Auteure de l'article : Catherine Hervais,
psychologue spécialisée dans l'addiction alimentaire
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Les toxicos de la bouffe
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Catherine HervaisPayot Poche Lorsque j’étais boulimique, je me suis rendue compte que cela ne servait à rien de m’abstenir d’avoir des crises. Cela ne résolvait pas l’obsession, au contraire : à chaque fois que j’étais dans le contrôle, je ne pensais qu’à manger au point d’en rêver la nuit et de me réveiller le matin effrayée d'avoir "craqué". Lors de mon propre parcours thérapeutique, la psychanalyse d’abord, les nouvelles thérapies ensuite (la gestalt en groupe tout particulièrement) puis l'hypnose ericksonienne), j’ai découvert qu'en ne parlant jamais de mon comportement alimentaire, en m’efforçant seulement de devenir moi-même, sans masque, en apprenant à trouver ma place face aux autres, ma boulimie disparut totalement, définitivement, sans effort de volonté.
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Forte de cette découverte, devenue psychologue, je décidai d’adapter la gestalt thérapie aux personnalités addictives. Cela fait de moi une thérapeute plutôt directive avec des aménagements psychopédagogiques:..
J'impose des règles : ne pas tricher, ne pas jouer un rôle, ne pas agresser (on peut tout dire, mais gentiment), ne pas intellectualiser (ce qui compte c’est ce que l’on ressent, pas ce que l’on pense), ne pas parler de nourriture, ne pas chercher d'explication dans le passé même si le passé a son rôle à jouer dans les difficultés du présent.
Intensif (chaque séance dure un week-end), confrontant (mais néanmoins chaleureux) ce protocole de traitement vise à confronter les personnes boulimiques-anorexiques à leurs émotions et à croyances en les travaillant dans le présent des inter-relations du groupe et non pas en les racontant (comme c’est souvent le cas dans d’autres thérapies).
Mon hypothèse était juste: pour mes patients comme pour moi avant eux, il apparaissait qu’en devenant soi-même, en respectant ses non-envies, son rythme à soi, ses choix, ses imperfections, ses moments de « folie », en s'affirmant face à l'autre tout en le respectant lui aussi dans sa différence, l’obsession de la nourriture disparaissait ainsi que les boulimies.
Illustré de mon propre témoignage et de témoignages de mes patients « Les Toxicos de la Bouffe » développe l’idée que pour se débarrasser d’une addiction il est plus important d'identifier ses émotions pour apprendre à les gérer que de s'attacher désespérément à stopper ses comportements addictifs".
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Commentaires
La boulimie est devenue mon amie, ma meilleure amie même, j'essaie d'être bienveillante avec elle quand elle me tiraille, mais elle me permet d'accepter tout ça cette Vie que je ne comprends pas vraiment que je ressens plus que je ne la vis.
Merci pour ce témoignage !!!!