Faut il se comprendre pour s’aimer ? l’addiction alimentaire et ses croyances

Relations saines vs la boulimie. L’importance de l’autonomie dans les relations

Samedi matin, dans son groupe de thérapie, Gwenaëlle fait le point: » Intellectuellement, depuis que je viens au groupe, j’avais bien compris qu’on était seul. Mais ce n’est que maintenant que je commence à attacher moins d’importance aux autres. Mon copain par exemple me dit des trucs et je me dis parfois que je m’en fous. Franchement j’ai l’impression d’être super égoïste.

Etre une grande personne, c’est réussir à s’affirmer… sans brutalité. Je me suis rendu compte récemment à quel point tout ce que je faisais était en fonction des autres, toujours par rapport à quelqu’un. Au boulot (j’étais dans l’affectif tout le temps), il fallait que je fasse telle chose pour plaire à l’autre. Chez moi ou avec mes amis, je m’imposais de sortir, de sourire, de faire ceci ou cela pour faire plaisir l’un ou à l’autre….

La quête de soi et le respect d’autrui

Aujourd’hui, je fais les choses vraiment pour moi. Je les fais dans le respect des autres bien sûr. Avec les autres c’est mieux. Mais si je dois me passer des autres, tant pis, ce n’est pas grave!

Par contre, je suis un peu perdue. Le fait que je n’agisse plus en fonction des autres me laisse maintenant beaucoup de place pour moi et je ne sais pas encore très bien qu’en faire. Je ne sais pas toujours ce qui me fait plaisir, je me cherche beaucoup. Et je fais beaucoup de boulimies, aussi. »

Gwenaëlle fait des boulimies, mais elle est clairement en train de construire les fondements de son identité. Elle se cherche encore, mais elle ne se ment plus. Elle ne sait pas encore vers où elle va, mais elle sait déjà comment elle y va : sans tricher, sans honte.

La gestion de la déception dans les relations proches

– « Bravo » dit le thérapeute. « Tu t’affirmes, c’est bien, mais tu ne tiens pas compte de la déception de ta mère. Je te propose de jouer la scène où ta mère te dit : « Oh là là, tu as coupé tes cheveux! « et je te propose d’expérimenter plusieurs options.

Gwenaëlle choisit une jeune femme pour jouer le rôle de sa mère qui lui dit, sur un ton surpris et contrarié:

– » Ah ! tu t’es coupé les cheveux! « .

Gwenaëlle réagit avec, sur le visage, un sourire mi-gêné, mi-fermé et répond:

» Ben oui tu vois, c’est comme ça ! Tu aimes bien? »

La jeune femme qui joue la mère fait une mimique signifiant qu’elle n’aime pas.

– » Oui « , poursuit avec légèreté Gwenaëlle en se passant la main dans les cheveux, comme si elle n’avait rien remarqué. » J’avais envie de changer!

Le thérapeute propose à Gwenaëlle de montrer ce qu’elle aurait fait avant, du temps où elle faisait tout en fonction des autres.

Gwenaëlle fait mine d’aller dire bonjour à sa mère et quand la jeune femme qui joue sa mère dit sur un ton déçu: » Ah tu t’es coupé les cheveux! « .

Gwenaëlle prend un l’air penaud d’une petite fille qui s’est très mal comportée, et murmure d’un ton coupable: « Ben oui, j’avais envie de changer ». Son air est si penaud, que la jeune femme qui joue sa mère rajoute, rassurante : Oui, bon ! Ça repoussera. Heureusement! »

Le thérapeute pointe la différence entre ces deux scènes. Dans la seconde scène qui illustre la manière dont elle se serait comportée avant les groupes

L’amour transcende la compréhension mutuelle. S’aimer ne nécessite pas toujours de saisir pleinement l’autre, mais plutôt d’accepter et de chérir nos différences. C’est dans l’embrassement de nos singularités que réside la véritable essence de l’amour, forgeant des liens profonds et durables au-delà de la simple compréhension.

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