont leur place mais font perdre toute pertinence à l’idée de « normalité ».

Selon Emma avec qui nous nous sommes entretenues après le groupe, la sexualité ne se passe pas « d’abord à deux ». Elle passe d’abord par un rapport à soi. Elle a vu son « atelier » comme une approche pédagogique qui permet de découvrir les bases de ce qui n’a pas pu être appris, pour diverses raisons. Et dans sa manière d’animer elle reste très attentive à ne pas expliquer  comment ça « devrait » être mais plutôt à transmettre des éléments de base qui permettent d’apprendre à mieux se connaître et à s’approprier pleinement sa sexualité.

Une autre forme de méditation qui n’a pas seulement pour but la pleine conscience appaisante et créatrice mais aussi le plaisir ?

 

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