La boulimie non vomitive
Auteure de l'article : Catherine Hervais,
psychologue spécialisée dans l'addiction alimentaire
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Il fallait un article de témoignages dédié aux personnes boulimiques qui ne se font pas vomir, on parle alors de boulimie non vomitive.
Soigner la boulimie non vomitive
Boulimie non vomitive : La douleur physique en plus
Les personnes qui souffrent de boulimie non vomitive ont tendance à le cacher, si bien que leur souffrance n'est souvent pas prise en compte par les médecins, les psys, et les personnes de leur entourage. Je suis émue par le courage et tout ce qu'elles réussissent à faire pour essayer malgré tout de vivre une vie "normale". Boulimie.fr ce mois ci leur donne la parole. Cette page de témoignages est liée à l'éditorial intitulé Boulimie sans vomissement ou phyperphagie ? du mois de septembre 2013.
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Boulimie non vomitive : définition
À la différence de l’hyperphagie boulimique, la personne qui souffre de boulimie non vomitive fait des crises de boulimie énormes. Ces crises sont à la fois apaisantes et en même temps extrêmement douloureuses, au sens où on a des problèmes de digestion ainsi que de douleur, tant le ventre est gonflé. Sans parler de la rage que l'on ressent parce que on amasse beaucoup de kilos en très peu de temps, au point de ne pas supporter son corps. C'est même pire que cela : les personnes qui font de la boulimie non vomitive haïssent leur corps au moindre surpoids. Dans le film « Boulimie et Thérapie » (que l’on peut voir dans les vidéos de ce site) une femme explique qu’elle pouvait prendre 30 kilos pour s'efforcer de les reperdre aussitôt. De sorte que son seul et unique but dans sa vie se résumait à vouloir perdre le poids acquis.
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Qu'est-ce que la boulimie non vomitive (parallèle avec la boulimie vomitive) ?
La boulimie non vomitive est une addiction très sévère à la nourriture, et très pénalisante pour plusieurs raisons. On est tendu toute la journée et on ne réussit à se détendre que dans les moments où l’on mange. Alors, même quand on ne mange pas, toute la journée on pense à la nourriture et on ne parvient pas à être totalement présent à ce que l'on fait et encore moins avec les gens qui nous entourent. Il y a toujours quelque chose qui manque cruellement à la vie. Exactement comme dans la boulimie vomitive, sauf que là, on garde tout ce qu’on avale au point d'en avoir le ventre quasiment prêt à éclater.
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Symptômes de la boulimie non vomitive (parallèle avec la boulimie vomitive)
Mais on rencontre plus souvent des personnes qui font de la boulimie non vomitive et qui parviennent très souvent à garder un poids normal, grâce à du sport intensif pratiqué à outrance, quelquefois très tôt le matin avant d'aller au travail, ou très tard le soir après une boulimie gargantuesque. C'est très douloureux de courir le ventre « explosé » par la nourriture ingérée. Mais elles le font quand même, comme des guerrières prêtes à « faire la peau » au surpoids qu'elles ne veulent pas voir s'installer.
Celles qui ne font pas de sport font le yo-yo comme la jeune femme du reportage « Boulimie et Thérapie », que l'on peut voir sur ce site, qui prenait trente kilos en un mois et qui les reperdait les mois suivants. Tout le monde ne prend pas 30 kilos en un mois, mais c'est fréquent de voir quelqu'un prendre six kilos dans la semaine. Quand c'est le cas, on meurt de honte. Mais en même temps on fait bonne figure dans la vie professionnelle de sorte que cela ne se remarque pas trop. Beaucoup d'adolescents, eux, refusent de retourner en classe. Nombreux sont les parents qui ne savent pas quoi faire dans ce cas. (Face à ce désespoir familial j'ai écrit un livre d'accompagnement pour les familles qui s'appelle « boulimie anorexie guide de survie pour vous et vos proches » —éd. Dunod)
Enfin il arrive quelquefois qu'une dépression s'installe, tant la vie d'une boulimique non vomitive et difficile à supporter. Quand c'est le cas, la personne ne lutte plus pour perdre ses kilos, ni par le sport, ni par des diètes. De sorte qu’on peut reconnaître une phase dépressive chez une boulimique non vomitive à son apparence corporelle.
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La boulimie non vomitive pas prise au sérieux
La boulimie non vomitive n'était jusqu’à présent pas prise au sérieux quand les personnes n’étaient pas obèses. D'ailleurs les personnes boulimiques non vomitives elles-mêmes se demandent s'il est légitime pour elles de consulter un psy dans la mesure où elles ne se font pas vomir. Comme si tout n’était pas si grave lorsque l'on ne se fait pas vomir.
Pourtant, la détresse psychologique équivalente, voire plus grande pour ceux qui ont une boulimie non vomitive. L'obsession permanente de la nourriture est insoutenable. Et, en plus de l'obsession permanente de la nourriture, il y a aussi les efforts surhumains nécessaires pour perdre tous les kilos amassés parfois en très peu de temps. Certaines personnes vont jusqu’à prendre 30 kilos en un mois. Dans le reportage « Boulimie et Thérapie » (que vous pouvez trouver parmi les vidéos de ce site), une jeune femme expliquait que, régulièrement, elle prenait trente kilos et les reperdait peu de temps après. Mais non sans une immense souffrance et beaucoup de honte quand elle était au maximum de son poids.
En dehors de la souffrance mentale, la boulimie non vomitive peut parfois conduire au suicide, la souffrance physique d'avoir beaucoup trop mangé n'est pas négligeable non plus. Certaines personnes me disent qu'elles sentent leur ventre au bord de l’explosion après manger. La jeune femme du documentaire explique que parfois elle devait se mettre à genoux devant son lit, le ventre contre le matelas pour diminuer les douleurs, incapable de se coucher, ni même de s'asseoir.
Je me souviens également d'une jeune fille qui souffrait de boulimie non vomitive et qui venait de faire une grosse boulimie dans sa chambre et qui cette fois-là, n'a pas réussi à se faire vomir. Elle ne voulait pas que ses parents sachent qu'elle avait fait une boulimie. Quand ils ont frappé à sa porte, elle n'a pas voulu ouvrir. Elle était toute jeune et elle avait peur que son père la frappe. À travers la porte elle disait à son père « tu vas me taper ! tu vas me taper ! ». Son père finit par forcer la porte. Alors, dans l'affolement, elle a ouvert la fenêtre et elle a sauté du troisième étage. Ses parents sont descendus en courant. Elle était allongée sur le dos et ne bougeait pas. Sa mère pleurait en disant : « elle est morte elle est morte !». Mais elle n'était pas morte. Elle était allongée sur son dos sans pouvoir se relever à cause d'une ou deux côtes fêlées. Elle regarda ses parents et demanda en suppliant, comme si c’était la seule chose qui comptait : « s’il vous plaît faites-moi vomir faites-moi vomir ».
Il arrive aussi que des jeunes femmes feignent une tentative de suicide aux médicaments pour avoir un lavage d’estomac à l'hôpital. Je me souviens d’une jeune femme qui souffrait de boulimie non vomitive et qui, un jour, a eu un très grave accident de moto. Elle est restée à l'hôpital pendant très longtemps sous perfusion sans pouvoir ne manger ni même boire ou bouger. Lorsqu’elle est venue me voir en consultation, elle m'a fait une confidence qui m'a interloquée. Malgré l'une de ses jambes raccourcies par l’accident, malgré son visage marqué par une cicatrice et surtout malgré le fait qu’elle ait également perdu un œil dans cet accident, elle était très heureuse d’avoir enfin une silhouette mince. Elle me confia que la période après hôpital, malgré toutes les séquelles de son accident était la plus belle période de sa vie.
En lisant ces lignes vous allez peut-être penser qu'elle était folle. Mais pas du tout. Elle était journaliste, très appréciée dans son métier. Son caractère était doux et modéré. Bien sûr le fait qu'elle dise qu'elle était très heureuse à cette période-là malgré une jambe plus courte et un œil en moins peut surprendre. Mais n'avons-nous pas tous parfois des propos et des comportements qui, en apparence, ne font pas sens pour les autres ? En dehors des personnes qui souffrent de boulimie non vomitive, n’avons-nous pas tous tendance à nous attacher à des symboles auxquels nous accordons une importance démesurée, voire vitale et qui aux yeux des autres semblent totalement sans importance.
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Boulimie non vomitive, plus douleureuse moralement que la boulimie vomitive ?
Je terminerai cette introduction par une pensée pour toutes les jeunes femmes non vomitives que j’ai reçues, et qui après les crises de boulimies, le ventre plein à craquer, se forçaient à faire du sport intensif, le ventre plein à craquer, pour tenter de limiter leur prise de poids.
À se demander si la boulimie non vomitive n'est moralement pas plus douloureuse encore que la boulimie vomitive.
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Comment sont caractérisées les crises de boulimie non vomitive ?
Les crises de boulimie non vomitive, ressemblent en général tout à fait aux crises de la boulimie vomitive. Il y a quelques petites différences sur le plan des quantités. Certaines personnes peuvent ingurgiter le caddie plein d'un supermarché en une fois, tandis que d'autres se contentent de 3 paquets de gâteaux, Ces quantités peuvent être complètement variables. Chaque personne a sa manière de gérer son poids ou plus exactement de ne pas gérer son poids.
Boulimie non vomitive
Que faire après une crise de boulimie non vomitive ?
Après une crise de boulimie non vomitive, pour les personnes qui en font d’énormes, elles ont très mal au ventre et pendant un moment elles ne réussissent ni à s’asseoir ni même à s’allonger parfois. J'ai connu plusieurs personnes qui demandaient à aller aux urgences pour un lavage d'estomac tant la sensation douloureuse leur était insupportable. Mais on voit bien que la plupart du temps, les personnes qui souffrent de boulimie non vomitive ont très vite vient l'envie de dormir et puis, malgré tout, une très grande sensation d'apaisement. Cet apaisement est d'autant plus le bienvenu qu'on a été tendu et stressé pendant toute la journée à essayer de ne pas craquer.
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Hospitalisation et boulimie non vomitive
L'hospitalisation pour la boulimie non vomitive pose un problème parce que l'on sait très bien aujourd'hui, que lorsqu'on parvient à réguler l'alimentation pendant la période d'hospitalisation, la personne, en sortant, tiendra quelques jours ou quelques semaines pour découvrir que l'hospitalisation pour la boulimie non vomitive ne lui a servi qu’à faire une pause, parce qu'elle se remet à manger compulsivement comme avant. Pendant l'hospitalisation on agit surtout sur les comportements dysfonctionnels. Et il se trouve que ces comportements dysfonctionnels sont à la fois horribles à vivre parce que on a l'impression de ne pas maîtriser sa vie, mais qu’en même temps ils sont nécessaires pour le mental. Si bien que la personne, quand elle, sort se retrouve dans la nécessité de céder à ses pulsions pour réussir à supporter sa vie. Pour elle, manger est un lâcher-prise nécessaire et quasiment le seul lâcher-prise dont elle est capable. Tout le reste du temps, elle se sent très tendue au point d'avoir l'impression de n'être pas dans sa vie.
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Peut-on vaincre la boulimie non vomitive ?
On peut vaincre la boulimie non vomitive de la même façon qu'on peut vaincre la boulimie vomitive. Tout comme la boulimie vomitive, la boulimie non vomitive est liée à un trouble de la personnalité, et a des troubles relationnels quand l'affectif est en jeu. La psychothérapie intensive en groupe permet de travailler à la fois sur les problèmes d'identité et sur les problèmes relationnels, dans la mesure où le cadre nécessite des interactions authentique et où chacun s'efforce de réagir en fonction de ce qui lui plaît ou de ce qui lui dit plaît dans ce qui se dit dans le groupe. Ce faisant on se rend vite compte de nos fausses croyances et de nos interprétations de la réalité. En s'affirmant dans ce qui ne plaît pas mais aussi dans ce qui plaît, chacun apprend à s’affirmer face aux autres. Petit à petit, on apprend à être non seulement authentique, mais également à l'être sans fuir les gens ou les blesser. L'obsession de la nourriture s'en va alors sans qu’on ait besoin d’y toucher, toute seule. Les boulimies diminuent en intensité, en fréquence, en quantité, pour un jour disparaître tout à fait avec le temps.
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Comment vaincre la boulimie non vomitive ?
La boulimie non vomitive, tout comme la boulimie vomitive est liée à un problème d'identité doublé d'un problème relationnel. On se sent en décalage avec tout le monde. En dehors de manger, on a rarement envie d'autre chose. Pour faire disparaître l’addiction alimentaire, l'expérience montre qu'il faut réussir à enfin se sentir dans sa peau, parmi les autres. Pour ne plus avoir le sentiment d'être vide, nul(le), et jamais à sa place.
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Autre solution pour guérir de la boulimie non vomitive
il y a une autre solution pour guérir de la boulimie non vomitive. L'expérience des chercheurs en psychologique et des psychanalystes montre que la boulimie est nécessaire pour « calmer les nerfs ». Bien qu’elle soit horrible à vivre sur de nombreux plans au point qu’il y a de quoi être très impatient pour s'en débarrasser. Généralement les gens qui ont essayé des régimes ou des périodes d'hospitalisation, déçus par l'échec de leur démarche thérapeutique cherche une autre solution pour guérir de la boulimie non vomitive. Heureusement, il y en a une à condition d’en comprendre la cause : un manque d’estime de soi. Jusqu’à présent les médecins ont toujours pensé que le manque d’estime de soi était dû à la boulimie et à l’incapacité de se contrôler. Or d’un point de vue psychologique c’est le contraire. Le manque d’estime de soi est dû à un trouble de l’attachement de la première enfance. Même quand on réussit brillamment sa vie professionnelle, on est affectivement au fond de soi comme un bébé qui a besoin d’être rassuré affectivement en permanence. Donc, une autre solution pour guérir de la boulimie non vomitive, c'est de repérer l'identité véritable de la personne au travers de ses goûts et de ses dégoûts (et non de ses pensées) et lui permettre ainsi d'acquérir un sentiment de soi. Avec le temps et grâce aux échanges relationnels du groupe on gagne avec le temps une véritable estime de soi
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Boulimie non vomitive : Des traitements adaptés ?
La boulimie non vomitive, tout comme la boulimie vomitive, nécessite une psychothérapie qui permettra aux personnes qui en souffrent d’apprendre à se sentir enfin dans leur peau. Les psychothérapies qui travaillent le rapport au corps dans la relaxation en employant l’hypnose, la sophrologie, ou même le yoga permettent d'apprendre à se sentir partiellement enfin dans son corps. Mais ce n'est que partiellement : j'ai connu deux professeurs de yoga confirmés qui ne parvenaient à se sentir dans leur corps que dans les moments où elles (c’était deux femmes) pratiquaient le yoga et plus du tout dans leur vie quotidienne. Comme si les techniques qui permettent de se centrer sur soi par la méditation ou la détente n'étaient pas suffisantes même si elles sont nécessaires.
A ces méthodes corporelles, bienfaisantes, mais non suffisantes, il faut ajouter un travail relationnel. La psychothérapie de groupe avec des séances longues et intensives centrée sur les émotions ressenties, la chasse aux fausses croyances et la communication non-violente (ou non soumise) est indispensable pour réussir enfin à dépasser la sensation de regarder sa vie, pour enfin la vivre. Je ne sais pas si la sculptrice Camille Claudel était boulimique ou pas mais dans une lettre à Rodin elle écrivait: « Il y a toujours un vide en moi qui me tourmente ». Que l'on soit boulimique non vomitive ou vomitive, ce sont les paroles qu'on pourrait tout à fait prononcer pour exprimer le mal-être que l'on ressent.
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La psychothérapie et la boulimie non vomitive
La boulimie non vomitive est un symptôme qu'on ne devrait pas prendre en compte dans une psychothérapie. Sauf peut-être dans les périodes de grande voracité où on ne peut plus s'arrêter de manger de toute la journée. Le séjour dans un service hospitalier spécialisé dans l'accueil des personnes qui ont une addiction alimentaire peut s'avérer très utile pour accompagner un arrêt immédiat. Cette approche ne permettra pas de se débarrasser de la boulimie non vomitive, mais elle permettra parfois de ralentir le rythme des crises de boulimie. Les psychanalystes bien formés le savent. Ils ne travaillent pas directement sur le symptôme. Je me souviens avoir lu un livre qui s'appelait « Des mots pour le dire » de Marie Cardinal. Il est paru en 1977, mais on le trouve encore en poche aujourd’hui. C'est l'histoire d'une jeune femme qui perdait énormément de sang par ses règles, au point que tous les médecins qu'elle avait consultés lui proposaient de lui faire une ablation de l'utérus. Comme elle était très jeune, elle avait du mal à accepter une approche chirurgicale aussi invasive. Bien que son symptôme soit somatique, elle tenta la psychanalyse au cas où il serait psychosomatique. à la première séance avec le psychanalyste elle raconte à quel point elle était handicapée par cette perte de sang abondante, constante, fréquente, impressionnante. À son grand étonnement, comme les examens médicaux ont montré qu'il n'y avait pas une cause organique, le psychanalyste a voulu considérer ces pertes de sang comme un symptôme psychosomatique et lui a expliqué qu'en psychanalyse on ne parlait pas des symptômes. Elle raconte sa psychanalyse dans le livre, psychanalyse qui l'a libérée de ses pertes de sang, au fur et à mesure qu'elle commençait à voir la vie différemment.
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La psychothérapie de groupe et la boulimie non vomitive ?
Les personnes qui font de la boulimie non vomitive, quand elles me contactent ont un peu honte : « mon problème n'est peut-être pas si grave puisque je ne me fais pas vomir » ou bien «je ne sais pas si je suis une vraie boulimique puisque je ne me fais pas vomir ».
Pourtant, à bien des égards, les personnes qui ont une boulimie non vomitive souffrent davantage encore que celles qui ont une boulimie vomitive. Ces dernières réussissent à sauver les apparences et à vivre à peu près normalement. Celles qui ont une boulimie non vomitive parviennent parfois à vivre à peu près normalement mais au prix d'efforts et de souffrances décuplées. De ce fait, il est difficile pour elles d'avoir de la patience et d'accepter leurs boulimies jusqu’à ce qu'un travail émotionnel et relationnel aboutisse suffisamment pour qu'elle n'ait plus besoin de faire des boulimies. Pour qu'elles s'accrochent à la psychothérapie de groupe, il faut que cette dernière soit suffisamment intéressante, je dirais même passionnante pour qu'elles acceptent de s'y accrocher même quand les résultats ne sont pas encore là.
Pour rendre une psychothérapie de groupe passionnante, il faut une bonne dose d'authenticité et une bonne dose de réflexion philosophique sur les événements de la vie quotidienne. La philosophie permet le découvrir petit à petit ce qui est de l'ordre des croyances interprétatives qui amènent trop souvent à faire fausse route, de ce qui est de l'ordre de la réalité.
Boulimie non vomitive
Boulimie non vomitive et prise de poids.
La boulimie non vomitive et la prise de poids, comme la boulimie vomitive, sont la conséquence d’un dysfonctionnement identitaire. Cette boulimie non vomitive est responsable elle-même de dysfonctionnements organiques à force de tellement manger, ainsi que de de douleurs redoutables liées à la distanciation de l’estomac après avoir mangé. Et comble du comble, avec la boulimie non vomitive et prise de poids, la prise de poids augmente très vite, au point qu’on se retrouve dans un corps qu’on ne reconnait pas comme étant le sien. La boulimie non vomitive et la prise de poids sont le cocktail infernal qui vous déforme le corps et qui est en plus pousse à une dépressivité quasi permanente. On déteste son corps quand il grossit, il devient le corps de la personne hyper angoissée que l’on est à l’intérieur, une personne qui se sent moche, folle, dégoûtante ; une personne qui ne sait pas garder le contrôle sur elle-même. Si l’on pouvait, si on avait le choix, on ne mangerait pas autant et on aurait un corps qui correspondrait aux critères de la santé (tout en se pliant à la mode : pas forcément trop maigre, mais toutefois nécessairement mince).
Il faut savoir que quand on est boulimique on ne fait pas exprès de manger : on ne peut pas résister, c’est plus fort que soi. On sent qu'on est poussé à le faire comme si on était sous l'emprise d'une force étrange impossible à canaliser.
Être sous l'emprise d’une force contre laquelle on aimerait bien lutter et qu'on ne maîtrise pas est une énorme punition. Mais quand la boulimie non vomitive entraine de grandes prises de poids, la punition devient réellement un enfer.
Boulimie non vomitive
Boulimie non vomitive et sensation de ventre « explosé »
Un jour une femme qui ne pouvait plus supporter les sensations de son ventre « explosé » a téléphoné très tard dans la soirée pour demander ce qu'elle pouvait faire car sa douleur lui était insupportable. Elle voulait savoir s’il y avait un médecin qui pourrait lui faire une ordonnance pour aller à l'hôpital afin de bénéficier d’un lavage d'estomac. Apprenant qu’on n’allait pas la prendre pour une « simple » crise de boulimie, elle a avalé plein de cachets pour feindre un suicide. Elle a ainsi pu aller à l’hôpital et avoir son lavage d’estomac.
Paradoxalement il y a des personnes qui font de la boulimie non vomitive sans prise de poids.
La boulimie non vomitive n'entraîne pas toujours une prise de poids lorsque les gens compensent avec le sport intensif. Dans les groupes de thérapie on voit souvent des personnes, femmes et hommes, qui font de la boulimie non vomitive sans prise de poids.
Quand on leur demande comment elles font pour éviter la prise de poids, elles font des réponses qui dénotent un courage et une force surprenante. Les unes parviennent à faire des périodes assez longues de jeûnes pendant lesquelles elles ne mangent presque rien pour perdre les kilos trop vite amassés. Les autres font énormément de sport. Dans mon expérience de psychologue je rencontre aussi des personnes qui font de la boulimie non vomitive sans prise de poids parce qu’elles se lèvent très tôt le matin avant d'aller au travail pour faire une heure de sport. Tandis que d’autres ont le courage de s’infliger un jogging intensif le soir après une énorme boulimie, malgré un ventre semblable à celui de femmes prêtes à accoucher.
Boulimie non vomitive
Parvenir à faire de la boulimie non vomitive sans prise de poids cela nécessite beaucoup de courage
On voit que pour parvenir à faire de la boulimie non vomitive sans prise de poids cela nécessite beaucoup de courage, beaucoup de contraintes, beaucoup d'exercices, beaucoup de stratégies compensatoires et beaucoup d'endurance.
Il faut à la limite être très en forme pour être capable de faire ainsi de la boulimie non vomitive sans prise de poids. Dans les périodes où on est épuisé, on n'a plus ni la force ni le courage de s'astreindre a une telle fatigue journalière. Parfois on lâche prise. Et c'est à ce moment-là que la boulimie non vomitive entraîne une prise de poids. Prise de poids souvent suivie d'un épisode dépressif assez profond. La fatigue ne permet plus de faire des jeûnes ni du sport et on se trouve emprisonné doublement par l'obsession de la nourriture et par un corps qu'on voudrait pouvoir cacher.
Ci-dessous une suite d'articles sur la thématique "Boulimie non vomitive" sur le site boulimie.fr
Ci-après, des articles de la meme thématique :
- Boulimie non vomisseuse ou avec vomissements
- Crise de boulimie non vomitive
- Que faire après une crise de boulimie non vomitive
- Vaincre la boulimie non vomitive
Cet article sur le thème " reconnaître une personne boulimique " vous a été utile, n'hésitez pas à lire les suivants sur le thème "boulimie non vomitive" :
- Elle (il) est vomitive (vomitif), est-elle (il) boulimique ?
- Je mange beaucoup mais ne grossit pas
- Reconnaître une personne boulimique d'une personne anorexique
Regarder ce témoignages sur la boulimie non vomitive.
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Jean-Pierre Bernadaux, webmestre.
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