Vomissement

Qu’est-ce qu’une psychothérapie ?

La plupart des gens connaissent le mot « psychothérapie » sans savoir vraiment de quoi il s’agit. Ils s’imaginent souvent que cela consiste à aller raconter sa vie à un « psy » pour comprendre ce qui ne va pas et doute de l’efficacité d’une telle démarche. A quoi bon un « psy » pour comprendre ce qui ne va pas ? Un foyer éclaté dans l’enfance, la mort d’un parent ou des deux, le chômage ou sa perspective, les difficultés matérielles, une histoire d’amour qui se passe mal, s’est mal terminée, pas d’histoire d’amour depuis trop longtemps, un « régime » trop sévère (dans le cas de la boulimie anorexie… En quoi une psychothérapie peut-elle effacer les accidents de la vie ? Mon interlocutrice veut me passer sa fille et je l’entends dire sur un ton autoritaire et pressant : « viens, viens parler à la dame !« .

La jeune fille prend le téléphone pour dire qu’elle est boulimique. Elle est inquiète, d’autant plus qu’elle se fait vomir et que cet après-midi elle a vomi du sang. Elle me demande si j’ai cinq minutes et demande à sa mère de quitter la pièce. Je la sens angoissée. D’un trait, en pleurant, elle me tient un discours que je connais par cœur pour l’avoir vécu et entendu, avec des variantes, des centaines de fois. Elle est désespérée, pense au suicide. Elle a tout pour être heureuse et a pourtant le sentiment d’être complètement perdue, d’errer. Elle ne parvient pas à se concentrer sur ses études. D’ailleurs elle a tout largué. Elle vit la boulimie comme une bête logée en elle, incontrôlable. En ce moment c’est tout le temps. Du lundi au dimanche. Vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Elle ressent une culpabilité et un vide immense. Vomir du sang lui fait peur : c’est la première fois que cela lui arrive.

Conséquence des vomissements pour la santé.

Face à sa panique, je m’efforce de la rassurer. Les saignements sont probablement sans gravité : en bas de l’œsophage, il y a des petits vaisseaux qui se fissurent souvent à force de vomir. Je lui conseille fortement de consulter son médecin au plus vite qui établira un diagnostic précis. Quant à sa boulimie, son sentiment de vide et de honte, son errance, son désarroi, je lui explique que cela vient d’un problème d’identité. Les personnes boulimiques ne se sentent pas exister, même dans les détails de la vie quotidienne. Elles cachent en permanence leur véritable personnalité qui se comprime comme le ferait le contenu d’une cocotte minute dont la vapeur ne pourrait s’échapper. Pour éviter que ça n’explose les boulimies servent de soupape. En ce sens, elle sont nécessaires : en 1983 une étude américaine a recensé un taux de suicide plus élevé chez les étudiantes boulimiques qui s’empêchaient de faire des boulimies. D’ailleurs, on ne peut pas se retenir d’avoir des boulimies indéfiniment. Celles qui ont essayé dans le cadre d’un accompagnement médical fondé sur la restriction ont rarement tenu au-delà de la période fixée par les programmes hospitaliers qui est en général de trois à six mois.

« Hyperphagie » ou boulimie anorexie sans vomissements

Toutes les boulimiques ne se font pas vomir. Mais en empêcher celles qui le font (pour les protéger dans l’immédiat), expose à un problème à plus long terme : certaines personnes prennent quinze kilos les deux premiers mois (cela peut aller jusqu’à 50, 60 kilos en six mois) et font une dépression grave voire même une tentative de suicide pour avoir laissé leur corps se déformer au-delà du supportable. (En ce qui me concerne, je recommande à toutes celles que je rencontre et qui sont dans ce cas de ne pas culpabiliser sur les vomissements (tant qu’elles n’ont pas de désordres organiques et biologiques pouvant se révéler préoccupants) et d’en faire surveiller de très près l’évolution régulièrement par le médecin traitant qui dira s’ils représentent un danger immédiat sur leur santé. Quelques fois, il suffit de pallier les dysfonctionnements créés par les vomissements avec une supplémentation en éléments minéraux et en différentes substances (potassium, sodium, vitamines etc.)).

Les causes de la boulimie

Je cherche des mots justes. Je lui dis que son comportement alimentaire se modifierait tout seul si elle faisait un travail sur elle-même pour mieux se comprendre et se réaliser en tant que personne. C’est en écoutant tout ce que notre inconscient a envie de dire (et que notre conscient a tendance à faire taire) que nous découvrons nos vrais besoins et que nous pouvons mettre en place des moyens autres que les boulimies pour les satisfaire. Au bout du fil la jeune fille ne dit plus rien. Je la sens un peu apaisée mais déçue, en même temps. Peut-être s’attendait elle à un conseil avisé qui lui permette de cesser ses boulimies, ses vomissements et surtout ses saignements. Les personnes boulimiques anorexiques souffrent parfois tellement qu’elles cherchent à être soulagées instantanément. Alors, pour elle, pour toutes les adolescentes qui sont dans son cas mais aussi pour les moins jeunes, pour l’entourage, pour tous ceux qui n’ont aucune notion de psychologie et qui ont cependant besoin de comprendre, je me suis dit qu’en plus de mes publications sur la boulimie anorexie et grâce au développement d’internet je pourrais peut-être créer un site dont la vocation serait d’informer sur la vraie cause de la boulimie pour donner aux internautes les moyens de mieux se prendre en charge dans cette maladie incompréhensible et très pénible à supporter tant pour ceux qui la vivent que pour leur entourage proche.

Guérir de la boulimie anorexie

En résumé : pour guérir de la boulimie anorexie il est nécessaire d’être informé sur l’origine de ce trouble du comportement et de ne pas prendre le symptôme (les crises de boulimie) pour la cause.

Catherine Hervais

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